Michel Polnareff : « Sous quelle étoile suis-je né ? »

Cette question est universelle : nous nous la sommes tous posée. Michel Polnareff fait un retour sur scène. Il est né le 3 juillet 1944 à 0 h 15 à Nérac,  en Dordogne, dans dans un milieu d’ artistes, un père pianiste professionnel, immigré d’origine russe,  une mère danseuse, celui-ci le mit au piano très jeune, lui faisant faire huit heures de piano par jour, hors périodes scolaires ;  il fut premier prix du Conservatoire de Paris à 11 ans, et médaille d’or de solfège ; c’est la raison pour laquelle il a composé tant de belles musiques, même si au départ, ce n’était que de la variété. Puis, seul à la guitare, en découvrant le rock  en Angleterre et aux Etats-Unis avec Jerry Lee Lewis et Elvis Presley.   Il décide de chanter et, en 1963 compose  « La poupée qui fait non » qui devient immédiatement un tube. Mais derrière la fantaisie, et le désir de se faire remarquer, il se cachait déjà un énorme travail. Je ne peut résumer sa carrière qui est longue et fructueuse, ni ses problèmes qui ont été multiples, le conduisant parfois à des épisodes qu’on pourrait qualifiés de paranoïaques, s’il n’avait cependant réussi à tenir le cap malgré tout, en continuant à avancer.

Le , il monte pour la première fois sur la scène de l’Olympia, ouvrant pour les Beach boys.

En février 69, dans une France encore relativement puritaine – quoiqu’on en pense à l’étranger après mai 68- il compose le tube « Love me, please love me » qui ne passe qu’après 22 heures sur les radios (L’Amour avec toi fait l’objet d’une plainte pour pornographie de la part de l’Évêché de Paris) -ce fut l’avant garde de « Je t’aime, moi non plus » de Gainsbourg  ! Il enchaîne alors les tubes, de la complainte Love Me, Please Love Me (Rose d’or au festival d’Antibes, numéro 1 au Brésil) au romantique Bal des Laze en passant par l’existentiel Sous quelle étoile suis-je né ? Ou encore l’électrique et revanchard Roi des fourmis. A cette époque, il vit dans la rue  ayant quitté sa famille et, se rend à Londres pour enregistrer ses chansons en anglais : c’est l’époque du « Swingning London » en phase avec ce qu’il veut faire ! 

En 1970, il passe cette fois-ci en vedette à l’Olympia et entame une tournée. Sur scène, il innove : mi-concert, mi-spectacle, les musiciens sont installés sur une scène verticale et de nombreux automates envahissent la scène. Il réplique à toutes les critiques sur son apparence et son mode de vie avec la chanson. Je suis un homme. En mai, il se fait agresser sur scène lors d’un concert à Périgueux, il annule alors les autres dates de sa tournée dont un concert symphonique au Palais des Sports. Cette agression, et le suicide en de Lucien Morisse, patron d’Europe 1 et futur manager et ami qui l’a lancé, ainsi qu’une crise sentimentale, le plongent dans la dépression.

En 1971, définitivement célèbre, il compose la musique du film « La folie des Grandeurs », puis bien d’autres musiques de films « La Vengeance du serpent à plumes »,  . Comme Johnny Hallyday et d’autres à cette époque, il est victime de son manager (notes) et,  il  part s’installer dans le pays le plus rock and roll du rêve américain : la Californie.

Son besoin de provoquer la controverse s’oppose à son besoin d’être aimé et respecté. On peut mettre ceci sous le compte de l’aspect d’opposition Lune-Uranus, et de la conjonction Soleil-Saturne, mais il faut dire que la France n’avait pas encore vécu la Beatles manie anglo-saxonne.

En 1972, sortent La Mouche, Holidays et On ira tous au paradis. Le concert Polnarévolution est une innovation : il est le premier concert français à bénéficier du son électronique,

Polnareff expérimente un système quadriphonique pour le disque Polnareff’s, ou encore fait tourner le micro tel un lasso pour enregistrer les chœurs de On ira tous au paradis. À l’affût des nouveautés, Polnareff a utilisé des synthétiseurs comme le Minimoog sur l’instrumental Computer’s dream. Il est un le premier en France à utiliser l’ordinateur.

Les costumes sont confectionnés par Paco Rabanne, Polnareff est recouvert de paillettes argentées, les musiciens — les Dynastie Crisis — sont vêtus de collants noirs et d’un haut en plastique. Les instruments de musique sont fabriqués en plexiglas. Au début du concert, une fille du Crazy Horse déguisée en Polnareff arrive de dos et baisse son pantalon en référence à l’affiche. Rattrapé par les ennuis après une tournée, son exil américain dure de 1973 à 77, date à laquelle il revient pour son procès. Mais il fait des allers-retours assez longs,  durant lesquels il vit des épisodes de santé dramatiques, alors qu’il ne cesse de composer.

À partir de , il réside (durant huit cents jours) à l’hôtel Royal Monceau, où il commence l’enregistrement de l’album Kâmâ Sutrâ avec l’aide de Ben Rogan à la production et Mike Oldfield à la guitare. Michel Polnareff va mal, atteint d’une cataracte aux deux yeux, il devient presque aveugle -il était très myope – ne voyant plus qu’un peu de lumière. Il fait part de sa quasi-cécité à son entourage, noie sa peur dans la vodka et ne sort plus du Royal Monceau ; on finit par comprendre qu’il peut s’y déplacer plus facilement, connaissant l’endroit par cœur. Le bar du Royal Monceau devient chaque nuit un studio pour les prises de voix. Les ingénieurs du son, dans un studio mobile, se garent chaque soir devant l’hôtel, et enregistrent simultanément dans trois autres studios. Les cordes sont enregistrées à Abbey Road et dirigées via le téléphone par Polnareff depuis l’hôtel. Kâmâ Sutrâ renoue un peu avec le Polnareff d’antan, le son est très acoustique, naturel,, avec les cordes de Goodbye Marylou et de Kâmâ Sutrâ. Le disque sort en février 1990 et reçoit un double disque d’or (plus de 200 000 ventes) grâce aux singles Goodbye Marylou, Kâmâ Sutrâ, LNA HO, Toi et moi. L’image de Michel Polnareff devient symbolique, dans ses clips et sur les pochettes, on ne voit que sa silhouette ou ses lunettes. « Période bleue » , à l’image du clip Kâmâ Sutrâ où l’on aperçoit son ombre hanter les couloirs du Royal Monceau.

De 1992 à 1994, Polnareff réside discrètement en France, à différents endroits, sans apparition publique et avec des périodes de studio, dont les enregistrements restent inédits. Après de longs mois d’hésitation, il est opéré d’une double cataracte brune par le docteur Alain Hagège (l’œil gauche le et l’œil droit, le ) et suit une hypnothérapie pour accompagner la convalescence. Il recouvre enfin la vue.

Du point vue de l’astrologie médicale traditionnelle, les problèmes de vue poviennent du signe du Lion et du Soleil qui régit la lumière et de Pluton et du Scorpion qui régit les ténèbres . Il a Mars et Pluton en Lion en MVI, carré à la Lune en Scorpion, opposée à Uranus – ici les opérations – et carrées à l’AS. La conjonction Soleil-Saturne régit les problèmes à l’œil droit, et la conjonction Lune-Saturne à l’œil  gauche (ou vice versa).

Voyons de plus prés son thème :

Que nous partions des nœuds karmiques, du Soleil, de l’ascendant ou des planètes angulaires, tout est là. L’axe nodal qui circule  dans le sens horaire se situe entre la  M V et M XI,  ce à quoi il doit sa réussite, la MXI étant celle des projets, et la MV de la création où on trouve Vénus. C’est sa chance. de même que Jupiter, maitre du MC conjoint Mars  en exaltation en Lion, qui le rend hyper actif (relire l’épisode de la création de l’album Kâmâ Sutrâ ).

La musique, c’est aussi la nécessité de l’inspiration et, l’inspiration  c’est Neptune, ici  angulaire l’eau, l’imaginaire, la sensibilité, l’intuition, en M VII en Balance dont le maitre est Vénus en Cancer  en M V de la création, trigone Uranus, l’originalité en opposition à la Lune en Scorpion – les habitudes, la mémoire- avec laquelle, il est  souvent en rupture – carrée avec ses  maîtres Mars conjoint Pluton et Lune noire , conjoint Jupiter, maître MC Sagittaire – l’étranger, cependant  en sextil au nœud sud et, à Neptune, accentuant l’inspiration.

La Lune au Milieu du ciel – assurant la célébrité un poil trop courte* car elle est   à 29° en Scorpion,  lui faisant porter des stigmates qui font de lui un écorché vif.  Elle maitrise  le Soleil en Cancer, et quasi tout le thème, à  l’exception des planètes  Mars,  Jupiter et  Pluton en conjonction en Lion en M V/VI , c’est donc le travail, la puissance, la réussite, l’ambition, sous la protection du Soleil en Cancer.

Elle est opposée à Uranus, à la sortie de la maison III de la communication et,  peut être aussi comptée   en M IV du foyer, original et classique en même temps, dans une dualité permanente ce qui le pousse à vivre enfermé,  tout en créant pour l’extérieur (il y a fait installer un salle d’enregistrement). Son foyer est donc un lieu de création, il  y est solitaire mais protégé et  en même temps tourné vers les autres.

En outre et surtout, sa sensibilité uranienne lui permet d’ innover  le son est  très électronique, car il utilise samplers et séquenceurs.

Sa vie affective par contre  est très décevante, en partant des symboles  parentaux Lune et Saturne qui sont très représentés avec des aspects qui véhiculent des problèmes. 

Lune dominante et conjonction Soleil-Saturne régente karmique du nœud sud en Capricorne, indiquent qu’il a connu la solitude   avec un père  très exigeant**,  d’où sa révolte à sa majorité.

Le quinconce de l’ AS au maître de l’AS, Neptune indique  le malaise vis à vis des partenaires,  contrats, amis et ennemis.  Neptune  est source d’illusion à cause de sa propre naïveté et donc de désillusions – notamment difficulté à   être reconnu à sa juste valeur – d’où le fait, qui n’est pas un hasard, qu’il est été roulé dans la farine par son manager, puis trainé dans la boue par les médias, et certainement souvent par des femmes –  lune noire. Toutes les planètes sont dans hémisphère nord-ouest, formant comme un bol, à l’ouest,  tournées vers les autres.

La Lune noire placée  en M VII, a contribué à lui poser pas mal de problèmes d’association, de couple, de contrats, et d’angoisses relationnelles – dépressions et cures de sommeil- mais c’est elle qui fait finalement passer par la porte étroite, pour aller vers le nœud nord en MV en Cancer, comme s’il avait fallu cela pour que son talent puisse s’exprimer : enfant qui semblait fragile, il fut en but à la haine de certains qui l’ont pris comme bouc émissaire, il était battu à l’école par ses copains  et  fut agressé sur scène par un spectateur en 1970. Ne soyons pas étonné que pour son retour à la télévision, il est choisi de mettre un hologramme sur scéne..

Le Nœud Sud, est cependant dans la M XI – maison du Verseau, les espoirs et la culture familiale : en France, il fut un véritable précurseur, tant vocalement, qu’artistiquement. Contrant Saturne, le classicisme, Uranus en aspect de la Lune, le poussa à innover.

Les personnes qui possédaient le sextil générationnel Pluton-Uranus étaient, et sont encore orientées vers  la transformation du monde contemporain.

Maitrisées par Saturne, nous avons deux maisons liées en Capricorne, la M XI et la M XII, ce qui lie les projets à la solitude mais aussi à une possibilité d’évolution.

Les deux autres maisons liées se faisant face sont les M V et M VI en Cancer – création et travail donnant encore plus d’importance à la Lune en Scorpion. Le Scorpion indique toujours une anxiété. On va avoir deux signes interceptés, qui sont le corollaire des maisons liées.

Pour contrebalancer, Uranus, l’originalité, la soif d’aventure a joué à plein,  dans l’axe M III/IX des déplacements. L’aspect d’opposition Lune-Uranus peut cependant donner des sentiments anti-sociaux, un mauvais jugement sur ses amis qui deviennent des ennemis, un besoin dangereux d’excitation, heureusement contrebalancé par la conjonction Soleil-Saturne, qui rend méfiant, mais les deux aspects apportent beaucoup de déceptions.

En même temps, il était attiré par l’Amérique – là où le showbiz faisait encore beaucoup rêver – avec sa Lune en M IX et, son MC en Sagittaire, et se couper de tout était autant un désir qu’une  obligation avec un Saturne en M IV, maitre du  Capricorne, en M XII :  la solitude au foyer, au travail mais aussi à la création avec le Soleil conjoint en V.  

Jupiter, maître du  MC, conjoint à Mars  en exaltation, en Lion, quand même intercepté et dans la maison des crises, indique  un double handicap, au départ mais donne une activité et dote d’un ego qui s’est exercé  par le biais de l’ailleurs, en Sagittaire, signe en trigone avec le signe du Lion (on notera sa chevelure-crinière qu’il a teint en blond). Lorsqu’ on pense au public, qu’il  peut rassembler aujourd’hui encore,  alors qu’il a quitté la France, il y a quarante ans, c’est absolument extraordinaire.

La  conjonction Soleil-Saturne est une épreuve que l’on ne surmonte que dans la vieillesse.

Le nœud karmique nord en Cancer est conjoint au  Soleil et  Vénus en maison V qui est aussi celle de l’amour dans le signe de la famille : le défi de sa vie est la famille (il a adopté le fils de sa compagne), mais il a dû d’abord s’isoler aux portes du désert californien.

 

*Je  change pas une planète de place, du point de vue karmique, c’est un contre sens de le faire. Les derniers degrés sont karmiques, spirituels. Les premiers sont matériels, donc si on analyse en changeant, on transforme le désir de l’entité, qui s’incarne pile au lieu où elle le désire (sur le plan matériel, on peut par contre la mettre dans les deux secteurs). Par contre on peut compter la planète dans deux maisons si elle est proche de quelques degrés -10° maxi selon la grandeur de la maison -, car elle s’applique à la cuspide suivante.

En outre, au niveau du changement de signe éventuel, nous avons les progressions des maisons qui font reculer les planètes dans la maison précédente, donc à un moment où à un autre elles se retrouvent en arrière.

 

notes biographiques :

 « De mon père, je n’ai connu que la menace des représailles et leur cuisante expression. Mon père m’a mené la vie dure et m’a refusé l’enfance. Il a toujours attendu de moi la perfection et je me suis ingénié à le satisfaire dès mes quatre ans : dix heures quotidiennes face au clavier ». : « La façon dont il m’a élevé n’est pas géniale, parce que c’était physiquement très dur. Il était brutal, très très brutal , son père lui donnait des gifles et des coups de ceinturon, lorsqu’il ne respecte pas les consignes ou fait des fausses notes. ». Une éducation violente qui est sûrement le reflet de celle qu’il a lui-même reçue dans son enfance, comme le confie le chanteur : « par quoi il est passé lui aussi »

Il devient beatnik, pacifiste (il a fait 7 mois de service militaire comme musicien) et fait la manche à la terrasse des cafés, en reprenant les standards rock de l’époque. Le premier février 1966, repéré et invité par André Pousse, il remporte un concours de rock organisé par Disco Revue. Le premier prix est un contrat avec Barclay, que Polnareff refuse, par peur d’être formaté. . Michel accepte de signer avec la maison Disc AZ de Morisse, à condition d’enregistrer à Londres avec Jimmy Page à la guitare et John Paul Jones à la basse (futurs Led Zeppelin)…

En 1973, de retour d’une tournée internationale, Polnareff découvre durant l’été, que son déficit bancaire se calcule en millions de francs, son homme de confiance Bernard Seneau (mort début 2015) l’a escroqué : avec l’argent de Polnareff, il a loué un logement et une voiture à celui-ci, sans les lui acheter (alors que Polnareff se croyait propriétaire), puis est parti avec son argent, sans avoir payé les impôts du chanteur. Polnareff se retrouve non seulement ruiné, mais débiteur d’une énorme dette fiscale, il faudra des années pour que ses avocats prouvent sa non-complicité dans cet impayé fiscal d’un million de francs. Sa mère meurt la même année.

À la suite de ces événements Polnareff tombe une nouvelle fois en dépression et doit faire une nouvelle cure de sommeil avant de s’exiler le  aux États-Unis.

Paroles de la chanson « On Ira Tous Au Paradis » par Michel Polnareff

On ira tous au paradis même moi
Qu’on soit béni ou qu’on soit maudit, on ira
Tout’ les bonne soeurs et tous les voleurs
Tout’ les brebis et tous les bandits
On ira tous au paradis
On ira tous au paradis, même moi
Qu’on soit béni ou qu’on soit maudit, on ira
Avec les saints et les assassins
Les femmes du monde et puis les putains
On ira tous au paradis

Ne crois pas ce que les gens disent
C’est ton coeur qui est la seule église
Laisse un peu de vague à ton âme
N’aie pas peur de la couleur des flammes de l’enfer

On ira tous au paradis, même moi
Qu’on croie en Dieu ou qu’on n’y croie pas, on ira…
Qu’on ait fait le bien ou bien le mal
On sera tous invités au bal
On ira tous au paradis
On ira tous au paradis, même moi
Qu’on croie en Dieu ou qu’on n’y croie pas, on ira
Avec les chrétiens, avec les païens
Et même les chiens et même les requins
On ira tous au paradis

On ira tous au paradis, même moi,
Qu’on soit béni ou qu’on soit maudit, on ira
Toutes les bonnes soeurs et tous les voleurs
Toutes les brebis et tous les bandits

 

 

 

 

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