On se demande, quelquefois, même si l’on connait la signification mythologique pleine de poésie, et de cohérence comment s’est faite l’attribution des maîtrises principales des planètes des signes du zodiaque… Ce système ancien dont on a besoin pour analyser un thème au milieu de la forêt de signification ne peut pas être pris au pied de la lettre.
Une note d’un astrologue américain, Richard Nolle dit : « Le système de Ptolémée du second siècle est un schéma artificiel dont l’utilité est dépassée. Ptolémée récapitulait le savoir des Babyloniens et des Egyptiens« . La découverte des planètes Uranus, Chiron, Neptune et Pluton, a permis d’envisager une autre manière d’analyser l’influence des planètes en signes et, de définir là où elles se trouvent le mieux.
Auparavant, on ne disposait que des deux luminaires le Soleil et la Lune et, les planètes Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. On a donc attribué deux signes à chacune et, un signe aux luminaires, puis plus tard des astrologues ont choisi des signes du zodiaque où il leur semblait que ces planètes étaient moins bien situées. Ce qui fait qu’en face du domicile de la planète, on a l’exil de celle-ci. L’exaltation désigne un lieu où la planète serait mieux que mieux, en pleine exagération, et en face, c’est la chute (forcément, quand on fait la folle, on chute). Pour Mercure, on a un vide des deux, totalement injustifié (pourquoi, ne pas mettre Mercure en exaltation en Sagittaire, signe des grandes études ?). .
Christian Drouaillet, mon professeur, astrologue et psychothérapeute disait : « que les planètes étaient bien, là où elles étaient dans les thèmes, pour la vie que la personne avait à vivre », ni en mal, ni en bien, juste avec une signification qui véhiculait un sens, qu’on devait comprendre.» En fait , »tout est bien dans le meilleur des mondes » disait le Candide de Voltaire.
On peut donc oublier les exils et les chutes mais on peut les retenir pour faire sa cuisine intellectuelle personnelle lors d’une analyse, mais quelquefois c’est plus dangereux que salutaire : celui qui aime faire se peur ou se donner du pouvoir en jouant les mauvaises augures.
Voici d’abord, le schéma tiré du livre « L’astrologie de la guérison » de Drouaillet, où l’ on voit le classement de Ptolémée, auquel j’ai rajouté les trois planètes : Uranus, Neptune et, Pluton.
Les planètes au centre, sont en domicile, elles sont chez elles dans les signes qu’on voit de part et d’autre jusqu’à Mars, puis nous voyons ensuite les planètes à l’extérieur du cercle. Pluton, maître du Scorpion avec Mars, Neptune, maître des Poissons avec Jupiter et, Uranus, maître du Verseau avec Saturne. On dit alors que ces signes là ont deux maîtres, au contraire des planètes Mercure, Vénus, qui maîtrisent deux signes.
Ceci est en accord avec les astrologues américains de la fin du XXém (Jeff Green, Edmund Jones, Alan Oken, etc) qui ont observé l’influence des transpersonnelles, et de Chiron découverte en 1977. On peut se dispenser de donner deux maîtres à certains signes, puisqu’on a le choix à partir de Mars.
Pluton est totalement à sa place en Scorpion, si l’on s’intéresse au niveau spirituel du Scorpion (équivalent à MVIII : la MII dérivée la MVII) signe de la sexualité créatrice, fort d’un potentiel de transformation. Pluton modifie profondément nos comportements quand il transite sur une planète importante ou sur un angle, agissant sur notre inconscient, il est donc celui qui va le mieux avec le signe. Mars ici donne plutôt le côté primaire de la sexualité puisque en tant que maître du Bélier, il est le germe de toute naissance.
Uranus est le maître incontestable du Verseau, il y est totalement à sa place , il a une force terrible qui ressemble à celle de Mars et les tibétains prenaient déjà Mars comme maître du Verseau ! Saturne ne peut y être bien car la planète des limites, est le contraire d’Uranus, la planète de la transgression, de l’ouverture à de nouveaux horizons, de nouvelles valeurs.
Neptune est bien le maître des Poissons, l’eau du maître des océans évoque la confusion de la perméabilité, la diffusion dans les profondeurs de l’insondable.
Jupiter n’a pas grand chose à faire en Poissons, Jupiter est omniprésent, ostentatoire dans bien des cas et rarement modeste dans ses approches protectrices, or les Poissons sont aussi serviables que discrets, c’est tout le contraire et si l’on rapproche des affinités en maison, Jupiter n’est tellement à sa place dans la maison XII . En même temps, selon Iréne Andrieu, Jupiter peut aussi favoriser certaines psychoses, en MVIII (et en Scorpion).
On peut garder les exaltations qui sont des surcompensations, donnant l’exagération : Lune en Taureau, Soleil en Bélier, Vénus en Poissons, Mars en Capricorne, Jupiter en Cancer, mais, on ne peut pas mettre Neptune en exaltation en Lion, le signe de l’ego, le feu éteindrait ce dieu de l’eau ! Neptune est mieux en Scorpion , ce qui le mettrait d’ailleurs, selon l’ancien système en chute en Taureau, signe le plus matérialiste du zodiaque.
Quant à Saturne, qui n’est bien que chez lui en Capricorne, on peut le mettre en bonne relation avec le signe de la Vierge, signe de la comptabilité, ce qui le mettrait en chute en Poissons, et c’est bien le cas, car ici il enlève toutes les illusions, nie la foi, et critique l’intuition et les arts.Mais Saturne est exaltée en Balance, le signe de la justice , ce qui fait réfléchir sur la douceur de ce signe de Vénus.
Les planètes rapides, elles, sont toujours maitresses de deux signes, Vénus du Taureau et de la Balance, Mars maitre du Bélier ( éventuellement second maitre du Scorpion., puisqu’on a Pluton qui est le vrai maitre des profondeurs selon Hadès).
Mais réfléchissons à Mercure , Dieu ailé, messager, porteur du caducée, ne peut être mal placé en Sagittaire puisque le Sagittaire est le signe des études supérieures, des grands voyages (or l’astrologie le classe ici en exil en MIX : dommage pour ceux qui font des longues études !Pourquoi y serait-il plus mal qu’en Gémeaux, le signe des touches à tout, grand négociateur, commerçant ( dieu des voleurs dans la mythologie) ?
Pourquoi y serait-il plus mal qu’en Vierge, signe de terre, dans lequel tout est discuté, disséqué et où ce dieu léger devient vite anxieux ?
Les signes de terre sont concrets : Mercure le Capricorne le rend sec, et le Taureau le rend lent, les deux le rendent têtu, mais en Vierge, c’est un bon organisateur, un bon assistant, paré de toutes les vertus ! On dit aussi qu’il prend la couleur du signe, qu’il n’existe pas vraiment seul , alors qu’il est la tour de contrôle de notre moi ! Décidément, on peut se poser des questions !
En ce qui concerne Mercure en Poissons, où il était placé en exil , il y a un total mépris pour l’esprit de finesse, alors qu’il y est bien pour la création artistique, l’intuition, l’éclair de génie qu’il peut partager avec le Verseau, avec plus de sensibilité : au final, on peut dire que ce sont les signes d’air qui lui conviennent le mieux, un lieu ou l’esprit peut réfléchir à son gré.
N’utilisons pas les recettes toutes faites, réfléchissons : les planètes de feu, comme Mars, Jupiter, Uranus, Pluton, sont en affinités avec les signes de feu et d’air et, perdent de leur puissance dans les signes d’eau où leur action est amollie, mais où elles y gagnent en inspiration : Jupiter en Cancer fait des enfants (ici en exaltation !), en Poissons, il les soigne, en Scorpion, leur sort est fatal.
Les planètes de feu s’endurcissent dans les signes de terre : Mars en Capricorne fait bien la guerre, il y est en exaltation , également Pluton car ne dit-on pas que la planète est l’octave supérieur de Mars !
Jupiter en Taureau , comme d’ailleurs en Capricorne, ou en Vierge. – mais avec moins de chance – amasse, thésaurise et tout cela part dans le bas de laine – ou les paradis fiscaux,version moderne.
Uranus en signe de terre, en tant qu’octave supérieur de Mercure, fait adopter une nouvelle vision des choses lorsqu’il arrive quelque part : nous le voyons avec Uranus en Taureau (les inventeurs qui veulent changer notre vie matérielle, pullulent en ce moment).
Les planètes douces la Lune, Vénus, Neptune sont à l’aise dans les signes d’eau et de terre, puisque les deux éléments sont compatibles. L’eau est fortement reliée à l’âme, tandis que la terre est concrète et fécondable. Vénus en Scorpion (classée en exil) n’ y est pas si mal car elle féconde, tandis que la lune ou Neptune, sont tournées vers l’ésotérisme et la médiumnité.
D’autre part, les maisons sont aussi équivalentes aux signes, dans les faits du moins et vous devriez en tenir compte, en laissant un moment les signes de côtés, pour faciliter votre analyse sur les motivations. En effet, la destinée semble plus attachée aux maisons, les planètes en aspects -sont les acteurs en nous, les signes sont rattachés à la psychologie, on dit au style, mais c’est simpliste. Une lune en MIV est une Lune foyer, home, maison, même si elle n’est pas en Cancer, et même si elle a envie de faire autre chose, elle le fera chez elle, car c’est son besoin, mais elle ne sera pas juste une femme potiche, elle agira.
Toute planète peut avoir une action positive, il n’y a aucune raison pour que ce soit négatif à priori , c’est à nous d’évoluer !
Si l’individu peut aussi renaître à lui-même et, dépasser la crise qui était inscrite dans tel ou tel aspect, il va de ce fait, transformer son thème comme il se transforme, les aspects étant des signaux d’alerte, éventuellement des balises de détresse, qui doivent servir pour avancer.
Peu de gens veulent faire un travail sur eux – mêmes : ils continuent donc de flatter l’aspect « augure » de l’astrologie traditionnelle et veulent juste ouvrir un parapluie sans modifier d’un iota leur conduite.
* pour faciliter l’apprentissage, je mets les planètes dans des colonnes qui se font face, domicile, puis exil, exaltation, puis chute, étant donné qu’une planète est en domicile dans un signe et en exil dans le signe d’en face, puis en exaltation dans un signe et en chute dans le signe d’en face. on dit que les planètes qui sont dans des signes amis sont périgrines, ce sont des signes du même élément que celui de leur domicile : le soleil sera bien en sagittaire, mars aussi, tandis qu’on peut raisonnablement penser que les planètes de terre sont bien dans les signes de terre, etc..