La stérilité psychologique est un cas que nous rencontrons de plus en plus dans la monde moderne qui propose la fivete* pour ne pas perdre de temps, notamment pour que les femmes qui sont pour la plupart déjà âgée pour concevoir et pourraient définitivement perdre cet espoir.
Les causes de ces désirs tardifs viennent de la déception de ne pas pouvoir rencontrer » la bonne personne « , après avoir fait des études longues, pour s’installer dans la vie active, en remettant la maternité à plus tard.
Or, nous savons que la fertilité est au mieux de la 16em et à la 33em année pour faire simple, et diminue ensuite : je mets de côté l’adolescence qui dans notre société occidentale est une période de jeunesse consacrée aux études. Nous savons malheureusement, que certaines sociétés ne s’embarrassent pas de ces considérations et marient ou plutôt vendent, les filles à douze ans, à des hommes plus âgés qui s’empressent de les mettre enceinte au risque de les tuer. La plupart se retrouvent déjà mère trois ou quatre fois, avant vingt ans.
Nous sommes en train de faire une marche arrière vers ce genre de comportement dans nos pays occidentaux, puisque ces messieurs parlent de « réarmer » la natalité : aux États-Unis, pays où les femmes savent tirer au fusil depuis la conquête de l’ouest, le droit d’avorter même avec la pilule du lendemain, leur a été retiré dans plusieurs grands états, pour en revenir à Mère-Nature, celle qui tue les femmes lors des accouchements ou des avortements clandestins. Fermez la porte, il n’y a rien à voir, c’est privé !
Dans la société occidentale, on a difficilement accès pour les hommes à la vasectomie, et à la ligature des trompes avant d’avoir eu cinq enfants vivants et de sérieux problèmes – « madame vous pourriez regretter » – quelques soient les conditions de santé de la femme ou de style de vie de l’homme.
Nos corps appartiennent aux gouvernements qui pour cela se servent de la religion, alors qu’il ne s’agit que de distribution des richesses, de suprématie territoriale, de servitude et de chair à canon. La Chine du temps de Mao a obligé les femmes à avorter, en surveillant leur période de règles dans les usines, et ce fut l’enfant unique durant des décennies – la plupart du temps des garçons pour sécuriser les parents – et, leur manque de filles est actuellement un véritable drame.
Pour en revenir à un réel problème de stérilité dans notre contexte socio-culturel, certaines femmes bien qu’en bonne santé, belles, amoureuses et décidées ne tombent pas enceintes. On connait des incompatibilités entre les sexes, l’acidité du corps de la femme qui tue les spermatozoïdes, car les problèmes physiques peuvent être souvent réparés par des traitements – excepté l’endométriose, qui reste un gros souci – mais le mental joue aussi à plein, et au lieu de proposer une alternative technique, on ferait mieux d’offrir des vacances aux couples qui ne peuvent pas procréer.
Notre société actuelle ne donne pas envie d’avoir des enfants, elle n’est pas pire que d’ autres, mais elle met surtout en avant le bonheur qu’on achète dénué de poésie, et on nous pousse à désirer une vie sans aventures, sans projets stimulants, sans efforts, on ne nous apprend pas comme en Asie, la patience et la méditation.
On parle rarement de la fierté d’avoir été capable de faire un autre être, et de l’espérance que cela suscite. On ne parle pas de la joie de le voir faire son premier pas, de l’entendre dire maman ou papa, de le voir se débrouiller petit à petit en se transformant très vite : pour moi la période la plus enrichissante pour les parents, bien que la plus fatigante physiquement… et les mères se privent de cela, souvent obligées de les confier à des nourrices. La vie est alors une course contre la montre, et ne peut en aucun cas constituer un plaisir : beaucoup de femmes s’arrêteraient de travailler plus longtemps, si on leur en donnait la possibilité, ce qui est d’ailleurs le cas dans les pays scandinaves.
On a dépeint la maternité comme une corvée après l’avoir encensée comme une source de plaisirs sans fin et c’est totalement dénué de réalisme : nos ancêtres sont mortes en couche, elles ne savaient même pas comment elles étaient faites et on veut continuer à nous prendre pour des idiotes, alors que certains parents ont commencé à travailler à 16 ans et que des mères s’épuisent dans les ménages.
Certes, les femmes qui fuient au moindre pépin, ont leur part de responsabilités, et les procès pour les pensions alimentaires à l’américaine ne font pas rêver les jeunes hommes qui préfèrent s’abstenir, de même que la vision des unions recomposées ne fait pas envie, car celles-ci posent de multiples problèmes, malgré les images idylliques que le cinéma en a donné, lorsque ce phénomène a commencé dans les années quatre-vingt, au point que les enfants parlaient de leurs multiples avantages : cadeaux du père pour continuer à se faire aimer, mauvais rôle assuré par la mère qui était la seule à sévir , disputes qui se déportaient plus entre les parents qu’envers les enfants, lorsque ceux-ci faisaient des bêtises, ou plus graves. On se rend compte des dégâts que ces exemples ont fait en quarante ans, dans notre société. On s’étonne que les enfants oublient leur misère affective dans les jeux vidéos, sur les sites internet, et dans la fumette qui les réunie autour d’un pétard.
On voit maintenant que les malaises des enfants sont bien plus profonds que cela, que pour leur équilibre, la part égal du père et de la mère a été minimisée, de même que le rôle d’équilibre d’un foyer central, en parlant de l’avantage d’une seconde maison, d’une seconde chambre … et on voudrait que ces jeunes aient de bonnes bases.
En fait dans leur tête tout est divisé, et ils doivent s’habituer à faire l’effort de comprendre pourquoi ils ne peuvent jamais voir leurs deux parents ensembles, ce qui ne laisse pas tellement de place à leur petite vie privée lorsqu’ils commencent à s’émanciper, et qui, lorsqu’ils commencent à soutenir le parent le plus faible, leur donne des responsabilités qu’ils ne méritent pas. Ils subissent les différences de tempérament du père et du beau-père ou de la mère et de la belle-mère, et il est difficile dans ce cas de dire : « mon papa, c’est le plus fort », ou « ma maman c’est la plus belle « . La dualité s’installe en eux, et ils se tournent vers des jeunes de leur âge qui deviennent leur vraie famille : ainsi tout déménagement devient un drame, car on sait que, pour être bien, tous les enfants ont besoin de stabilité, mais que leur seul vrai ancrage, ce sont leurs parents. Trop souvent ils deviennent l’otage de l’un ou de l’autre et en grandissant, ils prennent l’habitude de ne plus faire confiance à personne. Certains deviennent forts, mais certains s’écroulent devant des responsabilités morales que les événements leur font prendre trop tôt.
Naturellement, on fait tout reposer sur le dos des femmes qui n’ont pas compris que l’homme peut être absent quand il travaille, qu’il peut ne pas avoir de don pour le travail ménager parce qu’il pense que c’est son compte en banque qui importe pour faire tourner la baraque, les femmes étant toujours moins payées, moins disponibles au travail professionnel, alors qu’elles sont actives sur tous les fronts.
L’égalité n’existe pas, bien que les jeunes aient fait le progrès que la société n’a pas fait, mais beaucoup refusent encore d’en faire, sous prétexte de masculinité : nous sommes toujours dans le cliché, de « la Maman et la putain », et de Ken, le compagnon de Barbie.
Ceci dit, c’est encore pire quand l’enfant voit définitivement disparaitre l’un ou l’autre des parents (et il arrive que ce soit la mère) qui se soustraie à ses devoirs. Il y a donc une véritable nécessité d’aider les deux parents à maintenir un équilibre pour le bien de l’enfant, en mettant leurs différents de côté. Généralement, ce n’est pas le cas. On manque de volonté, de moyens, de psychologues.
On ne fait pas un enfant comme on adopte un chien, qui ensuite est rendu à la fourrière : la sexualité est avant tout un acte reproducteur, et il existe pour cela des précautions à prendre lorsqu’on est jeune et qu’on s’amuse, car tout acte a des conséquences – non écrites – pas forcément visibles, inscrites dans notre inconscient.
*Méthode de procréation assistée consistant à prélever des gamètes femelles, puis à les réintroduire dans l’utérus après fécondation in vitro...