Les Judith* : on n’est pas violent par amour

Ce texte ne devrait pas passer pour un jour de Saint-Valentin , la fête  se veut romantique, c’est celle des amoureux, mais une femme prévenue en vaut deux.

Les Judith sont deux jeunes femmes qui ont vécu des choses très dures et qui viennent le dénoncer maintenant puisqu’il parait qu’on va enfin les entendre !.

Il peut paraitre étonnant qu’une jeune  femme puisse vivre dix ans avec un homme célèbre, et venir  dire ensuite, trente ans après, qu’elle a été abusée par ce monsieur, qui plus est  par un second tout aussi célèbre, ce qui lui a permis d’être là où elle en est maintenant dans sa carrière, même si bien sur,  elle a  du talent, donc qu’elle en a retiré un bénéfice certain. On peut lui prêter, à juste titre,  le raisonnement suivant : «comme beaucoup de starlettes, j’ai couché pour réussir, et j’ai réussi », après tout les starlettes ont toujours commencer très jeunes.

Cette jeune femme  était-elle sous emprise ?

On peut se demander pourquoi  la fille d’un psychanalyste et d’une psychomotricienne,  milieu bourgeois cultivé, n’a pas été mieux protégée ?  On peut se demander où étaient les parents  (qui se sont séparés à ce moment-là), lorsque leur fille de quatorze ans, s’est mis en couple avec un homme de quarante ans , et ensuite n’ont pas vu que leur fille souffrait de la situation (elle le dit). . Celle-ci,  en tant que mère, réalise ce que sa mère n’a pas fait pour elle : mais sa fille peut  aussi bien pu penser le contraire , reproduire…

Certaines se défendent, prennent la fuite, d’autres restent plantées à se bruler les ailes !

Quelle est cette sorte de faiblesse ? 

Peut-on lutter lorsqu’on n’est pas taillé pour cela , lorsqu’on ne sait pas mettre de limites ?

Je trouve tout ceci ambiguë, bien qu’on ait compris , que ce milieu est cruel pour les jeunes filles en fleurs.

Y-a-t-il un profil de femmes, d’hommes, plus fragiles que d’autres, ou bien une sorte de jeu qui s’installe entre deux êtres ?

Durant des siècles, les  pauvres petits « rats » de l’Opéra  de Paris, était la convoitise de mécènes  qui venaient les voir en coulisse, ceux-mêmes qui furent peint par Degas ! Peut-on sortir de ce schéma ? Oui, quand les jeunes filles sont assez protégées financièrement ,  conscientes,  et armées pour pouvoir affronter le monde, dehors ?

Il faut faire évoluer une certaine idée de « l’éternel masculin « qui profite de sa position dominante. L’homme oui, mais l’artiste ?

Voyez Degas, le solitaire et sa petite danseuse de quatorze ans*, exécutée dans le secret de son atelier, comme une copie de l’originale, pouvant se prêter à tous les  fantasmes, avant d’être une  œuvre d’art, et, qui fit beaucoup parler lorsqu’il la présenta pour cause d’hyper réalisme  ? Était-ce le rêve d’un homme frustré de son amour impossible avec Maria Cassath, ou celui d’un artiste ?  

Faire le ménage dans le milieu artistique est le vœu pieux de toutes les artistes féminines ou homosexuel(les), qui ont accepté ce qu’on appelle communément « la promotion canapé » pour concurrencer la promotion « fils et fille de ». Mais ceci tourne mal, les sauveurs deviennent des bourreaux.

Souvent au départ, l’intérêt personnel   est le plus fort et pousse à la compromission : pour son premier film, Judith Godréche interprète la fille de Claudia Cardinale dans L’Été prochain (1985). Mais à seize ans, elle obtient son premier grand rôle dans Les Mendiants (1988) de Benoît Jacquot, pour en 1990, être nommée pour le César du meilleur espoir féminin et en 1991 pour sa performance dans La Désenchantée de Benoît Jacquot. En 1994, son roman autobiographique Point de côté est publié en France.

Puis Judith est l’une des 93 femmes qui, le , déclarent avoir été agressées sexuellement par le producteur américain Harvey Weinstein durant le  festival du film  à Cannes en 1993, où elle n’avait alors pas dénoncé cette agression, suivant le conseil d’une collaboratrice  afin de ne pas nuire à la sortie internationale du film Ridicule.

En 2023, elle déclarait avoir  entretenu des rapports cordiaux avec son agresseur, se sentant « contrainte » de conserver des liens  afin de pouvoir poursuivre sa carrière. Mais soudain, .alors qu’elle promeut auprès du magazine Elle sa future mini-série Icon of French Cinema, elle revient, lors d’un entretien, sur sa relation avec le réalisateur Benoît Jacquot, après l’avoir déjà évoquée, en 2010 pour Libération, lors de la sortie de son film Toutes les filles pleurent. Elle y décrit indirectement une relation abusive, déclarant avoir été vulnérable et sous l’emprise d’une personne plus puissante, en l’occurrence un réalisateur ayant le pouvoir de lancer sa carrière. (voir la video youtube sur Adèle Haenel).

Son Soleil en Bélier est celui de quelqu’un de volontaire, d’agressif. Son As est en Cancer, ainsi que  sa lune en MI , avec le descendant en Capricorne, qui indique qu’elle va vers des gens durs, plutôt âgés, sévères, exigeants, alors qu’elle est sensible : son problème est l’axe familiale ; elle cherchait donc à un moment une image forte de l’autre, alors que son père était démissionnaire. As et Soleil sont en désaccord parce que l’eau de l’AS agit comme un éteignoir sur le Soleil.

En même temps son Mercure en feu carré AS en eau, la contraint à une certaine faiblesse, l’axe  les Gémeaux-Sagittaire  de la parole, étant intercepté dans l’axe VI/XII du travail et de la maladie, s’ajoutant au signe de la Vierge (une certaine fragilité,  une faiblesse de base, mais aussi le calcul, en MIV, foyer, racines ,  famille au service des autres, un milieu « médical ») .

Uranus en Balance  accompagné de la lune noire  vraie, de la part de chance et de Pluton en MV, dit comment et pourquoi elle a agit comme cela : indépendante , individualisme, mais en même temps dans le couple , soif de raffinement, chance, et sexe. Vénus en Taureau mais  en XI, d’une grande sensualité,   indique  une ambiguïté dans l’approche de l’amour avec la conjonction de Mars en ,XII  qui semble ne pas lui avoir laisser le choix !

Le trigone Mars/Saturne-Pluton entre la MIV et MXII a mis du temps a exprimer  le déséquilibre du à  la séparation de ses parents.

Jupiter en VII, en chute apporte une vrai chance au niveau des contrats ,   est  au sommet d’un yod -triangle aigu  avec pour base un sextil, positif en ce qu’il est un appui concret entre le  nœud sud « d’où l’on vient » et Mars-Saturne,  qui  au moment des transits importants sur les trois angles agit comme une pendule qui rappelle des défis karmiques, qu’on a bien du mal à survoler.

Il y en a un second couple de quinconces  partant du sextil de base  Jupiter en MVII et la Lune noire  allant vers Saturne-Mars en MXII de l’isolement, du repli sur soi,  de l’enfermement,  Saturne  bloquant Mars,        maitre de son Soleil (volonté, libre arbitre), soulignant son manque de réactions épidermiques, car ici il s’agit d’épiderme, Saturne-Mars symbolisant  aussi les amants, ou agresseurs  puissants et  âgés

Chiron au MC, le guérisseur revient à sa place après cinquante ans : d’où  la révélation intérieure de sa faiblesse à elle-même et, déballage public. Mercure  comprend que pour guérir, elle doit d’abord parler pour elle,  afin que les  adolescente(s) sachent se défendre.

Elle  part  d’un nœud sud en Lion, le narcissisme, et c’est en cheminant vers le nœud nord en Verseau, avec l’arrivée de Pluton en Verseau en 2023, qu’elle a décidé de  réagir.

« Pour Judith Godrèche, qui porte plainte en 2024, il s’agit d’une situation d’emprise très fréquente au cinéma ; elle explique qu’«en tant qu’actrice, on a besoin d’être aimée, regardée. » Elle estime qu’il est compréhensible de trouver dans une adolescente de quinze ans une source d’inspiration inépuisable, cependant elle ajoute que l’on « peut faire des films sublimes sans aller jusqu’à coucher avec son actrice mineure. Pour moi, cela devient de la perversion. La position de l’adulte dans la société, c’est de savoir où mettre les limites, même quand il s’agit d’art »

Une autre Judith, Judith Chemla née le 5 juillet 1985,   qui a déjà une certaine carrière  d’actrice, vient de publier un livre, en tant que femme  battue.

Elle  témoigne pour  dépasser sa colère, sa douleur, mais également parce qu’elle veut porter à la connaissance des autorités les voix de toutes celles qui ne le peuvent pas. Elle a hésité parce qu’elle a des enfants et qu’il est toujours triste d’en arriver à une exposition  de sa vie privée,  mais le fait que « la violence faites aux femmes » soit  une grand cause et que les choses n’avancent pas assez vite, l’y a encouragé. Plus important me semble-t-il est le fait qu’elle aussi a connu un foyer de parents divorcés, où sans doute le père, violoniste n’a pas été assez présent.

Elle est Soleil Cancer conjoint Mars en chute, ce qui veut dire que Mars feu est éteint par l’eau Cancer,. Ce soleil est quinconce Neptune   qui indique une dualité entre ses sentiments et sa volonté. Sa  Lune est conjointe Jupiter en Verseau au MC, , dont le maitre Uranus en MVII  indique un appui par les associations et le couple qui mène à une célébrité, mais aussi les  séparations, la rencontre de personnes originales. La Lune et Jupiter sont en carré avec l’axe nodal en Taureau-Scorpion.

La lune est opposée Mercure (dualité entre le mental et les émotions qui mène souvent à un comportement capricieux et susceptible). La lune est carrée Lune noire – noeud nord d’un côté et  carrée Saturne de l’autre, ce qui n’est pas l’indice d’une nature suffisamment stable..

Cette année là, Pluton et Saturne étaient en Scorpion de part et d’autre du nœud sud, ce qui est un défi, notamment au sujet des questions sexuelles (génération SIDA). Son AS est incertain, puisque nous n’avons pas l’heure aussi  j’ai opté pour l’AS Gémeaux maitrisé par Mercure en Lion parce qu’elle  s’exprime avec une grande aisance, élevée par une mère avocate.

Sa Vénus conjointe à Chiron, indique qu’elle doit passer par des épreuves sentimentales pour avancer spirituellement.

Pour conclure , je citerais Fabrice Lucchini, qui cite Camus : « un homme, ça s’empêche ».

https://www.youtube.com/watch?v=QFRPci2wK2Y

 

 

* Dans la bible, le Livre de Judith,   est l‘histoire d’une victoire du peuple élu, contre ses ennemis, grâce à l’intervention d’une femme.

**Degas, bien que n’étant pas lui-même un mécène a observé le scandaleux rituel d’hommes se payer les faveurs de ballerines adolescentes, et l’a documenté dans ses peintures. Dans certaines de ses œuvres (principalement celles représentant les répétitions), on peut apercevoir des hommes en costumes et chapeaux noirs se prélassant dans un coin de la salle, regardant les ballerines s’exercer. Cette exploitation était tellement ancrée et normalisée dans le monde du ballet que presque toutes les ballerines étaient soupçonnées, à un moment ou un autre, d’avoir échangé des faveurs sexuelles avec un mécène. La petite ballerine qu’il a sculpté fut son modéle,  et on pense qu’elle a disparu avalée par la prostitution, il n’a donc pas seulement observé.

https://histoire-image.org/etudes/degas-sculpteur-realisme-audacieux-petite-danseuse-14-ans

https://histoire-image.org/etudes/degas-vie-quotidienne-danseuses-opera

https://www.barnebys.fr/blog/le-scandale-derriere-la-petite-danseuse-de-degas

 

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Un commentaire sur “Les Judith* : on n’est pas violent par amour”

  1. Bravo à elles et à tous les lanceurs d’alerte c’est triste comme l’humain accepte le pire sans vraiment réagir…

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