Chiron en Lion ou en maison V qui est à l’opposé du Verseau ou de la maison XI n’est pas vraiment bien ici, où il a plus de trait commun avec Uranus qu’avec le Soleil pour qui la vie est l’extension de soi.
Chiron, c’est l’originalité, même l’excentricité en plus discret qu’Uranus qui en fait un peu trop, car il a un rôle d’éducateur et de consolateur, vous révélant les failles qui vous font souffrir dans la maison et le signe concerné.
En même temps, maitre du Verseau en face, c’est un individualiste qui ne veut pas vivre ni en bande, ni en groupe, ni en association, mais plutôt insuffler un esprit d’indépendance afin que vous ne deveniez pas le mouton d’un parti ou d’une idéologie.
Il se moque même de lui-même et de ceux qui ont un ego un peu trop fort. Chiron en Lion ou en MV se moque des valeurs , de l’ordre, de la richesse et du luxe, du paraitre, de ses dons, il se moque un peu de l’amour et de la sentimentalité, il a du mal avec les enfants, et fuit la vie de famille. Il peut sacrifier sa créativité.
Mais le cas inverse se produit aussi, on peut ne pas avoir d’enfant, le regretter, ou être déçu par ceux-ci. On peut cependant aussi, avoir de grandes satisfactions avec eux car ils peuvent ouvrir des voies que nous ne soupçonnions pas par leur différence.
Shelley, qui est un des plus grands poètes anglais, mais un « libertin » et fier de l’être, quitta sa femme lorsqu’elle était enceinte , pour devenir le le compagnon de Lord Byron. C’était une autre époque, qu’on voudrait révolue.
Avec Chiron en Lion, la frustration peut être grande dans le domaine du Lion,on peut refuser de descendre au niveau des mesquineries de la vie, le côté commun. On est théâtral on veut rester au niveau de ce qui est grand et noble.
Les femmes peuvent avoir des problèmes d’identité, de créativité, avec Chiron en Lion, du fait d’un trop fort ancrage au père, qui se poursuit avec les hommes, leur yang a pu être mal vécu à cause du père ce qui engendre des sentiments de culpabilité et de manque de confiance en soi. La guérison vient de l’acceptation de la division en soi (on ne veut pas reproduire le modèle familial, ce qui amène parfois à l’absence de fécondité, tout en ayant un manque), de la souffrance subie, surcompensée, qui permet d’ aider les autres par la force d’un surmoi dont prennent conscience assez jeunes. D’après Mélanie Reinhart
Nota : extrait du poème « le nuage » de Shelley traduit par François Chatelain, ce qui ne peut pas rendre la mélodie de la langue anglaise
Le lever du soleil
Avec ses réseaux d’or, ses yeux de météore,
M’arrache à mon sommeil,
Quand l’étoile au matin dans l’azur s’évapore.
Tel sans craindre aucun choc
L’aigle peut sur un roc
Ébranlé par la terre, asseoir son envergure,
Et de son œil de feu envisager la nature.
Et lorsque fatigué de sa course du jour
Le soleil radieux dans l’océan se plonge,
Exhalant ses ardeurs de repos et d’amour,
Et que le soir vient et s’allonge,
Moi, faisant de mon aile un suave abat-jour,
Je dors comme un oiseau bercé par un doux songe.
Cette vierge aux feux blancs
Que l’homme, en son jargon, appelle la lune,
Se glissant sur mes flancs
En tapinois, parcourt ma transparente dune ;
Et partout où bruït
De ses pas le doux bruit,
De mon toit de vapeurs brisant la contexture
Les étoiles soudain de montrer leur figure ;
Et je ris de les voir chacune cligner l’œil
Comme feraient franches coquettes,
Et pour les exciter j’élargis mon linceul,
Et laisse passer les pauvrettes,
Jusqu’ à ce que les lacs, et la mer, et l’écueil,
Tout soit enfin pavé de brillantes facettes.