Le père, mon père, dieu le père

En analyse psycho généalogique, les planètes rapides dépeignent aussi les archétypes de la constellation familiale, le Soleil étant le père idéal, tandis que Saturne, l’est du point de vue de la loi,  il est le père patriarche, et aussi le grand-père si les deux existent.

Nous ne jouons pas aux devinettes en interprétant les données des planètes,  souvent la symbolique qui peut paraître non scientifique a beaucoup rejoint la réalité, à tel point qu’on peut créer une « légende » familiale sur un zodiaque à partir des aspects. 

Ensuite, il faut la confronter avec le réel, les vrais gens ; et la réalité va souvent au-delà de la fiction. Père absent, abandonnant, avare, violent, violeur, père omnipotent, prestigieux, riche, puissant ou pauvre, SDF, ou inconnu : il ne cessera de hanter l’esprit, le cœur et finira par détruire l’être ou au contraire, s’il a été « suffisamment bon », pourra construire, aider, appuyer, aimer et laisser le souvenir de « quelqu’un de bien ».

Être suffisamment bon, selon le psychanalyste Donald Winnicott, c’est  faire parvenir  un enfant à l’âge adulte sans dommage,  avec la nécessité pour le développement d’un environnement suffisamment bon.

Avant tout, la relation père-fils est une relation d’identification, le fils a besoin du père pour se structurer : le Soleil est le mécanisme d’identification privilégié, Saturne dit la loi du père, il vaut mieux que ces deux planètes soient en bon aspect (dans les thèmes d’artistes , d’hommes politiques, j’ai bien noté que de ce point de vue tous les mauvais aspects signifient  problèmes avec le père, l’autorité, éloignement mental, si ce n’est physique).

C’est grâce à lui  qu’il construira son identité d’homme : aussi le nom de famille est un symbole qui possède une fonction sociale ;  par le nom du père, le fils sait qu’il fait partie d’une lignée, d’où il vient, et peut faire le lien entre le passé et son présent. 

« L’accueillir dans son nom*, c’est le reconnaître dans le fruit de son désir ». « Un père ne fait pas connaissance avec son bébé, il le reconnaît« … voilà ce que représente le nom du père, il représente la somme d’affects, de plaisir, d’échange et de pensées qui ont permis à deux cellules de se rencontrer dans le corps d’une femme… ». Si par malheur ce référent manque*, le fils n’a qu’une image brouillée de ce qu’il doit devenir.

Alors, il s’égare dans des chemins de traverse, dans des idéologies, pour se construire : le père d’un copain, un professeur, un ami plus âgé, au mieux un frère aîné.

L’orphelin ira peut-être dans l’armée, la police, qui deviendra sa famille, où il aura des modèles. Toute sa vie il se sentira seul, il n’aura pas d’enfant ou ne voudra pas d’enfants par peur de ne pas savoir comment se conduire avec eux. Il se construira une personnalité d’emprunt » (lire aussi « Père manquant, fils manqué » de  de Guy Corneau).

« Cacher à un enfant la vérité des propos dits ou non dits, la vérité des mots et des sentiments ayant présidé à sa conception est une usurpation. C’est le priver de tout accès à ce qui est en réalité, le socle immatériel sur lequel repose sa vie psychique.  » (« Sans père, et sans parole » de Didier Dumas).

Cela pourra  créer des êtres trop faibles, maladroits, comme par exemple des caricatures de Monsieur Muscle  qui adhérent à des idéologies douteuses, selon le cas, la période, le lieu, l’époque. Notre époque en est le triste reflet.

Le père n’est pas un gadget, l’homme a toute sa place dans la cellule familiale, qui ne doit en aucun cas être confisquée par une mère trop puissante, l’éducation masculine ne peut être totalement dévolue à la mère.

La fille, fait de lui son premier modèle masculin, il est sensé la confirmer dans sa féminité, tout en la respectant ;  même s’il aurait préféré un fils, un père ne doit pas l’utiliser comme  objet pour se prolonger  dans ses occupations, ses goûts, sa façon de voir les choses, ses hobbies masculins, quels qu’ils soient , même au nom de l’égalité des sexes et, surtout si cela se fait de façon menaçante, pressante (sport intensif, compétitions). Ce n’est malheureusement pas la réalité, notamment lorsqu’un divorce est prononcé et, que les deux parents ne prennent plus les décisions ensembles.

Dans cette société qui devient de plus en plus uranienne (individualiste bien qu’humaniste), l’ouverture à des techniques de procréation assistée semble totalement oublier ce point de vue, au profit d’une liberté qui ne concerne que les adultes, qui  souvent vont se payer un enfant pour faire comme tous le monde, et posteront des photos de bébés épanouies sur le net, dans une compétition d’images valorisant leur ego.

 

*Lacan appelle ceci  forclusion du nom du père : il s’agit non pas de la perte du nom à l’État civil, mais le rôle qu’il a ou pas joué en temps utile au moment de la conception de l’enfant, le nom du père ne se réfère pas à la conception matérielle, mais à sa conception immatérielle, à la façon dont l’enfant a ou n’a pas été conçu  dans le désir du père

 

 

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