Cette histoire vraie est relativement inconnue du grand public pourtant traduit dans plusieurs langues, et en livre de poche ; si vous lisez le livre de la journaliste Rebecca Skloot « La vie immortelle d’Henrietta Lacks »*, vous ne le lâcherez que quand vous l’aurez fini. Il a été publié en 2010, ce qui est relativement récent, et a été best-seller durant six ans. La journaliste Rebecca Skloot a pu le réaliser grâce à l’aide de Deborah l’avant derniere enfant d’Henrietta qui est morte 9 mois avant sa publication.
Un film a été tourné avec Ophrey Winter dans le rôle de Déborah , en 2017. Rebecca Skloot a créé une fondation Henrietta Lacks, avec les enfants d’Henrietta.
C’est l’histoire de l’ exploitation cynique d’une famille noire pauvre du sud, après un vol des cellules extraordinaires de leur mère, cellules qui ont servi et servent encore de matériel médical, et permettent avec les travaux des chercheurs à sauver des millions de vies mais qui ont rapporté des millions à des laboratoires pharmaceutiques, sans qu’un sous leur soit versé (le plus amère est que Lack en anglais signifie » manque « ).
Loretta Henrietta Pleasant devenue Henrietta Lacks est née à Roanoke en Virginie, le 1er août 1920, une petite ville du sud des plantations de coton avec leurs esclaves. Danville à côté, est la dernière capitale des Confédérés. Elle fut orpheline de mère à 4 ans. Son père, confia les enfants, comme c’était l’usage, à sa famille en les répartissant. Elle arriva donc, chez son grand père, propriétaire de la cabane de bois des esclaves dont il avait hérité (rasée depuis), dépourvue de tout confort, à Clover, où sont enterrés derrière dans un pauvre lopin de terre faisant office de cimetière pour sa mère et la petite sœur de Déborah qui avait subi des sévices des médecins d’une institution psychiatrique. Sa tombe a disparu, suite au moment où le livre allait paraitre. La plaque ci-dessus rappelle qu’on ne « connait » pas l’endroit précis de sa dépouille (nearby), comme on le dirait d’ un animal de laboratoire.
Le grand père se chargeait également d’un cousin de neuf ans, que lui avait laissé une de ses filles. Sa jeune vie fut très dure : lever à 4 h du matin, chargée avec son cousin David son ainé, des occupations de la ferme, puis du repiquage et du ramassage du tabac avec les autres enfants. Elle allait néanmoins à l’école et, elle parvint au cours préparatoire.
C’était une belle femme métissée, – Pleasant signifie plaisant, jolie – son grand père était le fruit des relations d’un propriétaire d’esclaves blancs, nommé Lacks, avec son arrière grand-mère esclave, duquel il hérita son maigre bien. (Mais les Lacks blancs ne parlaient pas aux Lacks noirs bien qu’ils vivent à peu de distance, néanmoins, ils connaissaient leurs existence).
Comme son cousin et elle, ne se quittaient pas, et qu’ils dormaient sur la même paillasse à même le sol depuis leur enfance, ils s’aimèrent et eurent d’abord deux enfants, puis enfin se marièrent devant le pasteur le 10 avril 1941. Ils avaient respectivement 20 et 25 ans.
Fin 1941, à cause de l’entrée en guerre des USA, la demande en acier devint très forte, ce qui les poussa à quitter Clover, pour partir à Turner Station, un village ouvrier qui avait poussé prés de Baltimore, où se situaient les usines Bethlehem Steel de Sparrow Point qui embauchaient pour des salaires bas, mais néanmoins bien plus intéressants que ceux des ouvriers agricoles de Virginie. cette usine devint rapidement la plus importante aciérie du monde ! Ceci se fit grâce au cousin Fred, qui y avait été en éclaireur et, qui leur donna un coup de pouce financier pour démarrer. Une fois installés, les amis, et cousins venaient régulièrement lui demander assistance, lorsqu’ils arrivaient les uns après les autres pour y travailler.
Henrietta était appréciée pour sa gaieté, sa beauté , son courage et sa gentillesse. Cependant, conséquence probable de la consanguinité familiale, elle fut contrainte d’envoyer Elsie, sa première jolie petite fille, dans une maison spécialisée pour les troubles mentaux parce qu’elle était sourde et muette où celle-ci mourut dans des conditions dramatiques .Les Lacks avaient tous des problèmes auditifs.
Elle devait s’occuper de ses deux autres garçons, et puis de Rebecca. Day qui avait des aventures extra conjugales, ramena la syphilis, aussi Henrietta, alla-t-elle consulter à l’hôpital de John Hopkins dans la partie réservée aux gens de couleur pour des soins gratuits – mais à cette époque, on disait que les gens se faisaient enlever dans la rue pour leurs expériences -, lorsque la nécessité s’en fit sentir (cet Hôpital, à 60 km de Washington, est considéré actuellement comme le meilleur des Etats-Unis).
Dix ans passèrent et deux enfants plus tard, on lui détecta un cancer du col de l’utérus. Elle avait suspectée une affaire grave, avant de consulter , mais avait tenu à mener sa dernière grossesse à terme, avant de se faire soigner : elle comprenait bien qu’elle allait perdre la possibilité d’être encore mère.
Voilà ce que pensaient les médecins pensaient à cette époque : « tous les cancers proviennent d’anomalies provenant d’une seule cellule, mais sont classées selon le type de cellule responsable. Dans les années cinquante, la plupart des chirurgiens ne traitaient pas le carcinome in situ parce qu’ils pensaient – à tort – qu’il n’engageait pas le pronostic vital, à leur sens il ne pouvait pas s’étendre, au contraire du carcinome invasif (celui qui franchit les tissus du col de l’utérus). Ils traitaient ce dernier par les moyens agressifs (les plus modernes de l’époque) mais à John Hopkins on essayait de limiter les hystérectomies.
Le chirurgien Richard Wosley TeLinde, le plus grand chirurgien du cancer du col de l’utérus, engageait les chirurgiens à comparer les résultats des frottis avec les biopsies avant d’opérer (en 1941, Papanicolaou avait mis au point le test de dépistage, le frottis cervico vaginal) ». « Le docteur TeLinde , pensait lui, que le cancer in situ était les prémices d’un cancer invasif et, les circonstances voulurent qu’il se trouve face du cas d’Henrietta au John Hopkins Hospital.
A cet époque, on «utilisait» encore les patients de l’hôpital à leur insu pour des tests, d’autant qu’ils étaient traitées gratuitement : il faut dire qu’on en était aux balbutiements des traitements et que, d’autre part, il n’existait aucune charte des droits des malades. Comme l’a dit un peu cyniquement, Howard Jones le médecin d’Henrietta « avec sa vaste population de noirs indigents, Hopkins ne manquaient pas de matériel clinique ». Ils souhaitaient cultiver des échantillons vivants de tissus cervicaux normaux et des types de tissus cancéreux, pour les comparer : 61% des patientes avaient commencées par un carcinome in situ. Or, les cultures de cellules mourraient rapidement, seules les souris avaient donné des cellules immortelles, mais une cellule humaine se reproduit cinquante fois, puis meurt »*.
« Gey était celui qui faisait le travail, TeLinde prélevait des échantillons sur toutes les femmes venues le consulter pour un cancer invasif du col de l’utérus », dont Henrietta, qui finalement, après la naissance de Jo – Zakarriyya – accepta de se faire opérer le début 1951. A cette époque, on posait des plaques de Bracks (des tubes de radium, celles des Curie). » En fait, dans les années soixante- dix, un médecin qui réexamina son dossier se rendit compte qu’il s’agissait d’un adénocarcinome de l’utérus très invasif qui provenait non pas du col de l’utérus mais des tissus glandulaires, qui se répand plus vite.
« Le chirurgien préleva lors de l’intervention le 8 février 1951, sans le lui dire, deux échantillons de tissus utérin de la taille de dix cents : un sain, un sur la tumeur qu’il mit en culture. Pourquoi lui aurait-il dit ? On était encore à l’époque de la ségrégation. » Deux jours après le départ d’Henrietta, les cellules prospéraient en se développant à une vitesse prodigieuse. D’autres cellules l’avaient fait, mais pas comme cela : une génération nouvelle de cellules apparaissait toutes les 24 heures, contrairement aux cellules saines (schéma de division des cellules normales).
Le 10 avril 1951 quelques semaines après avoir obtenu ces résultats, (alors qu‘Henrietta était toujours vivante) Gey fit une déclaration à la radio, en expliquant qu’ils allaient enfin pouvoir soigner le cancer, montrant une bouteille pleine des cellules d’Henrietta, mais sans jamais en mentionner la provenance, car Gey n’avait jamais rencontrées Henrietta, mais ils finirent par nommer leur culture « He La » , d’une certaine inconnue qu’ils nommèrent au début Helena Lane !
Henrietta demanda à entrer de nouveau à l’hôpital le 8 août 1951 quelques jours après son 31ém anniversaire, car elle sentait qu’elle se dégradait. Finalement, sa mort survint à midi un quart, le 4 octobre 1951, moins d’un an après son intervention. Après la découverte, on lui fit une autopsie pour lui prélever un second échantillon de cellules, permission fut demandée à la famille mais sans donner la vraie raison. Après les traitements (chimio et radiothérapies), elle était rentrée chez elle chaque fois, sans parler à quiconque de sa maladie, excepté à son amie chez qui elle se réfugiait ! Ses enfants confiés à une tante furent maltraités, et sa fille violée par l’oncle, fut celle qui qui aida la journaliste à écrire enfin le livre qui fut comme un coup de tonnerre ; la chose prit alors pour elle une dimension spirituelle : Henrietta est ces cellules !.
Quel était l’intérêt de ses cellules qui devaient servir « d’outils » puisque les siennes avaient une constitution particulière, unique et furent désignée comme HeLa line, la lignée des cellules HeLa.
Si les cellules étaient si précieuses, c’est qu’elles permettaient de faire des expériences « in vivo ». Aussitôt Gey s’empressa d’en procurer gratuitement à tous les laboratoires autour de lui, lors de ses déplacements, il se promenait toujours avec un tube dans ses poches, au cas où on lui en demanderait, puis ne pouvant plus fournir, ensuite il fabriqua des installations pour accélérer les cultures et mis au point un système d’envoi, dans tout le pays, puis finalement dans tous les laboratoires du monde entier, toujours gratuitement. On pouvait même se servir des cellules congelées sans les décongeler au préalable, ce qui est extraordinaire.
Dans la foulée face à la demande de cellules, des laboratoires se spécialisèrent dans la culture de cellules, dont la principale occupation devint de fournir d’autres labos, faisant payer leur expéditions entre 20 et 50 dollars. Mais vingt ans après, en 1971, personne ne savait à qui avaient appartenu les cellules qui circulaient dans les laboratoires du monde entier, qui se faisaient tous des montagnes d’argent sur leur dos. Mais la famille d’Henrietta ne savait toujours rien et, Henrietta ne sut jamais rien de tout ça.
Je fais son thème mais je n’ai pas d’heure de naissance, cependant selon la répartition des planètes en maisons conformes à sa vie, j’ai choisi 14 h 15, car d’après l’avis de ses proches elle était très solaire donc son Soleil doit être assez haut, mais il est carré à l’axe nodal et à Mars
Sa lune se trouverait plutôt en Poissons, limite Verseau si elle est née avant 14 h , elle est forcément opposée à Saturne en Vierge, parce qu’elle n’a pas connu sa mère et le reste de sa famille, en outre son comportement montre que c’était une femme qui se sacrifiait – elle a attendu de finir sa grossesse pour se faire opérer, elle est restée avec son mari qui lui a donné la syphilis.
Ceci lui donne un ascendant Scorpion, ce qui montre dès le départ une lutte pour vivre, mais si l’ascendant se trouvait plus haut , cela conviendrait aussi avec Mars et l’axe nodal sur l’axe I/VII et Mars en I, qui montre que c’était une lutteuse. Le Scorpion indique vraiment ici : mort et renaissance !J’entends qu’on puisse critiquer ma méthode pour ceux qui sont partisans des bonnes vieilles méthodes compliquées et divergentes du calcul de l’ascendant, mais il se trouve que ce n’est pas pour faire coller mes raisonnements que je situe ici l’AS, c’est pour faire coller sa vie sur son thème, ce qui est totalement normal du point de vue astrologique.Il s’agit surtout de trouver les bonnes maisons se rapportant à la destinée, car nous avons de toutes façons la place des planètes
On peut ensuite avec l’heure de sa disparition rechercher l’heure exacte car la lune est une indication aussi, quand elle vient se plaquer sur le lieu de l’AS au moment de la mort, (c’est assez fréquent si c’est une mort naturelle, par contre si c’est à l’hôpital, les médecins changent un peu avec les médicaments, le cours naturel des choses.).
Il est incontestable que le signe du Scorpion, la maison VIII, Pluton et Mars, la lune noire sextile lune doivent être prépondérant dans une vie aussi difficile, de même qu’on y voit un Neptune conjoint Soleil carré axe nodal et Mars, Neptune étant la prolifération des cellules, dans ce cas même si Jupiter est bénéfique, faisant d’elle en Lion, une femme solaire, il participe à la prolifération.
De la même façon , sa conjonction Soleil – Vénus et sa lune en Poissons indiquent que c’était une femme serviable, mais qui était et avait été victime d’abus ( les secrets » de maison VIII : viols, meurtres, etc). Les descendants bâtards des maitres blancs étaient connus et méprisés. Mercure rétrograde en VIII, peut aussi indiquer qu’elle n’a pas pu communiquer sur sa maladie dont elle n’a pas parlé, et qu’elle a gardé ce secret « honteux » à cette période où le puritanisme cachait sous un voile, les questions qui concernaient tout ce qui est au-dessous de la ceinture (selon la tradition anglo-saxonne en vigueur encore au XXem siécle).
La conjonction Soleil- Vénus- Jupiter implique cependant une certaine chance d’être admise dans un hôpital avec un grand chirurgien, et surtout le fait qu’elle avait guérit une première fois de la syphilis donnée par son mari ; mais sa chance fut surtout celle de l’humanité !
On voit comment, une résonance peut se faire entre la vie de trois personnes, ce qui n’est jamais un hasard. TeLinde, Gey et Henrietta. Même si Gey fit le travail, TeLinde devait lui donner son accord, on peut donc penser que Gey était supervisé, mais qu’ils ne touchérent pas un sous car il donnait ces cellules gratuitement, ce qui ne fut ensuite pas le cas de tout le monde. C’est ce que dit l’histoire.
L’aspect générationnel d’opposition Saturne-Uranus symbolise la transformation par Uranus des lois de Saturne ( lois de la propriété du vivant,) qui durent évoluer à partir de cette période, ce qui mis du temps mais fini par arriver. Le trigone Uranus Pluton donnera dans les années soixante la conjonction qui est celle de ceux qui vont actuellement vers leur soixante ans, une génaration particuliérement interéssée par la question de la santé.
Mars tombant en secteur XII, indique l’opération, avec Pluton en secteur VIII, tout deux maitres de l’ascendant, (histoire d’argent des ancêtres blancs et de transmission de secrets, viols, abus, et finalement de nouveau exploitation de ses cellules gratuitement). Saturne au MC signifie l’importance de son grand père qui remplaça sa mère, avec justement l’opposition Lune-Saturne (privation de celle-ci qui se perpétua chez ses enfants).
La Lune est conjointe à Uranus en Poissons, montrant un éveil spirituel, et une personne sur d’elle. Mais de toute façons, il a été rapporté dans le livre par toute sa famille que sa conduite était celle d’une personne sérieuse, pieuse, humaine et généreuse : vous pouvez voir un grand trigone d’eau, impliquant Mars-nœud nord, Pluton, et la Lune-Uranus, le trigone Mars-Lune, et le trigone Uranus-Pluton.
Le trigone Lune-Pluton, indique la violence de sa courte vie, l’eau pouvant symboliser ici une perpétuation de ses cellules qui devinrent comme un long fleuve. Les trigones de planètes lentes sont au service de l’humanité plus que de la personne, Uranus Pluton,
Dans le thème , Uranus est conjoint lune noire moyenne. La Lune apparait sur l’ascendant fréquemment au moment d’un décès. On trouve la même conjonction Soleil-Neptune de sa naissance mais en Balance, Neptune étant en rapport avec les virus, les maladies microbiennes et leur extension, la conjonction Soleil-Saturne avec Saturne en exaltation en Balance, indique que son cœur est usé, mais peut-être aussi, son sacrifice involontaire pour la société Balance, sur le plan de la réincarnation le « involontaire » peut se discuter, le nœud sud se trouve sur ses planètes natales Saturne, et Mars – le sang.
Sa Lune natale en Poissons à la limite, (conjointe Uranus en Poissons signe du sacrifice était aussi opposée à Jupiter natal en Lion, symbole des artères (la circulation du sang qui part du cœur, symbolisé par le Lion.
Au moment de son décès, en 1951 (th. ci-contre dans lequel seuls les transits sont intéressants), Pluton était en transit en Lion sur son Jupiter : dans l’association de ses deux planètes Jupiter symbolise à la fois l’extension des cellules et, en même temps, le traitement, puisque Pluton symbolise le radium, le traitement du cancer. Mars était arrivé en Vierge où il allait appliquer son Saturne natal lui-même opposé à Uranus en Poissons, conjoint à sa Lune en Poissons.
A Tuskegee, des scientifiques et techniciens mirent au point une usine dans laquelle, on confectionnait des milliers de litres de milieu de culture, selon la formule de Gey (qui n’en tira jamais aucun bénéfice financier), à partir de sel de minéraux et de sérum, prélevés sur les étudiants, soldats et producteurs de coton, volontaires sans doute pour quelques cents.
Peu à peu, 35 scientifiques et techniciens, produisirent six mille milliards de cellules par semaine. La commercialisation du matériel biologique humain devint une industrie, pesant plusieurs milliards de dollars.
L’apport de ces cellules est incommensurable* : elles ont fait décoller la science de la virologie, permirent de mettre au point leur congélation, ceci afin d’être diffusées dans le monde entier amenant l’harmonisation des protocoles de culture. Après sa disparition, les médecins décidèrent de construire une usine He La, pour faire face à la polio (fléau des années cinquante).
En 1953, elles ouvrirent la voie du clonage, grâce à une erreur de manipulation !
Gey s’en servit pour soigner la fièvre hémorragique des soldats, en 1953.
Dans les années soixante, elles étaient omniprésentes, le « scientific american » expliquait comment en cultiver à domicile, en suivant un article de bricolage.
Elles furent embarquées dans le second satellite russe lancé en soixante. Les premiers astronautes en emportèrent dans leur poche : les savants américains en avaient envoyé dans l’espace à bord du satellite Discover XVIII, étaient plus fortes après chaque voyage.
Mais, on fit des choses moins honnêtes avec ces cellules et, l’éthique finit par s’en mêler. En 1965, Harris et Watkins combinèrent des cellules HeLa avec des cellules de souris et, créèrent les premiers hybrides humains animaux, sans aucune visées « diaboliques », bien que les journaux s’empressèrent de le crier.
Les laboratoires pharmaceutiques remplacèrent les animaux de laboratoires, par des cellules HeLa.
Ceci mis d’autres chercheurs sur la piste de l’hybridation génétique, posant les bases de la carte du génome humain, identification de tous les gènes humains. Finalement, on dénombra le nombre de chromosomes dans une cellule, 46, alors qu’on pensait alors qu’il en existait 48.
Les labos produisirent le premiers anticorps monoclonaux, protéines qui interviendraient plus tard, dans la thérapie du cancer comme l’Herceptin.
Ils démontrèrent que les ADN de deux individus, voir de différentes espèces, pouvaient cohabiter à l’intérieur d’une même cellule sans se rejeter, ce qui était une avancée pour les greffes.
Cependant, dans les années 1966, les scientifiques se rendirent compte que quelque chose n’allait pas et, il fallut revoir les stocks de cellules, car certains chercheurs ne savaient même pas qu’ils travaillaient sur des cellules cancéreuses ! Par exemple, un chercheur voulant faire des greffes de peau sur des patients brulés, lui inocula le cancer, car il ignorait tout de la provenance de son matériel cellulaire. Aussi, des médecins recherchèrent ensuite des marqueurs génétiques dans la famille vivante (sans le leur dire !), pour savoir quelles cellules avaient ou pas été contaminées par les cellules cancereuses d’ Hela.
On chercha la source et donc le nom de la donneuse, ce qui remonta le fil de l’histoire. et, le fait de savoir qu’elle était afro-américaine permis de mettre en valeur un marqueur génétique G6PD-A qui ne concerne que les afro américains : dès lors des tests génétiques spéciaux furent conçus pour détecter la trace des cellules HeLa dans les cultures où l’on ne faisait pas de différence entre les cellules cancéreuses HeLa et des cellules neutres, ce qui bien sur pouvait affecter certains résultats.
En 1976, la famille Lacks découvrit enfin, qu’on vendait et achetait des cellules d’Henrietta, alors qu’ils n’avaient pas les moyens de se faire soigner eux-mêmes !
En 1986, un certain Moore qui avait eu un cancer du pancréas se douta qu’il y avait quelque chose de louche dans l’amabilité du docteur Golde qui le traitait : son avocat s’aperçut qu’il avait passer sept ans à commercialiser une lignée cellulaire baptisée « Mo ». Golde avait déposé une demande de brevet. La lignée cellulaire Mo était estimée à trois milliards de dollars. Or, il avait fallu attendre 1980, pour que puissent être brevetés des objets biologiques : les cellules de Moore produisaient des protéines rares que les compagnies pharmaceutiques pouvaient utiliser pour soigner le cancer et d’autres infections. Moore lança un procès qu’il perdit parce qu’il n’avait pas été informé à temps. Mais la cour déclara enfin officiellement que « les médecins doivent faire part des intérêts financiers à leur patient, même si aucune loi ne l’exige ».
Par contre, un autre americain nommé Slavin qui avait été averti par son médecin de la valeur marchande de son sang d’hémophile, permit ensuite de fabriquer un vaccin contre l’hépatite B grâce à ses anticorps. Slavin vendit son sang, parce qu’il était dans la misère, mais par contre, en fit cadeau à Baruch Blumberg, virologiste, afin qu’il s’en serve pour ses recherches (il avait découvert le test pour identifier les anticorps de Slavin). Grâce à cela Blumberg, finit par isoler le lien entre l’hépatite B et le cancer du foie et, créa le premier vaccin contre l’hépatite B, pour lequel il reçut le prix Nobel en 2008.
Aujourd’hui, deux millions d’américains vendraient leur plasma sanguin de manière régulière.
La famille Lacks n’avait toujours alors, aucune idée de ce qui se passait, tandis que Déborrah, la dernière fille d’Henrietta faisait des recherches sur la vie de sa mère et sur ces fameuses cellules dans l’espoir d’avoir des informations sur sa mère dont elle n’avait qu’un vague souvenir et une seule photo !
Dans les années 1980/85, Jo le dernier fils d’Henrietta, celui qui avait été dans son ventre alors que la maladie la dévorait, s’était converti en prison et était devenu Zakarriyya : c’est sous ce nom qu’il entreprit de faire des tests rémunérés, à l’hôpital Hopkins mais l’hôpital J. Hopkins ne découvrit pas qu’il était le fils d’Henrietta : ceci explique qu’il se soit senti lésé.
Enfin sa fille cadette Deborah, faisant des recherches sur les fameuses cellules de sa mère, tomba sur le livre qu’un certain Golde qui contenait le dossier médical de sa mère , alors qu’elle même n’y avait jamais eu accès, avec les détails atroces de son autopsie et décrivant les souffrances intimes de sa fin de vie à l’hôpital ! Il s’agissait ici d’un cas de violation de la vie privée, mais Golde ni personne ne dirent jamais comment ce dossier était parvenu dans les mains d’un journaliste. Devant ce qu’elle considéra à juste titre comme une humiliation et un scandale Déborah passa des jours et des nuits en pleurs, car elle avait été depuis des années à la recherche de détails sur la vie de sa mère, sans que personne ne puisse ou ne songe à lui en donner un seul.
Au début des années 2000, une fondation Henrietta Lacks finit par voir le jour. Trop tard pour les protagonistes de cette histoire, mais du moins les descendants d’Henrietta voient leur grand-mère reconnue pour sa participation involontaire au progrès de la médecine : actuellement plus de 125 universités enseignent cette affaire qui est diffusée dans les bibliothèques, les écoles.
En 1984 trente ans après la mort d’Henrietta, Harald Zur Hausen (prix Nobel de physiologie ou médecine en 1976 pour la découverte concernant de nouveaux mécanismes expliquant l’origine et la dissémination des maladies infectieuses) découvrit une nouvelle souche d’un virus sexuellement transmissible, le papillomarvirus humain (18 HPV-18). Il réclama les cellules de la biopsie originelle d’ Henrietta et découvrit qu’ Henrietta avait été infectée par des copies multiples de HPV-18, les plus virulentes du virus. Ensuite, Blumberg identifia le virus de l’hépatite B, et développa plus tard un test diagnostic et un vaccin !
Au début de l’épidémie de Sida en 1980, les chercheurs se servirent des cellules HeLa pour établir de quoi le HIV avait besoin pour infecter une cellule, étape importante pour la compréhension du virus, et la découverte d’un moyen potentiel de l’arrêter.
Tous les savants sont unanimes : aucune tumeur ne ressemble à celle d’Henrietta car les cellules d’Henrietta sont immortelles. Cependant les chercheurs considèrent que du fait de leur multiplication (des tonnes) ces cellules n’ont plus rien d’humain, ce sont une espèce à part, car ce n’est plus l’ADN d’Henrietta, elles sont maintenant toutes différentes les unes des autres.
Les cellules normales sont programmées pour mourir : Au bout d’un certain nombre de divisions, et donc de réplications, les fibroblastes humains perdent leur potentiel de prolifération et rentrent en sénescence (ils ne peuvent plus se diviser). La différence entre des cellules normales, et les cellules malades HeLa, est constituée par les télomères, brin d’ADN à l’extrémité de chaque chromosome, se raccourcissant chaque fois qu’une cellule se divise, jusqu’à pratiquement disparaitre, lorsqu’elles cessent de se diviser, et meurent. Plus nous vieillissons, plus nos télomères sont courts et, moins les cellules ont de temps pour se diviser avant de s’éteindre.
Au début des années 90 un chercheur, Hayflick découvrit en travaillant encore AVEC les cellules cancereuses d’HeLa, une substance «la télomèrase» qui reconstitue indéfiniment les télomères des cellules cancereuses. Une réponse aux dommages de l’ADN est activée, lorsque la taille des télomères devient critique, . La télomérase contrecarre la sénescence cellulaire qui est corrélée avec le raccourcissement les télomères .C’est ce qui se passe pour les cellules d’Henrietta qui se développent indéfiniment et plus vite, que toutes les autres cellules qu’elles rencontrent (si j’ai bien compris !). http://www.longlonglife.org/fr/transhumanisme-longevite/vieillissement/telomeres-et-vieillissement/le-telomere-au-coeur-des-processus-de-vieillissement/
texte du blog basé sur l’article de la journaliste Martine Perez dans le Figaro Magazine et paru déjà dans le blog en octobre 2013. « HeLa, elle l’a »