Ces articles s’adressent à des personnes capables d’avoir un jugement critique sur les différentes écoles d’astrologie, notamment pour voir les apports des uns et des autres, et leurs faiblesses et, traverser la jungle des informations qui se télescopent.
Maisons et signes : en astrologie traditionnelle, on a pris l’habitude d’accorder toute l’importance aux signes. Les signes sont ce à quoi nous nous identifions le plus facilement, surtout lorsqu’ils paraissent nous flatter.
« Les signes sont douze qualités d’âme, d’énergies. Les maisons, sont ce qui lie l’espace et le temps : ce sont douze qualités d’expériences. Les maisons sont des expériences communes, mais différentes dans leur réalité pour chacun d’entre nous. Elles sont liées au cycle des jours et des nuits : il y a la séparation diurne/nocturne entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud du thème. En haut la lumière du jour, en bas la lumière intérieure.
Sous nos latitudes, le Lion est un signe de longue ascension tandis que les levers de soleil d’hiver en Verseau sont courts, on aura donc plus de personnes nées avec les ascendants Lion, Cancer, Vierge que d’ascendants Verseau, Capricorne, Poissons à une période où la nuit est plus longue. Plus on descendra en latitude, plus il y en aura, ce qui veut dire qu’il y a plus de gens dans l’hémisphère sud concernés par une dynamique collective, puisque ce sont des signes collectifs. La planète indique une fonction. Le thème entier développe la personnalité. »
Équivalence maison/signe
Nous savons (ou pas) que les signes ne correspondent plus du tout à ce qu’ils étaient au temps de Ptolémée, 40 ans après J.C. : une référence aux constellations du ciel. Maintenant, nous faisons référence aux saisons puisque nous pouvons toujours nous fier aux équinoxes et aux solstices qui rythment notre vie : on a toujours le Bélier qui commence le premier signe du printemps et les Poissons qui terminent l’hiver.
En fait, à cause de la précession des équinoxes, le point vernal (lieu où l’écliptique rencontre l’équateur terrestre prolongé Y sur le schéma) recule d’une degré vers l’ouest tout les 72 ans, parce que la terre recule vers l’ouest, ce qui fait que le printemps avec le point vernal, devrait se situer au moins 22° en arrière dans le signe des Poissons en 2000, le Soleil à 7°47 Poissons au 27 février.
Or, on voit que lorsqu’on cherche dans les éphémérides, l’entrée du Soleil en Bélier se fait toujours au 1er degré du Bélier le 20 ou 21 mars (une affaire de calendrier).
Ceci étant dit, j’émets l’hypothèse que c’est sans doute une des raisons pour laquelle, les astrologues humanistes ont mis l’accent sur les maisons, voulant prendre leurs distances avec les constellations.
De la même façon, des livres sont écrits dans lesquels les astrologues donnent la même valeur d’interprétation aux signes et aux maisons, ce avec quoi je ne suis pas d’accord car cela revient à nier complètement les signes, et sans le dire.
Originellement seulement, les maisons sont « comme » les signes mais pas dans nos thèmes, donc on ne peut qu’analyser en faisant des amalgames, si l’on lit la même chose pour les deux, et c’est justement toute la difficulté de l’analyse.
Supposons qu’on enlève les signes après avoir établit un thème classique avec ses maisons : on interpréterait alors avec les planètes, sans ramener aux signes, puisqu’on ferait l’équivalence maison/signe selon le schéma habituel :
Maison I = Bélier, planète régente Mars
Maison II = Taureau, planète régente Vénus
Maison III = Gémeaux, planète régente Mercure,
Maison IV = Cancer, luminaire régente Lune
Maison V = Lion, luminaire régente Soleil
Maison VI = Vierge, planète régente Mercure, etc…
Si l’on pousse l’hypothèse, en interprétant, nous aurons une attitude Bélier en maison I, nous serions tous Béliers, ou du moins nous agirions dans la maison I avec l’attitude la plus agressive, sportive, vive, dynamique en somme, possible, puisque la planète maîtresse est Mars. La différence entre individus viendrait du fait que Mars ne serait pas pour tout le monde, dans la même maison (selon le mois et l’année) et puisqu’un ascendant change en moyenne toutes les deux heures, il serait dans la maison I, mais à des degrés différents, mais toujours équivalente au Bélier. On voit que c’est un peu absurde.
Comme il naît environ 2300 personnes en France par jour, cela ferait forcément beaucoup de gens qui auraient des thèmes semblables ! Conclusion, si on abandonnait les signes, on aurait vite un troupeau de moutons.
Dès qu’on analyse en remettant les signes, on a une infinité de nuances qui se rajoutent, faisant qu’on approche souvent de la vérité de quelqu’un en étudiant son thème, même si on ne l’a jamais rencontré.
Les maisons de la domification Campanus que vous voyez dans les livres d’astrologie des astrologues américains humanistes (Marc E. Jones, Rudhyar, Ruperti) sont des maisons « égales » à partir de l’ascendant (ici on a l’heure et il y a les degrés), ce qui, pour beaucoup d’entre nous, est une aberration, comparé à un thème de système Campanus à droite et en Placidus. Gandhi, ici, beaucoup plus visuel, avec les aspects , et les maisons inégales.
Tout ceci participe de la mise en valeur des énergies planétaires, et ne parle plus d’une astrologie fixe comme l’astrologie traditionnelle, mais parle d’une astrologie en mouvement, mettant l’accent sur l’évolution de l’individu, le libérant un peu plus de la fatalité antique.