J’emprunte l’essentiel du texte avec des modifications dues à mes ressentis, au livre de Jean-François Berry : « Le chant de la résonance » qui nous invite à voir l’aspect psychologique des effets des planètes dans nos thèmes.
La crise due à une planète, dans le natal c’est un aspect difficile, et c’est le moment où un transit provoque un fort sentiment de malaise intérieur ou un problème concret.
Ce scénario peut se produire sous l’action de passage de transits génériques arrivant à toute une classe d’âge ayant la planète à la même place, par exemple, Saturne revenant à la même place, Uranus en opposition à elle -même.
Les transits sont quelquefois décourageants (comme Saturne) transformateurs (comme Pluton), arrivant sur une planète du thème ou sur un angle du thème soudainement très perturbant (comme Uranus), même une planète arrivant dans une maison vide ou dans un signe intercepté sans faire un aspect avec une de vos planètes dans une autre secteur va provoquer déclencher quelque chose. Si ce sont des planètes rapides, jusqu’à Jupiter les effets seront moins forts, et dépendront des transits lents qui se produisent en même temps, dans votre thème natal. Ceci n’est qu’un florilège de possibilité, lié au thème de base, vous ne pouvez être profondément perturbé par un transit rapide , qui ne résonnerait pas avec votre moi profond.
Soleil : C’est la crise existentielle liée à notre volonté propre et au sentiment d’être créateur, baisse de régime – déprime, dépression, on ne veut plus exister relié à des identifications trop fortes – passion, chaines, deuils à faire. Si nous acceptons de nous régénérer avec l’énergie du Scorpion (là où il est dans notre thème il nous fait renaitre), de quitter les modèles de soi trop brillants, tout est possible.
Lune : La crise passe par une problématique touchant l’enfance, l’enfant, la maternité, le rapport à la femme pour l’homme, l’acceptation de sa féminité pour la femme. La Lune évoque les routines, l’ennui de la répétition, les dépendances, la peur de l’abandon, le sentiment de souffrance, la perte de notre capacité à être à l’écoute de nous-mêmes sur le plan des besoins. La crise permet d’atteindre la voix de l’âme qui se situe dans le signe du Cancer. C’est particulièrement important lors des transits de la lune progressée (deux ans et demi dans un signe et deux mois et demi lors du transit d’une planète)
Mercure : évoque le conditionnement mental, nos études, le rapport avec la fratrie (qualité de l’échange), impasse dans la communication, incompréhensions dans nos vies, sensation de dévalorisation à cause de nos proches parce que nous avons du mal à comprendre : il faut faire un travail de démystification de certains modèles familiaux porteurs de secrets (« chez nous, on ne parle pas »). L’intelligence personnelle a pu être étouffée dans l’œuf : il faut trouver son langage, sa parole.
Vénus : Correspond socialement, à une éducation sentimentale basée sur l’adéquation ou non, aux valeurs du milieu. Elle peut emprunter (ou non) les traits d’une sœur comme standard de beauté. Il peut y avoir une crise se jouant sur le terrain de la dévalorisation à travers la vie sentimentale, la vie de couple, le jeu des relations dans lesquelles on ne se sent pas aimé, voir rejeté. Il faut retrouver sa vraie valeur personnelle : cette rencontre passe par un conflit douloureux avec les images de couples léguées par le clan (chez les femmes, il peut y avoir eu des violences conjugales, des incestes, des viols). Il faut s’autoriser à être aimé et à nous aimer.
Mars : La crise éclate quand nous sommes bloqués dans l’expression de nos émotions, incapables d’initiatives, inertes (perte du sens de l’entreprise), on se laisse bousculer sans réagir, sans mordant, face aux agressions, on manque de courage. Mars évoque la vie sexuelle, la peur des conflits, la difficulté à casser des relations stériles. Mars révèle la manière d’être traité comme homme. Mars décrit l’attitude de la famille par rapport à la sexualité et comment sont traités les garçons et les filles. Mars peut être lié à un frère, à l’aîné, ou au fait d’être l’aîné. Le plus gros hiatus : pour l’homme, c’est la force du «guerrier » en lui qui est remise en cause, et pour une femme, cela concerne sa relation au masculin (mais aussi son Animus, son yang).
Jupiter : Socialement cette planète montre comment nous profitons du milieu pour gagner en prestige, comment nous développons une forme de participation sociale, Jupiter représente notre éducation morale, religieuse, scolaire, dans les principes du clan. C’est une crise aiguë de sens, de foi, générée par un conflit moral, religieux (un aspect Jupiter carré Uranus qui peut se trouver dans un thème natal est un désir de renouvellement idéologique, d’ouverture). La considération, liée au rang social de la famille a pu créer un type de persona que l’individu ne veut plus porter (un Jupiter rétrograde va se rebeller contre les valeurs du clan, les remettant en cause). Elle libère un conflit qui oppose le bonheur social hérité, à notre propre sens d’épanouissement personnel et, le désir d’un autre type de richesse que celui proposé par la seule société de consommation. Jupiter symbolise un lien avec le vaste monde. Positivement, cela peut finir par une participation nouvelle à la société, à travers un réseau particulier, surtout avec Jupiter rétrograde..
Saturne : est une plaque tournante fondamentale dans chaque thème, parce qu’il représente le passage entre deux mondes, entre celui du visible et, l’inconnu imprévisible, initié par Uranus. C’est le gardien du seuil : elle est reliée à notre structure osseuse et à la peau, à la gestion du calcium dans sa fonction de structuration. Elle représente la place que nous cherchons à prendre, place conditionnée par notre éducation, la puissance de l’image père (au sens de chef), le pouvoir du clan, ses règles, ses limitations, ses codes, le nom que nous portons, dans une histoire politique. Le besoin de sécurité est ici à son maximum alimentant nos résistances aux changements et nos peurs de rompre avec un rang, une image. Elle pèse de tout son poids lorsque nous ne voulons plus être dans la photo de famille. Saturne arrive quand nous sommes au carrefour de choix profonds, lorsque nous devons décider d’obéir à notre réalité, plutôt qu’aux réalités extérieures. Il faut s’autoriser à être et à donner corps à notre individualité, auteur, responsable de ses choix, consciemment. C’est le chemin qui mène à la sagesse.
Uranus : En relation avec l’hypothalamus et l’hypophyse, elle symbolise les « courts-circuits » psychologiques, aussi bien que les spasmes, les tétanies, l’épilepsie, la paranoïa aiguë, elle évoque les problèmes de rythmes cardiaques ou autres, de même style. Socialement, elle correspond à toutes les pressions en vue de la transformation du socio-culturel établi (Saturne), cela va des inventions, à la révolution des mœurs et des idées. La crise arrive de manière soudaine : elle touche des cercles de vie absolument pas préparés à une obligation de bouger d’où une crise de mentalité. L’individu peut s’ouvrir à une révolution de conscience, devenir un éveilleur.
Neptune : On est pris par ce qui traîne dans l’air, des contagions de toutes sortes, issues de décennies d’inconscience (comme la pollution), les drogues, la schizophrénie, les délires maniaco-dépressifs. La crise s’exprime par une dépression, par un sentiment d’être dilué et sans consistance par rapport au quotidien, sentiments de victimisation, de culpabilité. La crise enseigne un lâcher-prise (maître de la relativité), l’abandon de vieilles attaches nous oblige à nous relier à un courant de vie à travers des exodes, des migrations et, permet l’inspiration, l’imagination et, donne le sens d’une participation à une conscience planétaire.
Pluton : Noyau d’une nouvelle humanité en devenir, relié à la mort-renaissance des cellules de tout organisme vivant, elle gère la mutation des corps physiques (ADN) en relation avec leurs sous-sols, l’inconscient et ses mémoires*. Pour intégrer son message, il nous faut purifier le corps (désintoxication et régénération fondamentale, suite à des accidents, des maladies, des guerres et…purifier l’esprit, suite à des chocs psychologiques. Socialement en corrélation avec la psychanalyse, la physique quantique, l’astrophysique, elle s’occupe du noyau de la planète, c’est-à-dire de mondialité et de son ombre – le totalitarisme – ainsi elle s’exprime à travers la main mise sur les richesses du sous-sol, les volontés de pouvoir, des dirigeants et des peuples :
La crise plutonienne donne la sensation d’être anéantie, nié par l’autre, le monde, et est souvent en rapport avec des destructions qui ont touché le clan (divorce, chômage, révolutions, guerres). Cette crise peut constituer une profonde métamorphose et nous faire renaître à un nouveau plan de conscience en repartant de zéro, ici Pluton représente la purification, nous conduit à l’essentialité, afin de ne plus être collé à l’autorité extérieure :
Illustration du thème du 24 avril 1968, début de l’agitation qui se prépare depuis le début de l’année – en février, Mars fut d’abord en opposition avec Uranus-Pluton – face aux refus des autorités, à la toute première réclamation des étudiants qui était de pouvoir aller librement dans la section fille des résidences universitaires, sachant que les étudiants avaient plus de dix-huit-ans mais n’étaient pas tous majeurs, avant que tout cela ne devienne politique, sous la poussée de jeunes socialistes, (etc).. Dans la suite des thèmes de la période , on peut voir que Pluton et Uranus en Vierge était en opposition avec Saturne en Bélier dans le signe de Mars , Neptune étant en Scorpion, opposé à Mars en Taureau : On notera le yod entre le sextil générationnel Uranus-Neptune pointant vers Vénus – Saturne conjointes au noeud nord, Mercure en Taureau conjoint au Soleil, maitre d’Uranus Pluton en Vierge. Jupiter en Lion, est carré à l’opposition Mars (+ lune noire) – Neptune.