Pendant des années, beaucoup ont pensé que l’intelligence du cerveau gauche, celle des mathématiques était la seule valable.
En 1960/70 aux États-Unis, on a vu émerger un courant s’intéressant à l’étude du fonctionnement neurobiologique qui sous-tend les comportements humains. On a découvert qu’il existait une corrélation entre l’anatomie du cerveau et, notre comportement en société (cas Phineas Cage). On en a déduit (sinon redécouvert) que de bonnes relations entre soignants et soignés, mettent les protagonistes en phase, et amenaient un bien être accru.
Ce courant, appelé psychologie positive, est représenté par le cancérologue S. Einhorn, auteur de « l’art d’être bon », ou le psychologue Tal Ben-Shahar auteur de « l’apprentissage du bonheur ».
Cette incapacité à voir que des personnes sans bagage mathématique étaient capables de belles réalisations était étonnante. On s’est mis à parler d’intelligence émotionnelle, celle du cerveau droit, face à l’intelligence du cerveau gauche des mathématiques et des apprentissages techniques.
Je rappelle que le cerveau gauche est affecté chez un individu, aux tâches dites essentielles de l’ordre du physique, et de l’intellect type mathématique analytique et, que le cerveau droit est en rapport avec les sentiments, la sensibilité, l’intuition, l’art, la musique, l’imagination, l’esthétique en générale. Il y a longtemps, Blaise Pascal avait parlé de « l’esprit de finesse » et, de « l’esprit de géométrie ».
Au début des années 90, une « théorie de l’intelligence émotionnelle » a été développée par Peter Salovey et John Mayer, fondée sur l’observation que deux individus placés dans les mêmes situations et du même âge avec le même QI, n’ayant affronté ni l’un ni l’autre de graves traumatismes, pouvaient pourtant réussir de façon inégale et, que ceci dépendait surtout de leur capacité à résoudre des problèmes relationnels et environnementaux.
Il a fallu faire des tests, parce que l’idée avait fait son chemin dans la tête de ceux qui osaient lever le dictât des sciences exactes dans le milieu scientifique. De nombreux travaux de sociologie menés sur la notion de réussite, ont établi que l’intelligence émotive était l’une des principales causes qui déterminaient le succès dans la vie. Les tests datent seulement du tournant de l’année 2000.
Un test est conçu pour l’intelligence comportementale, émotionnelle, et sociale du sujet qui s’y soumet, et fournit des informations relatives à sa capacité à faire face aux demandes et aux pressions de l’environnement. Ses composantes sont les suivantes : savoir connaître ses émotions et, reconnaître celles des autres, être capable de faire preuve d’empathie, adaptabilité, gestion du stress, envisager les évènements sous un angle positif.
Enfin, on y ajoute l’intelligence relationnelle, qui est une autre forme d’intelligence, qui nous permet de vivre et de progresser en société : la grande faiblesse des adultes à fort potentiel étant leur insociabilité, leur difficulté à vivre en communauté, à s’intégrer, qu’il s’agisse de la famille, de l’entreprise ou plus. Ces personnes qui sont intransigeantes, exaspérantes, provoquent de l’incompréhension de la part de leur environnement.
En 2005, Karl Albrecht a rédigé une sorte de charte intitulée « l’intelligence sociale. La nouvelle science du succès » qui dégage cinq piliers : conscience de la situation, présence, authenticité, clarté, empathie.
Goleman a conclu qu’une bonne perception, et une compréhension des enjeux sociaux, fondée sur une bonne aisance relationnelle, était indispensable car aucune vie réussie ne se conçoit sans altruisme et, sans l’établissement de relations humaines riches et harmonieuses à chaque âge de la vie,
Le mal-être étant le premier moteur de la consultation, tout ceci ne peut passer que par l’effort de la connaissance de soi puisque certaines personnes passent des années dans les cabinets des psys, néanmoins nécessaires, pour aider à résoudre les problèmes particuliers.
Qu’est-ce qu’un Haut Potentiel Émotionnel, un Haut Potentiel Intellectuel , un porteur du syndrome d’Asperger, peuvent avoir en commun, dans ce monde où l’homme est considéré comme une marchandise, et où l’adaptation est de plus en plus difficile ? les changements rapides de la société, la médiatisation à l’extrême, la rapidité des échanges ont suscité la visibilité de gens qui ont certainement toujours existés. Mais jusqu’au milieu du XXe siècle, ils demeuraient dans des lieux où la nature humaine, qui n’est pas faite pour le bruit, la vitesse et la rapidité, pouvait s’épanouir sans être soumis sans cesse à la pression.
L’homme du XXIᵉ siécle doit pour survivre, suivre le mouvement, mais certains ne le peuvent pas et se renferment sur eux–mêmes. On pense à tort, qu’il y a plus d’opportunités, en fait il y a surtout trop de variétés (trop de types de yaourts sur les rayons), trop de bruit et, chacun s’accorde pour dire qu’il y a trop d’informations qu’un cerveau lambda, ne peut gérer. On juge, on jauge l’homme pour s’en servir, ainsi on évalue les plus aptes pour les rentabiliser selon des critères scientifiques qui ont la peau dure. La science et les mathématiques sont dominantes laissant de côté la sensibilité, qui a mauvaise réputation chez les dirigeants, comme chez les colonels.*
Si vous voulez comprendre ces nouvelles découvertes psy qui peuvent vous réhabiliter comme étant intéressant, à usage des entreprises , lisez ceci.
Les deux termes HPI, HPE renferment des ressemblances, mais surtout des différences, le HPI ou Haut Potentiel d’Intelligence étant considéré comme un surdoué cerveau gauche qui dépasse les 130 de QI, tandis que le HPE haut potentiel émotionnel, est considéré comme quelqu’un d’une sensibilité au-dessus de la normale, ce qui pourrait passer plutôt à priori pour un handicap dans le monde dans lequel nous vivons.
Comme on vient de le voir, on s’est aperçu qu’il y avait chez les HPE une valeur ajoutée dans certains domaines sans dépasser les 130 de QI, les deux étant quand même ressemblants dans la mesure où le monde tel qu’il est, ne leur convient pas vraiment.
D’autre part, depuis que l’on parle du syndrome d’Asperger, on a beaucoup parlé de douance pour décrire des personnalités hors normes, mal à l’aise dans la société, mais aptes à comprendre des notions très difficiles (on cite les informaticiens de haut niveau de Palo Alto en Californie aimant la domotique , la robotique), tout en ayant du mal à se relier aux autres.
Ces termes étant relativement nouveaux, ils doivent être maniés avec discernement, mais les personnes qui se reconnaissent sont heureuses d’apprendre, qu’elles ne sont pas seules à vivre des situations parfois difficiles au sein de leur famille, et de la société, à cause de leur différence.
Ce qui nous intéresse n’est pas le HPI, qui est relativement flatté par un QI au dessus de la moyenne, mais le HPE qui ressent une différence mal assumée. Il y a hypersensibilité aux émotions, et l’intensité avec laquelle il fait certaines choses, fait de lui un passionné, avec une intelligence cognitive (celle qui apporte les compétences de base que le cerveau utilise pour penser, apprendre, se souvenir, raisonner et prêter attention). Le HPE n’a pas forcément un QI au dessus de 130, mais possède par contre une belle intelligence émotionnelle.
Le HPE a une pensée intuitive très développée, liée aux émotions fortes (souvenirs heureux et malheureux), tandis que chez le HPI c’est une mémoire factuelle, logique.
L’intelligence du HPE est de type arborescente, ce qui veut dire qu’une idée créatrice en entraîne une autre, et ainsi de suite, ce qui fait qu’il a parfois du mal à revenir au concept de base, s’il est interrompu. On aura du mal à le suivre si l’on n’est pas attentif à ses développements. Cependant, cela lui permet de voir toutes les facettes d’un problème, ou d’une situation, de cerner une personnalité dans sa globalité, ce que ne sait pas faire un HPI qui a une intelligence logique qui ne relient pas les différentes données.
Si tout le monde peut comprendre que l’intelligence émotionnelle est reliée à la capacité d’analyser les émotions et de les reconnaître chez les autres, de ressentir les situations de l’intérieur, de voir la souffrance chez les autres, même lorsqu’ils ne disent rien, d’anticiper même les crises par la perception des ambiances comme une éponge, cela les différencie des intelligences dites normales qui sont liées au concret, au matériel, ce qu’on peut traduire par « on ne lit pas mais on sait compter. »
Le HPE, depuis qu’il est venu au monde ressent une urgence à agir, il ressent une mission à accomplir ; ceci s’accompagne d’ une hyperactivité cérébrale, il pense tout le temps, il n’y a pas de off, d’où de l’anxiété, un cerveau sans repos (le petit singe des bouddhistes qui tourne dans la tête).
Le HPE est très doué pour comprendre la communication non verbale, le HPI ne le peut pas, sa communication s’établit sur le mode verbal, le HPE, comprend son interlocuteur par ses mimiques ou même son absence de mimiques, ses tics, ses gestes. En ce sens il peut donner de bons psychologues, et de bons comédiens.
Les HPE ont beaucoup d’empathie, c a d la capacité à ressentir et à s’identifier aux émotions des autres, et peuvent devenir la proie de manipulateurs. Dès leur enfance, notamment au sein de la famille et de l’école, puis dans les relations humaines de camaraderie, plus tard au sein du couple, et dans la société, ils souffrent car ils ont un grand sens de la justice et donc de l’injustice.
Mais leur résilience est élevée, car ils comprennent les situations et cela leur permet de prendre de la distance. Ils acceptent leurs points faibles sans perdre l’estime d’eux-mêmes (ce qui n’est pas le cas des HPI, très affectés par les crises, qu’ils considèrent comme des échecs selon la société).
Les deux ont besoin de stimulations et s’ennuient vite, mais chez les HPE, il y a rejet de toute dépendance émotionnelle, même s’il a pu être un moment la proie de personnes possessives et manipulatrices, tandis que chez le HPI l’indépendance se manifeste au niveau des idées.
Du fait de cette intelligence et de cette mémoire, et comme de part leur tempérament ils essaient toujours de faire au mieux, les deux deviennent facilement leader, et accèdent plus facilement à des responsabilités , du coup ils peuvent ressentir le « syndrome de l’imposteur » s’ ils pensent qu’ils ne l’ont pas mérité.
Pour résumer tout ceci, être HPE cela s’articule autour de plusieurs points qui se recoupent: ressentir, penser différemment, voir l’invisible, pénétrer les ambiances, savoir se relier par l’empathie, être toujours en ébullition intellectuelle en développant des idées pour associer et faire des ponts entre les choses, les gens, relier les concepts, être victime des autres à cause de leur incompréhension (avoir beaucoup entendu : « comme tu es compliqué, pourquoi tu te poses autant de questions »), se sentir à part, tout en étant dans l’empathie.
La surdouance a encore un autre visage. On entend de plus en plus le terme d’autiste pour des personnes très différentes, qui peuvent être impossibles à contacter physiquement ou intellectuellement, mais qui peuvent être surdouées dès lors qu’on a réussi à les rencontrer et à faire un lien dans une spécialité. Il y a toutes sortes de nuances. (D’après le livre « L’adulte surdoué, apprendre à faire simple quand on est compliqué » de Monique de Kermadec)
Je ne vais pas parler des cas graves, mais des gens qui présentent ce qu’on appelle maintenant, le syndrome d’Asperger qui peut se repérer par plusieurs critères.A la naissance tout a été normal, il n’y a pas eu de retard de langage, ou de motricité ou d’apprentissage du pot. On remarque qu’il n’apprécie pas particulièrement les câlins, ni être porté, il a rejeté la sucette, le doudou, le nounours, mais il a une hypersensibilité au bruit et à la lumière, une hypersensibilité sensorielle aux contacts, quels qu’ils soient : le contact d’un tissu que tout le monde trouve agréable lui sera insupportable, un contact physique qui provoquera des réactions totalement inusitées. On constate, qu’il a des problèmes avec ses sens : même s’il est doué pour le dessin, il est souvent incapable de voir les nuances des couleurs, les harmonies, ne faisant pas la différence entre le jaune et le marron, le vert et le turquoise, le rouge et l’orange, même s’il n’est pas daltonien. Par la suite, on verra qu’il est indifférent aux nuances en général, comme aux différences de température : il pourra aller venir, dedans et dehors avec un seul pull-over en plein hiver, sans avoir froid ni chaud. Par contre, mais il peut y avoir un grand intérêt pour la musique, les sons, car il a une très bonne ouïe (il peut avoir l’oreille absolue) , au niveau du goût il est impossible de lui faire manger quelque chose qu’il n’aime pas à cause de son dégoût immédiat pour certains aliments.
L’Asperger est ponctuel, car il a peur de ne pas faire les choses correctement : il arrive une une heure avant, si le trajet est long. A cause de sa raideur intellectuelle, il ne change d’itinéraire qu’au prix d’un immense effort : il préfère patienter dans les embouteillages.
Tout cela se résume à «tout doit toujours être pareil», aussi il a ses routines, éventuellement des tocs.
Il a des intérêts restreints avec des passions personnelles sur lesquelles il peut être intarissable, il a toujours des passions originales, décalées, des intérêts spécifiques, insolites d’un niveau plutôt élevé, ce qui fait qu’il ne peut se lier facilement et que la vie des gens ordinaires ne l’intéresse pas. Il se suffit à lui-même. En fait, toute relation l’épuise, aussi il fuit les groupes car il doit faire trop d’efforts pour suivre plusieurs conversations dans le bruit et la lumière qui le dérangent. Le maître mot pourrait être rigidité..
Même s’il utilise le téléphone au travail ; il ne donne que des nouvelles factuelles à ses proches car il ne sait exprimer ni ses ressentis, ni ses sentiments, de la même façon qu’il ne comprend pas ceux des autres avec une absence d’intérêt pour ce qui intéresse la majorité de l’humanité comme la pétanque, le foot, les courses de chevaux, la mode, ou se rendre malade à force de boire ou de manger. Tous ces gens bruyants l’ennuient.
Quand il ne connaît pas bien, il peut détourner les yeux : cela aussi nuit à son relationnel, on va dire au minimum qu’il est timide. Il a du mal à initier une interaction sociale. Il peut le faire, s’il le décide pour une raison valable, il sera celui qui passera la soirée à régler tout à la perfection, sans jamais vraiment profiter des invités avec lesquels il n’y aura pas de véritable partage ; on le trouvera froid ou il sera convivial au prix d’un effort épuisant.
On le trouvera parfait, mais sa perfection cachera un malaise intérieur et comme rien ne transparaît puisqu’il est impassible, il restera incompris bien longtemps si personne ne veut se donner la peine de le contacter avec patience. Il ne changera pas et, cela peut-être très déstabilisant. S’il n’apprend pas les codes sociaux, sa froideur peut finir par lasser et, on le jugera ingrat, ce qui fait qu’il en souffrira par ricochet.
Comme il est peu affecté par les situations qui créent la panique chez les neurotypiques*, le citoyen lambda, il se révèle performant dans les situations de crises, car il n’imagine pas les problèmes que pressentent les êtres plus sensibles, il est donc d’une grande aide pour des HPE, qui peuvent le trouver rassurant, et ceci lui permet une interaction constructive avec les autres.
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