Peut-on rire de tout ?

Dans la foulée de la mort de Gaspard Ulliel , le 19 janvier, qui n’a pas été encore mis en terre, Charlie Hebdo récidive encore une fois dans le mauvais goût, l’indélicatesse, et je dirais même la cruauté pure et simple. Il fait paraître son numéro de cette semaine avec des caricatures minables sur les films que Gaspard aurait pu faire.

 

Humour noir, méchanceté, dérision, quelle est la limite à mettre de l’huile sur le feu , comme des gamins dans une cour de récréation, mais la cour est mondiale, maintenant !

Choquer pour choquer ? Cela montre simplement un manque d’imagination ?

Rire de tout ? Un certain  mépris des autres, accompagné par l’excuse de soi disant liberté de parole justifie ces indélicatesses.

Stromae avait déjà en son temps subit les avanies d’une une de ce journal indélicat, qu’on a soutenu massivement en raison de l’attentat, et dont les victimes préfèrent ne rien dire tant les héritiers du pays de Voltaire se complaisent dans le sarcasme.

Mais la liberté de paroles des uns s’arrêtent là où commence la liberté des autres, et se prévaloir de tous les droits par rapport à des victimes disparues est un peu cavalier. La famille accablée devrait-elle, en plus porter plainte ?

S’en prendre à des dictateurs sanguinaires, c’est le rôle d’un journal satyrique, mais s’en prendre à des artistes, est-ce très glorieux ? L’actualité ne manquent pourtant pas de sujets !

La diffusion confidentielle des pamphlets du temps de Voltaire, n’avait pas de commune mesure avec la vitesse à laquelle circulent les informations de nos jours sur internet. Aussi,  tout un chacun peut se mettre à répandre de la haine sur tout le monde,  puisque tout le monde  profite de cette avancée technologique ! Cette merveilleuse invention qu’est internet, qui relie la planète, se voit ternie par des nuées de procureurs !

Doit- on continuer à vivre dans un monde de jurons, d’exagérations, de délations, de rumeurs sans fondements, de flots d’inepties déversées sur les uns et, sur les autres ?

Lorsque les enfants ne pourront plus rêver, que les adultes seront tellement découragés par les rumeurs, qu’ils n’auront plus que les anxiolytiques comme réconfort, s’il n’y a plus rien de valable pour  relier les gens, si toutes nos valeurs sont foulées au pied, il ne faudra pas s’étonner que tout parte à vau-l’eau, ce qui est déjà  en partie le cas.

Vivre en  démocratie dispense t-il  du respect du aux morts ?

Qu’on ne s’étonne pas que nos talents encore vivants partent vivre ailleurs, et que les français aient la réputation d’être odieux !

https://charliehebdo.fr/2022/01/culture/les-prochains-films-gaspard-ulliel/