Ce mois, qui appartient à la planète Mars, chef de guerre, voit arriver plusieurs choses fortes dans les astres dans la continuité des mouvements de planètes précédents, auxquels se rajoutera encore un autre aspect, la conjonction du Soleil avec Chiron en Bélier, maîtrisée par Mars.
Comme je l’ai dit, la devise du Bélier pourrait être la phrase de Jung :“Je ne suis pas ce qui m’est arrivé, je suis ce que je choisis de devenir” .
Choisir ce qu’on veut devenir c’est ce qu’on demande à un enfant, qui bien souvent n’en sait rien, à moins qu’il ne dise pompier ou astronaute, conditionné par les images publiques. Souvent, le milieu familial fait le conditionnement, et s’il y a un père qui devient le héros du garçon ou une mère qui devient le modèle de la fille, ils prennent la succession, parce qu’ils se sont identifiés à eux. Ceci est une banalité : on a des « fils de », « fille de » dans tous les métiers.
Le Bélier n’est pas différent, mais plusieurs Béliers dans une fratrie ne font pas la même chose, par contre ils font tous quelque chose. L’action vient de Mars, même une déficience de Mars (rétrograde, mal aspecté, intercepté, en aspect d’une planète contraire, et selon le placement dans le thème) peut faire errer d’une chose à une autre en donnant l’apparence de l’activité. Souvent la personne se ralliera à une autre personne qui lui donnera la force de faire vivre son Mars.
Cette année, on voit que deux amas de planètes se situent en Verseau et en Poissons, tandis que le Soleil arrive en Bélier, se confrontant aux nouveaux problèmes signifiés par Chiron à l’entrée du Bélier. Il s’agit ici de savoir qui nous sommes et, d’être identifiés, tout en combattant nos torts et nos erreurs sans les rejeter sur les autres.
Le parcours de Chiron est aléatoire, puisqu’il ne reste pas le même nombre d’années dans chaque signe (voir schéma camembert illustrant ces passages) mais ceci d’une façon régulière quand même, puisqu’il revient à 51 ans à sa place natale, provoquant un changement dans l’individu, qui souvent prend une décision, bifurque.
Chiron en Bélier provoque la rébellion qui couvait, entraînant la violence intérieure et extérieure, obligeant à faire face à des situations d’ urgence qui n’avaient pas été clairement élucidées, des faux semblants qu’on acceptait, des incompréhensions de part et d’autre, des compromis mal ficelés qu’il faut remettre en question, des malentendus. On agit avec Mars maître du Bélier, mais avec Chiron il y a une part de sacrifice qui ne va pas sans douleur ni renoncement.
Et on peut voir sur le graphique que la durée du passage de Chiron en Bélier est une des plus longues (7ans et 3 mois) et ce sera jusqu’en avril 2025. Ce sont surtout ses aspects avec nos planètes dans nos maisons dans nos thèmes qui sont intéressants à rechercher (conjonctions, oppositions et, carrés et pourquoi pas trigones et sextils), le transit indique un objet de réflexion, une attitude à adopter, une ressource à exploiter, un choix dans le travail à opérer selon nos aspirations. Il s’agit toujours de quitter ou de renoncer à quelque chose délicatement mais définitivement ; Chiron nous oriente car Chiron est fort et actif. « On sait qu’il a fait des aspects d’opposition avec Uranus, et ce durant des décennies, ce qui fait de beaucoup d’entre nous, des personnes révolutionnaires.
Nous avons vu que Mars ne va pas beaucoup être séparé de Vénus durant quelques semaines, et qu’elle est ce jour en conjonction avec Mars dans le signe du Verseau, conjointe avec Saturne (mythologiquement le grand Satan) et que Saturne fait un carré avec l’axe nodal, dont j’ai déjà parlé précédemment.
Avec Saturne arrive une demande de régularisation, de structuration au minimum, des choses déjà en place mais qui sont remises en question par le carré à l’axe nodal qui ramène des affaires non soldées très anciennes : il y a 16 ans en 2005/07, Saturne était en face, en Lion et c’était l’entrée de Pluton en Capricorne en 2008/09, après son passage en Sagittaire où il avait tout bouleversé sur le plan idéologique, dans les territoires, et dans nos esprits, puisqu’ensuite les révoltes contre les chefs, n’ont plus cessées : Saturne en Lion a bien fait son job en brisant des situations bancales, et mal engagées. Les cartes ont été redistribuées, mais le résultat n’est pas celui qui était voulu. Depuis les choses vont de mal en pis, après avoir été à peine stabilisées, laissant des millions de gens sans abris dans le monde, mais aussi des esprits mécontents partout.*
Vénus Verseau part ensuite devant Mars Verseau du fait de sa vitesse supérieure, courant après le Soleil ce qui fait que nous allons d’abord avoir Vénus en carré exact avec Uranus en Taureau (nos biens, nos valeurs), ce qui risque de provoquer beaucoup de clashs dans la gestion de vie privée et publique. Ensuite, durant le mois, ce sera le tour de Mars d’être en carré exact avec Uranus, ce qui du fait des circonstances, est fort violent.
Comme Vénus est le Régent Karmique Nord du Taureau, ce carré invite à temporiser, tandis que Mars, maîtresse de Chiron en Bélier apporte son lot de devoirs et, de dettes karmiques à résoudre.
Pour l’instant, nous avons la conjonction Vénus-Saturne, puis nous aurons plus tard Mars-Saturne. Chacune d’elle, dit le contraire de l’autre, mais on ne doit pas leur accorder la même importance, d’une part parce que Saturne en Verseau freine la liberté alors que Mars en Verseau accentue la colère, alors que Vénus qui provoque « le désir de » , et qui d’habitude se soumet , veut sa liberté en Verseau : il faudra donc attendre qu’elle soit en Poissons en avril, en attendant ce n’est pas l’heure de la conciliation.
En Poissons, l’exaltation de Jupiter et de Mercure conjoint Neptune, provoque un déploiement d’informations et de désinformations mensongères,ceci à tous les échelons, individuel, social, et international. Il faut se méfier des témoignages de sympathie qui marquent du sceau de la respectabilité un message de propagande, celui-ci par exemple tend à nous faire croire que tout est normal
Sur le plan de la santé, cet afflux de planètes en Poissons autour de Neptune, fait refluer l’épidémie comme les illusions et les désillusions.
Comme les planètes sont la projection de nos préoccupations, le fait qu’elles soient en deux amas dans les deux signes de la fin du zodiaque, qui sont dédiés à la prise de conscience, à la recherche de la liberté intérieure et, à l’altruisme, indique qu’il est temps d’ouvrir les yeux sur les grandes causes du siècle, sans se tomber dans le fanatisme, car sinon les désillusions avec Neptune en Poissons seront énormes.
*Nota pour savoir de quoi on parle : Au début de 2011, le vent du « printemps arabe » souffle sur la Syrie. Huit ans plus tard, le pays est au cœur d’une guerre effroyable qui a provoqué le déplacement de la moitié de la population et, coûté la vie à plusieurs centaines de milliers de personnes. Soixante pays sont aujourd’hui, de près ou de loin, impliqués dans le conflit, qui ravive les rivalités historiques (source Le Monde).
Alain Dieckhoff de Sciences Po en 2016 : Le bilan des printemps arabes est clairement négatif. Pour comprendre pourquoi, il faut revenir à ce qui s’est passé et à ce qui ne s’est pas passé depuis cinq ans, je veux dire revenir à ce qui a commencé en Tunisie puis s’est développé en Égypte et dans le monde arabe. L’idée qu’il y aurait un effet domino du processus révolutionnaire sur l’ensemble des pays de la zone à partir de la Tunisie est vite apparu comme une erreur. L’expérience révolutionnaire a eu un écho, mais elle n’a pas touché l’ensemble des pays. Dans beaucoup d’entre eux comme les Émirats arabes unis ou le Qatar, il ne s’est rien passé du tout ; dans d’autres, les choses n’ont pas duré très longtemps comme en Arabie Saoudite, au Koweït, dans le Golfe de manière générale. L’Algérie est également restée en dehors du processus. De nombreux régimes n’ont jamais été menacés.
Certains pays ont connu des changements politiques importants, mais la Tunisie est le seul à avoir réussi sa transition démocratique. En Égypte, les Frères musulmans se sont retrouvés au pouvoir puis il y a eu une contre-révolution, une restauration de l’ordre autoritaire sous des modalités plus brutales. En Libye, le régime Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, s’est effondré et nous sommes aujourd’hui dans une situation de chaos généralisé. En Syrie, les choses ne se sont pas passées comme beaucoup le pensait. Bachar el-Assad a mieux résisté que prévu et le pays est aujourd’hui dans une situation de guerre endémique. Le Yémen est, pour d’autres raisons, dans la même situation. Ces trois pays partagent un trait commun : l’État y a une faible légitimité. Si la Libye est une construction artificielle des Italiens et la Syrie une fabrication des Français et des Anglais, le Yémen est, lui, une ancienne entité politique qui est cependant en voie d’effondrement. La raison tient au fait que la réunification de 1990 n’a pas été vraiment achevée, elle était contestée par certains sudistes et puis les clivages entre sunnites et zaydites se sont exacerbés, ce qui produit une situation de chaos, tout comme en Irak. Dans ce pays, la fragmentation des forces est antérieure à 2011 mais elle s’est indéniablement exacerbée. Aujourd’hui, l’Irak est divisé entre des zones contrôlées par les chiites, des territoires contrôlés par les Kurdes et une zone sunnite où Daesh s’est implanté. Il est intéressant de voir que le djihadisme à la mode Daesh prospère dans les états effondrés ou aux périphéries d’autres états comme le Sinaï en Égypte.
Enfin, il convient d’évoquer les monarchies personnelles – Maroc, Jordanie –, qui contrairement aux monarchies du Golfe ont connues des mobilisations assez importantes, mais dans lesquelles les monarques ont réformé pendant qu’il en était encore temps et sont finalement parvenus à gérer le processus révolutionnaire qui, en théorie, aurait pu les emporter. Les monarchies familiales du Golfe ont, elles, conservé leur modèle autoritaire et brisé toute potentialité de contestation en redistribuant l’argent du pétrole. Les monarchies personnelles, qui ne disposent pas de ces ressources et ont été obligées de négocier dans un espace plus libéralisé, s’en sont néanmoins assez bien sorties en utilisant leurs propres ressources de légitimité et en intégrant une partie de l’opposition .
On dit que l’Algérie est passé au travers du printemps arabe : il est important de signaler que leur pays vit en état d’émeutes continues depuis la fin des années 1990. Il s’agit d’une situation que la guerre civile (1992-2002) a longtemps occultée. Face à des difficultés économiques croissantes, face à un chômage qui dans la réalité, concerne 20 % de la population active (12 % selon les statistiques officielles), face au désespoir d’une grande partie de la jeunesse, investir la rue reste le seul moyen de se faire entendre par un système politique qui règne en maître sur le pays depuis l’indépendance de juillet 1962.
Pour preuve, en 2010/11 un simple bilan établi à partir d’articles de presse et de dépêches d’agences (APS, AFP) a comptabilisé plus de 2.000/3000 manifestations violentes : routes coupées, grèves autorisées ou non, sit-in, occupations d’administrations avec, souvent, une dégradation des lieux, marches improvisées ; les Algériens n’ont donc de cesse de lever le poing, pour réclamer leur dû.
Pour autant, il faut relever que la plupart de ces protestations multiples ont pour particularité de se produire de manière isolée et ce, pour des motifs d’ordre socio-économique et non politique. L’expérience dramatique des années 1990, hante encore l’Algérie, d’autant que le terrorisme qui se réclame de l’islamisme n’en a jamais totalement disparu. De manière régulière, des attentats viennent rappeler à la population que le pire reste possible et que la crise politique, née de l’annulation de la victoire du FIS, n’a toujours pas été résolue. La société algérienne restant profondément blessée par les conséquences de la « décennie noire » – expression que les autorités algériennes préfèrent à celle de « guerre civile » –, il est donc logique que les révolutions et révoltes arabes soient considérées avec beaucoup de prudence, pour ne pas dire de méfiance, par les Algériens (Cairn info – les Cahiers de l’orient).