Elisabeth Borne – Bélier ou bouc émissaire

Madame Élisabeth Borne a-t-elle été bien castée pour le rôle qu’on lui fait jouer, face à une opposition, la plupart du temps, vent debout ?

Elle est née le 18 avril 1961 dans le 15e arrondissement de Paris à 9h, elle est Soleil  Bélier , AS Gémeaux – signes air plus feu , l’air soufflant sur le feu et lui donnant force et enthousiasme, nous sommes dans une dynamique yang, d’actions et d’innovations.

 

Le 16 mai 2022, à 61  ans, elle devient la seconde femme à occuper ce poste après Édith Cresson dont  le ministère éclair sous François Mitterrand ne vécut qu’un an entre 1991 et 1992.

Élisabeth Borne est sortie de l’École polytechnique (promotion 1981) ingénieur(e) diplômée de l’École nationale des ponts et chaussées en 1986, et diplômée du MBA du Collège des ingénieurs. 

Elle s’emploie à faire  passer les réformes les plus difficiles à faire accepter – retraites, restrictions, inflation,  paupérisation du pays, par de nouvelles mesures contraignantes en matière de logement et de voiture, mais inversion des promesses au niveau des questions de la COP 21 car ce  n’est donc pas  l’amie des écologistes car elle se montre avant tout pragmatique.  On la qualifie de technocrate,  dans un pays où les controverses incessantes  de ministres le plus  souvent juristes,  avocats, journalistes,  philosophes et  professeurs, remplacent  l’action et l’efficacité,  par de grandes envolées lyriques qui bloquent des avancées nécessaires.

Son Soleil est en Bélier, intercepté en secteur XI des projets, dont le maître  est Mars en Cancer en II : intérêts forts, lié à la rémunération et à la reconnaissance de son savoir pour un travail dans   la fonction publique, et les questions de sécurité familiale, Cancer et M IV, Lune. Ce Soleil est sextil au nœud sud et trigone au nœud nord : ici nous avons l’apport positif  de l’hérédité paternelle.

Son AS est en Gémeaux, signe de  Mercure, son gouverneur, également  en M XI,  comme le Soleil, interceptés avec Vénus rétrograde en conjonction ; son travail est une mission, le lieu  des projets humanistes,  qui seront le but de la vie.

Mercure est régente karmique nord et, située en M IV,  dont l’entrée est en Lion et, maître du Soleil : la Vierge et les Gémeaux sont très différents :  les Gémeaux sont des joueurs qui survolent , tandis que les Vierges sont des besogneuses qui dérangent. Mais l’un comme l’autre sont cérébraux, et pigent vite.

Le chef de l’état donne les consignes : elle va à l’Assemblée Nationale où elle s’y faire invectiver,  mais montre son autorité – 7 fois application du 49-3 qui équivaut au passage en force des lois – sans se départir de son calme. 

Vénus rétrograde se  situe en conjonction avec Mercure et le Soleil. Une Vénus rétrograde vit souvent des coups du sort sur le plan financier et sentimental : le signe de la Balance, ici,  est d’ailleurs intercepté, en secteur V, et son signe du Taureau est sur l’entrée de la  M XII de l’isolement !

L’approche verbale personnelle est cependant  dans la diplomatie – Vénus conjointe Soleil en reculant- plutôt que dans l’agression , Mars se situant en Cancer dont la Lune est  mal placée , bien que trigone à Saturne et Jupiter.

L’axe nodal Poissons-Vierge, axe yin du service se situe dans l’axe X/IV : il s’agit de servir dans  la  M X,  secteur de la  vocation : elle y est sacrifié sur l’autel de la nécessité de réformes impopulaires, dans un climat difficile. Neptune se situe en Scorpion – générationnellement ; le fait qu’il soit rétrograde indique un grand scepticisme et en Scorpion, des désillusions. Avec le nœud nord en Vierge signe féminin,  elle  évolue de plus en plus vers un pragmatisme matérialiste en  élaguant le superflu, tournée uniquement vers la gestion , rien que la gestion. .

Ses planètes douces Neptune, Lune et Vénus sont mal aspectées. Ce n’est pas une sentimentale, elle évite de réagir dans l’émotion. Son chemin est d’ailleurs d’aller vers la M IV, qui est bien sur, être considérée comme la « mère patrie » (analogie Cancer) travailler sur sa Lune et moins avec Mercure !

Sa Lune, corégente karmique nord – signe analogique de la maison IV –  est en Gémeaux  en M XII, signifiant isolement , elle est en rapport avec le signe des Poissons où se situe le régent karmique sud à cause de l’équivalence maison XII /signe des Poissons,  ramenant aux problèmes familiaux et ancestraux, en tant que fille d’émigré russe déporté : y-a-t-il un rapport avec la guerre que mène l’Ukraine actuellement ? Peut-elle y jouer un rôle ?

Elle est  carrée à l’axe nodal, impliquant qu’elle est  émotive et sensible : influence transmise au  par son père qui fut un juif russe déporté. La Lune est carrée à Pluton en conjonction au nœud nord, Pluton qui jouera son rôle dans l’histoire de sa vie car c’est une personne qui ne se laisse pas faire, qui a une certaine puissance  et qui va savoir s’en servir.  La Lune noire, Uranus rétrograde en III, Pluton rétrograde accompagnent son nœud nord.

Par contre, le Soleil, lui, est sextil nœud nord et sud, elle fait fi de sa sensibilité au profit d’un idéal Bélier, or le signe est réputé pour agir, foncer…. puis réfléchir ; espérons qu’avec ses atouts mercuriens elle puisse faire la part des choses, et son interception.

Son Chiron à 5° se trouve conjoint à son nœud sud en Poissons, conjoint au MC : il pointe la faille, le manque qui se situe encore ici dans le domaine neptunien.

Pour conclure sur l’introduction, le tempérament de madame Borne se prête bien au rôle que  lui fait jouer le chef de l’état.

 

Notes biographiques : La nomination d’E. Borne est un signal envoyé sur la diversité française (fille d’émigré russe déporté,  naturalisé en 1950),  ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion depuis le 6 juillet 2020 sous le gouvernement de Jean Castex,  elle a mené à terme trois chantiers législatifs : la loi énergie-climat, la loi d’orientation des mobilités et la loi sur l’économie circulaire.

Elle commence sa carrière en 1987, quand rejoint la direction régionale de l’Équipement d’Île-de-France en 1989. Au début des années 1990, elle devient conseillère au ministère de l’Éducation nationale auprès de Lionel Jospin puis de Jack Lang.

Après un passage chez Sonacotra en tant que directrice technique, en 1997  elle devient conseillère technique chargée des transports dans le cabinet de Lionel Jospin.  

En 2002, elle devient directrice de la stratégie de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). De 2008 à 2013, elle est directrice générale de l’urbanisme à la mairie de Paris.

En février 2013, elle est nommée préfète de la région Poitou-Charentes et préfète de la Vienne, première femme à occuper ce poste.

De 2014 à 2015, elle est directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie, et mène, les discussions d’un groupe de travail parlementaire sur les autoroutes faisant suite aux rapports de la Cour des comptes, du Sénat, de l’Assemblée nationale et de l’Autorité de la concurrence critiquant « la rentabilité exceptionnelle » des autoroutes ; Élisabeth Borne et Alexis Kohler négocient le protocole d’accord  en avril 2015 – entre l’État et les sociétés concessionnaires d’autoroutes, qui allonge jusqu’à six ans les concessions accordées aux groupes privés et élabore un rattrapage tarifaire qui se traduit par un surcoût de 500 millions d’euros pour les usagers.

Elle succède le 20 mai 2015 à Pierre Mongin à la tête de la Régie autonome des transports parisiens (RATP , et  annonce le recrutement de « 3 000 nouveaux collaborateurs » au cours de l’année 2016 au sein de la RATP.

Elle rejoint La République en marche. En mai 2017, elle est nommée ministre chargée des Transports, auprès  du ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. En juillet 2017, elle annonce vouloir donner la « priorité aux déplacements de la vie quotidienne », estimant que  l’argent doit prioritairement aller à l’entretien et à la modernisation  des réseaux existants et, elle s’engage le 13 décembre 2017 pour un « plan national vélo » et fait restaurer 170.000 vélos.

Début 2018, elle conduit une réforme de la SNCF -ouverture  à la concurrence du transport ferroviaire,  transformation du statut de l’entreprise et arrêt du recrutement au statut de ses agents à partir du 1er janvier 2020, ainsi que la reprise progressive par l’État de 35 milliards d’euros de la dette de l’entreprise publique. Confrontée à la plus longue grève de la SNCF, elle fait voter cette réforme qui lui attire l’hostilité d’une partie importante du monde cheminot et de la gauche radicale qui l’accusent d’affaiblir le secteur ferroviaire, des petites lignes et du fret.

Elle présente le 26 novembre 2018 le projet de loi d’orientation des mobilités, qui traduit la volonté du Gouvernement de donner la priorité aux transports du quotidien comme « un antidote aux fractures sociales et territoriales ».

En juillet 2019, elle annonce l’ « écotaxe » d’un montant de 1,50 à 18 euros sur les billets d’avion à partir de 2020 pour tous les vols au départ d’aéroports français, (sauf pour les vols en correspondance et ceux vers la Corse ou les territoires français d’outre-mer)  qui doit rapporter 182 millions d’euros à partir de 2020, destinés à des investissements pour des infrastructures de transports plus écologiques, notamment le ferroviaire,  votée en octobre 2019.

En 2019, elle défend au Parlement un projet de loi énergie-climat,  décrétant « l’urgence écologique et climatique » et actualisant les objectifs de la politique énergétique de la France, en prévoyant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, une baisse de 40 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030 (contre 30 % précédemment), et la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022 et décale  de 2025 à 2035 la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production électrique adoptée le 26 septembre 2019.

Elle appelle EDF à « réfléchir » à son rôle au cas où un scénario « 100 % énergies renouvelables » serait retenu  pour la fourniture d’énergie en France, aux dépens de nouvelles centrales nucléaires. En juin 2020,  elle déclare être confortée « dans l’idée qu’il faut avoir un mix électrique diversifié », et estime que « dépendre d’une source d’électricité à 70 %  n’est pas la façon d’être le plus résilient » – (mise à l’arrêt, de la centrale nucléaire de Fessenheim).

En  2019,  tout en maintenant le projet d’urbanisation du Triangle de Gonesse et celui de la gare le desservant, elle annonce l’abandon du projet EuropaCity qui avait fait grand bruit.

Puis, alors que l’Assemblée nationale vote, après un avis favorable du gouvernement, un amendement reportant de 2020 à 2026 l’effacement de l’huile de palme de la liste des biocarburants qui bénéficient de la minoration de la taxe générale sur les activités polluantes, comme « le premier vote sur ce sujet sensible s’est fait dans le dos d’Élisabeth Borne, elle  œuvre pour obtenir une deuxième délibération aboutissant finalement au maintien de l’huile de palme sur la liste des biocarburants taxés à partir du 1er janvier 2020, au grand dam de Total qui avait milité pour un sursis jusqu’en 2026  afin d’alimenter la plateforme de la Mède : elle est écartelée entre ses promesses vertes et son souci d’encourager l’activité économique. En décembre 2019, la direction générale des douanes et droits indirects publie une note qui maintient l’exonération fiscale pour un sous-produit de l’huile de palme (les « acides gras de palme », dits PFAD, tout aussi mauvais), malgré la suppression du principe de cet avantage par le Parlement.

En mai 2020, lors du déconfinement consécutif à la pandémie de Covid-19 en France, elle lance la création d’un plan destiné à favoriser la réparation des vélos. Ce plan, dit « coup de pouce vélo » accompagné du déploiement temporaire de pistes cyclables, aurait permis, mi-juin 2020, de procéder à la remise en état d’environ 170 000 vélos. En juin, elle annonce le triplement du budget pour viser « le million de vélos remis en état d’ici à la fin de l’année »