« La vie avance selon une progression arithmétique « simple ». La série des valeurs des aspects en astrologie, est basée sur des multiples de 30° qui sont les phases successives du processus de croissance et de désintégration du cycle de la vie. Pour comprendre les aspects, on doit garder le sens de ce processus. »
Pour analyser un thème selon l’astrologie humaniste, on doit connaitre le cycle de la lunaison qui sert de base à tous les cycles des planètes car le cycle de la Lune et du Soleil est la représentation de tous les cycles mettant en relation deux planètes.
« Le cycle de la lunaison est un cycle de transformation : c’ est la base de la physique classique et de la métaphysique rationaliste développée en Grèce classique… Les phases de la Lune ne nous disent rien sur la Lune elle-même ou sur la position de la Lune, elles ne se référent qu’à l’état de relation entre le Soleil et la Lune, l’essence même de la vie. Elle nous révèle la lumière atténuée du Soleil. Les phases représentent non pas des changements dans la Lune elle-même, mais des changements dans la relation angulaire de la Lune et du Soleil par rapport au centre de la Terre.
D’autre part, on peut dire que toute relation n’ayant pas pour but de satisfaire le besoin d’un troisième facteur est sans signification spirituelle. Ce cycle comme tout cycle de relation est un cycle comportant deux facteurs se mouvant à des vitesses différentes et des plans différents, et dont la relation donne des résultats concrets (nous et tout ce qui nous entoure) sur la Terre, le troisième facteur.
Le cycle commence à la Nouvelle Lune (c’est la « conjonction du Soleil et de la Lune), puis apparaît un croissant à l’ouest, et ensuite vient le premier quartier, la distance zodiacale continue d’augmenter, jusqu’à ce que le lever de la Lune à l’est coïncide avec le coucher du Soleil à l’ouest vers « l’opposition » ou pleine Lune. On décompose ainsi passant de la poésie métaphysique à la mathématique astrologique.
Premier hémicycle : activité instinctive –germination et éclosion- rythme de conquête, puis tension au moment de l’opposition où nous atteignons un nouveau domaine : l’être humain responsable et conscient cherche le sens, en donne un, assume.
La conscience naît à l’opposition, la subjectivité doit cesser, il y a prise de conscience de la réalité, le mental se développe : l’objectivité consciente est le fondement de l’intelligence. (Mais le sentiment de plénitude se divise à cause d’une myriade de relations) . La polarité crée la diversité et oblige à s’interroger sur les choses et sur soi.
A partir de l’opposition, les aspects ne sont plus en rapport avec la conjonction de départ, mais en rapport avec l’opposition, c.a.d avec la prise de conscience engendrée par un nouvelle perception. L’opposition est un type de relation unique Il faut prendre conscience du fait que dans l’opposition l’un ne peut être changé sans que l’autre le soit aussi : le « voir » de l’autre, nous modifie et nous modifions le monde.
-Soit les deux protagonistes symbolisés par les planètes sont difficilement réconciliables, comme lorsqu’il s’agit d’un aspect de tension entre deux facettes de la personnalité : ex une Vénus manipulatrice en Scorpion et une Lune généreuse en Taureau..
-Soit on peut reculer par peur : «je ne veux pas savoir».
L’expérience de l’opposition devient un quinconce (de 150°) croissant (quinconce Bélier/ Vierge qui est type maison VI), qui est une mauvaise adaptation personnelle, qui se transforme éventuellement en maladie, réparation de faute, omission, inefficacité. Cependant le chiffre 5 du quinconce représente la puissance qui permet à l’homme de s’adapter au monde matériel.
–Soit l’opposition entre deux planètes est issue d’un quinconce décroissant de 210°, Bélier/Scorpion type maison VIII. Dans ce cas, on a une opposition qui est devenue un quinconce décroissant, plus dur que le premier. Ici c’est l’autre planète qui prend le dessus : on a régressé. Un quinconce décroissant sera plus difficile à maîtriser que l’opposition qui l’aurait précédé..
–Soit on peut aller vers une nouvelle expérience, dans ce cas l’opposition peut devenir un trigone (par agissements dans le vécu) : ici le sujet avance en incluant la personne, l’objet, dans son expérience et s’en sert ; le trigone nous force à nous questionner sur ce dont nous avons pris conscience à l’opposition i.e. comment utiliser notre relation de la façon la plus significative. Le trigone est une vision du possible.
C’est le chiffre 3 qui produit le trigone, une figure à trois côtés, comme dans le triangle. le chiffre 3 représente l’homme mental, l’intelligence active.Ici on va faire appelle à ce triangle 3, 4, 5 mais aussi à la symbolique classique des chiffres 2 , 3, 4, 5
Le triangle dit 3, 4, 5, est un symbole sacré, dont on a toujours fait un usage mystique depuis Pythagore.
Dans ce triangle rectangle , l’hypoténuse le 5- représente le pouvoir divin permettant l’intégration des deux polarités de cette opposition, car le triangle est :
soit la division d’un carré, soit celle d’un rectangle
ce qui indique qu’il y a passage par le chiffre symbolique du 4 , car symboliquement le 4, est le monde matériel et contient une autre signification : cad l’inertie de l’univers résiste aux pensées transformatrices,
alors il faut franchir le pas vers le carré, et passer du 3 (triangle) au 4
La vision du trigone doit aller vers l’action, le trigone doit aller vers le carré.
Cette notion peut paraitre à priori as ce qu’ils ont l’air d’être et peuvent changer si l’on agit dessus par nos actions.compliquée : elle se résume par le fait que les aspects ne sont pas ce qu’ils ont l’air d’être et peuvent changer si l’on agit dessus par nos actions.
En effet, le trigone peut dégénèrer spirituellement en sesqui-carré de 144°* – le thème visuellement ne change pas, c’est nous qui changeons.
Le carré et son pouvoir de formuler une vision , peut nous faire construire un modèle concret comme la maquette d’un bâtiment, les statuts d’une association, la partition d’une symphonie , etc… Si la vision ne peut avoir une emprise suffisante sur la conscience, on aura à combattre l’inertie intérieure ou extérieure qui bloque la transition du trigone au carré.
Tout aspect de trigone dit positif est activé par un carré : paradoxalement, ce sont les difficultés procurées par ce carré qui permettent de prendre conscience de la facilité des trigones.
C’est la raison pour laquelle lorsque vous avez, par exemple, une pyramide (triangle équilatéral avec trois côtés de 120°) – souvent situé dans une configuration appelée cerf-volant (pyramide avec un triangle mineur fait de deux sextiles) – et là on vous demandera de chercher s’il existe un carré qui part d’une des planètes, afin de faire vivre cette belle figure, qui peut vous enfermer dans l’inaction, et la satisfaction de soi, même si effectivement, elle vous apporte beaucoup de bien-être. Cherchez votre carré le plus exact pour le faire vivre consciemment, car il est très puissant, et encore plus si l’une de ses planètes part d’un trigone.
Dans le thème de Coluche, on voit plusieurs grand trigones formant pyramides mais les planètes Soleil 5°/Mercure 10°/ Mars 10° sont carrées à Saturne rétrograde à 10°.
On voit ici que l’ironie caustique de Coluche symbolisée par Mars-Mercure – en VI – carré Pluton – en IV – et le trigone de Saturne rétrograde en III au Soleil , conjoint nœud nord, a lié paroles et actions en faveur des déshérités ;
En fait s’il n’avait pas eu ce carré très dur, qui lui avait fait connaître le manque dans son foyer natal, son Saturne rétrograde en Cancer (nourrir) trigone Soleil en Scorpion (transformation) ne l’aurait pas forcément poussé à agir avec autant de force.
Vénus en VII opposée Uranus (donner de l’amour aux autres) maître de l’ascendant Taureau,(nourrir, se nourrir) trigone à Pluton Maître de Soleil-Mars-Mercure a peut-être aussi été déterminante.
*le sesqui-carré est un aspect de réaction, jouant le même rôle que le quinconce pour la transition de l’opposition au trigone : dans le sesqui-carré, on peut faire l’expérience ici de la défaite de l’idéaliste qui a échoué dans ses tentatives de rompre les « on doit » ou les tabous des traditions passés, peurs, découragements).
ref : »Cycle de la lunaison » et des « Aspects astrologiques » de Dane Rudhyar,et Leyla Rael.