Le symbole, fondement de nos sociétés : le 1er mai

Les symboles  rythment notre existence. Charles Beaudelaire a dit dans Les fleurs du mal : la nature est un temple où de vivants piliers, laissent parfois sortir de confuses paroles, l’homme y passe à travers des forêts de symboles, qui l’observent avec des regards familiers. » 

L’homme a autant besoin de croire en quelque chose que de pain : il est fait,partie de la nature qui nous offre à chaque printemps ses fleurs, à chaque été sa moisson, si l’on veut bien en prendre soin. Il  a besoin de donner un sens à sa vie et, chaque homme véhicule les symboles de son groupe  et ses symboles propres,  les lui enlever,  c’est lui ôter le droit d’être lui-même.

C’est pour  fêter le même premier jour de l’année, afin d’unifier  le monde occidental,  que  le pape Grégoire XIII  va instaurer et généraliser    le calendrier grégorien dans l’Europe catholique,  en  1582. Nos civilisations ont instituées des jours fériés civils dont le 1er mai est un des plus importants, puisque c’est une manifestation revendicative en théorie laïque, agnostique, une sorte de carnaval puisque celui-ci était autrefois réservé aux serviteurs et employés qui pouvaient se moquer à cœur joie de l’autorité  des puissants.. Pour adoucir,  la tradition veut que des gens sympathiques s’offrent du muguet, mais les manifestations persistent.

Survolons les symboles  des civilisations du monde qui nous renvoient à notre diversité, que nous oublions trop souvent !

Entre 4.000 et 3000 av. J. -C., l’écriture apparaît dans la vallée du Nil, avec les premiers hiéroglyphes, représentations simplifiées de la réalité : êtres humains, parties du corps, animaux, plantes, outils, sceptres. A cette période, le Soleil est  le dieu  adoré, entouré d’un cortège de dieux annexes jusqu’à l’apparition des prophètes-dieu, qui balaient presque toutes les croyances sur la déïté de la lune. Dans cette nouvelle organisation,   c’est progressivement la fin du matriarcat sauf dans certains endroit reculés (il existe encore un peuple, les Moso, en Chine, et quelques traditions matriarcales*). 

Pour unifier, les territoires conquis,  il a fallu un chef masculin,  un guerrier, qui au lieu de porter la vie va apporter la mort. La femme doit désormais être soumise, faire des  garçons. En Grèce, fin du IV e siècle av. J. -C. à Athènes, les stoïciens retirent les fils à leur mère,  pour les former à l’art du combat. La société s’organise autour de règles strictes.

Faisons un saut dans le passé : découvrons le code d’Hammourabi,  roi qui a régné sur Babylone – environ 1792 à 1750 av JC- qui  préfigure les commandements  que Moïse a « reçu » sur le mont Sinaï, mais cet écrivain-là, personne  ne l’a vu. Il n’en demeure pas moins  qu’ils deviennent la source des réglementations de la vie en société :  » tu respecteras tes parents , tu ne volera pas, tu ne tueras point,  tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin, l’interdit ultime étant l’inceste ». Mais la première règle : « tu respecteras ton dieu »,  celui-ci  souvent confondu avec l’élu de dynasties puissantes, comme chez les pharaons. Ceci  constitue les fondements de nos cultures et de nos civilisations. La religion sert la politique et la politique est une religion.

Remontons encore dans le passé :  la peur , le besoin de sécurité a fait que pour se protéger l’homme se créé des mythes explicatifs sur ce qui l’entoure . Ces symboles   sont l’essence de concepts ,  idées générales de quelque chose de plus immatériel  :  le soleil symbolisé par un cercle affirme la puissance et l’autorité,   mais dans l’alphabet phénicien (voir à la fin), il est aussi l’œil, et  le bâton (souvent un simple trait)   sera l’ outil pour chasser le gibier.

On peut voir au Louvre des tablettes d’argiles, témoignages des relations commerciales entre des tribus qui ne parlaient peut-être pas la même langue, ces symboles suffisaient à faire le troc, l’ancêtre du commerce international.

La tablette mésopotamienne, IVem millénaire avant J.C,  sert de  contrat entre l’acheteur et le vendeur : les triangles symbolisant des peaux et  les traits sont des chèvres ! En passant de représentations de la nature à des dessins simplifiés  , ils créent en même temps,  un des premiers système d’écriture. L’homme s’est donc approprié son milieu naturel (comme le font les animaux), et l’a fait à son image, il s’est projeté,  signifiant bien que « ce qui est dehors est dedans et vice versa » .

Ainsi,  l’homme a  créé des dieux   accueillants ou menaçants : certains dieux indiens  comme Ravana font certainement peur aux enfants, mais ils existe de multiple dieux protecteurs, comme Ganesh à trompe d’éléphant, symbole du lien entre le microcosme et le macrocosme qui peut  comprendre la nature de l’univers et  par la puissance de son esprit écarter l’ obstacle de l’ignorance ce qui est une belle mission.

Dans la civilisation  chinoise traditionnelle, la recherche de la sagesse sinon de la foi  est fondée  sur l’harmonie, qui pour les taoïstes se trouve en plaçant son cœur et son esprit dans la Voie du Tao (le caractère chinois du cœur désigne les deux entités), c’est-à-dire dans la même voie que la nature. Le symbole du tao est rond, comme  le Soleil,  indiquant le féminin et le masculin (le yin et le yang),  dans le cercle du Soleil et de la lune, les deux pôles de l’humanité qui sont égaux mais différents  et, ne peuvent vivre l’un sans l’autre.

(sources , wikipédia,  images musée du louvre, Bristish museum)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://studylibfr.com/doc/583230/la-naissance-de-l-%C3%A9criture

Voir le très beau film « Anges et démons », de Ron Howard d’après le livre de Dan Brown

* les sociétés matriarcales dans le monde : À Juchitán de Zaragoza, au Mexique, l‘Inde et les Khasi, sur l’île de Kihnu, en Estonie.