L’Astrologie est une Science Humaine (comme la Sociologie, la Psychologie, l’anthropologie, etc), qui procède par observations, analogies et recoupements, classification, mais qui a une dimension aléatoire due au fait que le vivant varie toujours du fait de sa liberté qui fait sa diversité.
L’Astrologie ne doit donc pas se figer avec des données écrites qui seraient le reflet de comportements et, de traits de caractère formatés à une certaine période, le comportement général humain variant selon les idées dominantes d’une période à une époque culturelle donnée, dans une civilisation donnée.
L’astrologue fait une lecture de la personnalité en comprenant qu’il n’est pas la somme de parties, mais que ces parties forment un tout cohérent, qui en fait un être unique en résonance avec l’univers, et se concentre sur sa croissance spirituelle, afin qu’il conscientise ses possibilités et qu’il sorte des répétitions dues à des des pulsions qui le poussent à toujours agir de la même façon, et à penser toujours de la même façon sur lui-même ». Ainsi, l’astrologie sert de base, de moyen au développement personnel.
Voici l’astrologie telle que la concevait le père de tous les astrologues de la seconde partie du XXe siécle. Dane Rudhyar – Daniel Chenneviére, musicien et philosophe Français, qui immigra aux États-Unis en 1916 – disait : « Mon approche est orientée sur la possibilité de développer en chaque personne un enthousiasme constant à se transformer soi-même et, à s’affranchir des modèles socio-culturels du passé. Sur la croyance qu’il existe de manière latente en chaque homme et femme le pouvoir d’être plus grand qu’il n’est, plus créatif, plus libre, et pourtant plus profondément engagé au processus de transformation du monde, je maintiens que chaque personne est un « être céleste », si seulement il acquiert la force et le courage de tenir par la vérité de son être, et parvient à tenir sa place et, utiliser son libre arbitre sur cette terre, en utilisant avec intelligence les indices que contient le thème… »C’est Abraham Maslow, psychologue américain connu pour ses travaux sur la motivation, qui a axé ses recherches sur l’accomplissement de soi . On doit à Carl Rogers, autre psychologue américain, l’idée de développement personnel , qui a insisté sur l’approche centrée sur la personne.*
Dans l’approche psychologique et spirituelle particulièrement développée en Astrologie Humaniste, ce qui est mis au cœur de la recherche n’est pas l’événement et surtout pas la prédiction, mais plutôt la manière dont celui-ci est vécu et, ce qui devient important n’est pas la nature de la chose vécue, mais les répercussions qu’elle engendre en nous ».
Pour pratiquer l’Astrologie, si l’on a besoin d’une dose d’intuition et d’ouverture d’esprit, il faut, en outre, des notions basiques de psychologie (être psychologue est une chose, connaitre les bases des mécanismes humains en est une autre), mais on ne peut remplacer le savoir technique de l’astrologie car aucune réponse ne peut être donnée sans une explication cohérente, puisque nous ne sommes dans la logique des cycles des astres , ces cycles sur lesquels sont articulés les théories symboliques, formulées d’après les observations sur les vivants.
Nous savons que nous venons au monde au moment où quelque chose était déjà en marche. Nous montons dans un tramway nommé Désir. Nous apportons nos gènes, les histoires de notre lignée, et elle est longue. Ceux qui font de la généalogie savent bien qu’ils sont le résultat vivant, de dizaines de couples qui ont survécu pour leur permettre d’être là . Notre thème dit sur nous des choses que nous ne savons pas migration, éventuelles violences, mais aussi dons. L’univers qui nous contient, et qui est contenu en nous, a une organisation qui lui est propre, même s’il nous parait aveugle et sourd, nous devons nous rendre compte que nous faisons partie de cet ordre dans lequel est inclus notre libre arbitre, donc il ne s’agit pas non plus, de s’en remettre à la fatalité, car nous dit Boris Cyrulnik **: « Le déterminisme n’est pas une fatalité« .
Les astres, les planètes maintenant, ne sont ni maléfiques, ni bénéfiques, bien qu’on puisse penser qu’il existe un projet pour nous de toute éternité, marqué du sceau d’un certain déterminisme, même lorsqu’on tente de le fuir en partant à l’autre bout du monde. Il y a une marge entre le réel et le supposé et, surtout on ne sait jamais comment fera la personne pour se débrouiller avec sa réalité, parce qu’on ne connaît pas son degré de résilience, son courage, et son éveil spirituel : on reste donc dans la théorie, tant qu’elle ne s’est pas racontée dans une entrevue, si possible , détendue.
L’Astrologie karmique aide à trouver sa voie, qu’on croit ou pas à la réincarnation (en fait il s’agit de savoir d’où l’on vient et où l’on va aller sans vraiment le vouloir, car on y est conduit par d’invisibles chemins), le but de l’Astrologie, étant de de donner du sens. Avant toute chose , oubliez toutes vos idées préconçues sur le karmique :dans certaines biographies célèbres , on arrive à la constatation d’un inévitable réincarnation d’une âme dans un corps : l’exemple de Mozart est bien connu, mais il en est de bien des artistes peintres ou musiciens, comme il en est de certains chemins tellement alambiqués, qu’on se dit que cela ne peut pas être le fait du hasard. Il n’y a eu qu’un Mozart, beaucoup de gens sont nés le même jour et ont eu le même thème. Avoir un aspect ou deux, même trois, d’une personne ne fait pas de vous cette personne. A force de vouloir « faire scientifique » en accumulant des preuves mathématiques, on arrive à de graves erreurs d’interprétation. L’astrologie karmique indique l’ intention de l’âme afin d’aller si possible vers une progression spirituelle, à partir des données du ciel natal rencontrées à l’instant T de la naissance. Ce n’est pas une histoire de sorcellerie avec des vies antérieures merveilleuses de prêtresses en Égypte ou, de tortionnaires de l’inquisition : il est dommageable de culpabiliser quelqu’un qui cherche à se connaître, donc à progresser, en l’accablant d’un passé sulfureux dont il ne se sent pas proche, ou au contraire de le flatter en lui disant qu’il est la réincarnation d’un lieutenant de Napoléon. La plupart du temps, c’est sans doute un chemin qui remonte à des ascendants qui ont été absents de la vie de la personne, ou des affaires douloureuses comme des pertes, des deuils, des migrations, des guerres, qui impactent encore la personnalité, car ce sont toujours les mêmes vérités qui sont à l’œuvre depuis des millénaires. Ce ne sont pas les hommes qui changent, ce sont les techniques qui évoluent , mais il s’agira toujours de lutter contre soi-même à l’ intérieur et non à l’extérieur, en s’appliquant à soi-même des lois non écrites, pour évoluer.
L’astrologie peut être réparatrice qui constate les problèmes dans un thème, et qui sans juger, cherche les moyens avec l’intéressé de se servir des énergies contenues dans les planètes les mieux placées, en agissant dans les secteurs concernés du thème, en prenant appui sur les personnages des constellations familiales symbolisés par ces planètes, en prenant conscience des tendances latentes qui entrainent vers des actions répétitives, à cause de pulsions spontanées quelquefois porteuses de crises. Partant d’un constat, sans se lamenter, ni se culpabiliser, on avance munis de nouvelles ressources, qu’on n’imaginait pas posséder.
*En France, la psychologie transpersonnelle a du mal à s’imposer comme un courant fort de la psychologie et est absente des enseignements universitaires, du fait de sa posture qui intègre clairement la dimension spirituelle de l’humain, une discipline visant à faire une synthèse de la spiritualité authentique et de la science » selon Grof, dénonçant l’impasse de l‘actuel paradigme scientifique matérialiste et, prônant l’émergence d’un nouveau paradigme.
**Boris Cyrulnik, né le à Bordeaux, est un médecin, neuropsychiatre et psychanalyste français. Il est directeur d’études du diplôme universitaire d’éthologie humaine de l’université de Toulon. C’est un essayiste connu comme auteur d’ouvrages de psychologie et, de récits de vie. Il a notamment vulgarisé le concept de « résilience » (renaître de sa souffrance) qu’il a tiré des écrits de John Bowlby (wikipedia).
nota : il va s’en dire qu’on utilise la répartition en maison Placidus qui peut ne pas être celle qu’utiliseront d’autres astrologues, notamment les astrologues américains, de même que nous sommes dans une astrologie géocentrée (centrée sur l’homme), non pas héliocentrée (centrée sur le soleil), ce qui fait déjà débat, car il existe plusieurs astrologies selon l’école où la question de ce qui est vrai ou faux est au centre, notamment sur le plan astronomique, qui n’a pas le même rapport dans les interprétations humanistes, la question de l’influence directe des étoiles étant plus ou moins écartée du fait de la précession des équinoxes. J’en parle dans mes articles quand l’occasion se présente.