Hommage aux combattants de la guerre de 14/18

Je repasse le dernier épisode de la guerre de mon grand -père afin de  rendre hommage à travers lui, en ce 11 novembre 2023. (le reste est publié en juillet-août 22).

« Après des voyages en camion à travers diverses contrées dévastées, me voilà dans les pays qui ont moins souffert, cette fois j’ai demandé de passer dix-sept-jours à Nice et, trois jours à Paris ;

Durant ma permission , rien ne se passe comme prévu, mais avec la joie de savoir que la guerre est finie. J’envoie de bons souvenirs à mes connaissances de passage, et je passe trois jours avec Gaby avec qui je vais faire plus ample connaissance.

En retournant de ma permission, je pensais, comme tant d’autres, que nous allions faire de l’occupation, mais non ! Au moment de rejoindre mon unité, on me dit que mon régiment est en route pour le dépôt qui est au Mans et, on me dirige vers cette ville où j’arrive bien avant ma batterie.

J’ai la chance de rencontrer mes anciens camarades et, je me dis que vue mon instruction le capitaine trésorier, cherchant un secrétaire comptable, je me mets à son service. C’est un bon boulot, c’est moi qui établis les bons de viande, de pains, de toute la boustifaille … Et qui établit la paie des officiers. Je suis libre de circuler en ville comme je veux, j’ai un permis permanent.

Un jour, on annonce l’arrivée de quatre batteries, venant du front dont la mienne, cela m’inquiète un peu, car ils sont fichus de me réclamer, surtout que ma batterie n’est plus commandée par le capitaine Saclier, mais par le capitaine Plat. Aussi je profite de ma libre circulation en ville pour aller en même temps surveiller le ravitaillement, et assister à l’arrivée de la batterie : c’est une joie de voir tous mes copains sur les caissons, et sur les chevaux, fêtés par la foule

Je suis là en tant qu’assistant, les copains me saluent avec joie : « Hé Jean, hé jean ». Enfin ils rentrent au quartier et, vont vivre la vie de quartier qui n’est pas toute rose pour le soldat. Mais moi étant maintenant « plus » que gradé, je vais essayer de conserver ma place et, prendre les devants en parlant au Capitaine trésorier, qui m’aime bien car je lui suis déjà indispensable, ayant vite pris la routine de la trésorerie…

La vie de quartier est ordinaire et monotone, au Mans.

Cela a duré presque un an, car j’ai été démobilisé le 27 septembre 1919. C’était une belle journée : on ne peut imaginer ce qu’est la démobilisation pour un homme qui a passé plus de trois ans et cinq mois au régiment, dont deux ans et deux mois de guerre au front.

A notre démobilisation, nous touchons un pécule de quoi nous aider à rentrer dans le monde, on nous donne un costume civil, qui ressemble étrangement à un uniforme et que je refuse, cela m’octroie cinquante-deux francs, mais c’est le temps où le vin vaut cinq sous le litre.

J’arrête ici mes confidences et me voilà dans le civil : il va falloir penser à se fiancer, à se marier, se faire une situation, fonder un foyer, mon dieu que de problèmes ! Allons-nous regretter la vie militaire ? Non, car tout cela fait partie du boulot de L’HOMME LIBRE. »

*Le 11 novembre 1918, les poilus sortent des tranchées au son du clairon. L’armistice vient enfin d’être signé : c’est le cessez-le-feu. On assiste même à des scènes de fraternisation entre soldats français, allemands et britanniques, après 1 561 jours de guerre.

La fin du conflit est actée dans le train du maréchal Foch et des officiers alliés, dans la forêt de Compiègne. Aussitôt, à Paris, la foule en liesse envahit les boulevards. Les Londoniens se réjouissent eux aussi. La fête avait même commencé dès le 9 novembre à New York, tant la fin de la guerre semblait imminente.

En France, la joie est si grande que les festivités vont durer très longtemps. « On s’enivre, on danse… Le 13 novembre encore, on trouvera des groupes de Parisiens titubant dans la rue », raconte l’historien Jean-Yves Le Naour.

En Allemagne en revanche, c’est le chaos. Des mutins et les groupes communistes naissants tentent de prendre le pouvoir par la rue. Là-bas, « on crève de faim, littéralement. L’armistice, on n’en parle guère », décrypte encore l’historien.