Je vous transmet ce texte précieux sur la méditation que vous pouvez commencer dès la rentrée, pour votre équilibre !
Gandhi : « Méditer, c’est s’arrêter et être présent, rien de plus ».
1ère idée reçue :
Le terme méditation (du latin meditatio) désigne une façon d‟être plus qu’une pratique mentale ou spirituelle. La méditation est une vigilance intérieure et une pleine conscience dans le moment présent. Ce n’est pas une technique, c‟est plutôt une compréhension, une prise de conscience de ce que nous sommes réellement.
Pour Jon Kabat-Zinn, « la méditation en pleine conscience consiste en diriger son attention d’une certaine manière, c’est-à-dire délibérément, au moment voulu et sans jugement de valeur. » Pratiquée allongée ou en position assise, elle consiste en un centrage sur la respiration permettant de retrouver un état naturel, dont on a oublié l’accès. Étymologiquement, les mots traduits en français par méditation sont « cultiver » (bhavana en sanskrit) « se familiariser » .
Que cultive-t-on ? Envers quoi devons-nous se familiariser ? Pour Matthieu Ricard, il s’agit principalement de se familiariser avec une vision claire et juste des choses, et de cultiver des qualités que nous possédons en nous, mais qui demeurent à l’état latent.
En résumé, observer les pensées, les émotions et les sensations physiques, qui sont en nous, mais que nous négligeons complètement. C’est un processus pour ne plus s’identifier avec la personnalité extérieure, avec l’égo.
Même si vu de l‟extérieur, les méditants sont souvent perçus comme des personnes qui ne font rien, il suffit de se mettre à méditer pour se rendre compte, que le rien et la vacuité ne sont pas du tout la même chose. Car il s’agit d’une vacuité, nous apportant une abondance de ressentis riches et denses. En pratiquant le « lâcher-prise », vous vous retrouverez.
2e idée reçue : La méditation, c’est égoïste. On reproche souvent aux personnes qui pratiquent la méditation d’être égoïstes, égocentriques, centrés sur eux-mêmes. Si l’on résume la démarche de méditation, il s’agit d’éradiquer au contraire notre obsession constante de nous-mêmes (l’ego) et de cultiver l’altruisme. Qui reprocherait-on à quelqu’un de passer des heures et des heures en train d’apprendre l’anatomie, la physiologie, la pathologie… ? Derrière tout acte, ne faut-il pas voir le but qui est lié à cet acte ?
3e idée reçue : La méditation, c’est réfléchir. La méditation n’est pas de l’introspection. L’introspection est une réflexion à propos de ce que vous êtes ou faites. La psychologie occidentale met l’accent sur l’introspection. En quoi consiste l’introspection ?
Prenons un exemple : la colère. Après un accès de rage, vous réfléchissez : qu’est-ce qui l’a provoqué, qu’est-ce qui s’est passé ? Vous vous livrez à une foule de suppositions, d’associations d’idées, mais elles sont toutes tournées vers la colère et détournées de vous. Vous scrutez le moindre détail de l’événement, vous disséquez, vous vous creusez la cervelle, vous voulez savoir comment vous auriez pu éviter cette crise, vous souhaitez ne plus récidiver. C’est un vaste processus intellectuel*.
L’approche occidentale est analytique, c’est une psycho-analyse. La méditation est à l’opposé de cette démarche. Il suffit simplement de laisser survenir ses pensées et les laisser se dissoudre d’elles-mêmes dans le champ de la pleine conscience, « comme des nuages dans le ciel », de telle sorte qu’elles ne réussissent pas à envahir notre esprit. Parce qu’au fond, ce ne sont que des pensées !
4e idée reçue : La méditation, ça permet d’échapper à la réalité. Au contraire ! Le but de la méditation est de nous faire voir la réalité telle qu’elle est. Sans fioritures. Il s’agit d’une méthode expérimentale où il est très important de vérifier par soi-même les enseignements des générations antérieures de méditants. Non, il ne s’agit pas de se réfugier dans des paradis artificiels, d’atteindre le Nirvana ou je ne sais quel but de bonheur constant, de paix permanente. Il ne s’agit pas non plus de se noyer dans le vide de notre conscience. Non. Juste être pleinement conscients, de ce que nous sommes déjà et que nous avons oubliés.
5e idée reçue : La méditation, c’est un truc de bouddhistes. Siddharta Gautama* est probablement un des génies de ces derniers millénaires qui ont changé le Monde. Avec les moyens dont il disposait il y a 2500 ans, c’est-à-dire simplement son esprit et du temps, il a mené des investigations très poussées sur la souffrance des êtres humains, leur naissance et leur mort. Mais surtout en plus de s’être posé des questions très profondes sur la nature de l’esprit et la vie en général, il a développé une pratique accessible à tous. Pour autant, méditation et bouddhisme ne sont pas synonymes. Pour une bonne raison, Bouddha lui-même n’était pas bouddhiste : totalement laïque. Juste la pleine conscience de l’instant présent.
6e idée reçue : La méditation, c’est ne rien changer. L’aventure que nous propose l’univers de la méditation est un chemin qu’il nous est possible d’emprunter pour accéder à des dimensions de notre être ignorées, négligées. Il ne s’agit pas de s’asseoir, d’actionner un levier dans son cerveau qui entraînerait un grand trou de mémoire, vaste espace de relaxation, de calme, de détente. La méditation est parfois relaxante, mais parfois pas du tout. Elle peut être lourde de pensées, de sentiments, de sensations, de désir, d’inquiétude…Quelle que soit notre expérience, c’est notre expérience. Ce qui importe est d’en être conscient. Totalement et sans jugement. Ce qui importe est justement de ne pas être en pilote automatique, mais d’être en pleine conscience de ces changements permanents, instant après instant. En méditant, en s’asseyant simplement et en restant immobile, on peut se changer durablement. C’est un incroyable paradoxe.
On ne peut finalement se changer qu’ à la condition de s’écarter un instant de son propre chemin, de sa propre voie, de s’abandonner et, de permettre aux choses d’être telles qu’elles sont, sans rien rechercher.
Einstein a dit « Les problèmes qui existent dans le monde d’,aujourd’hui ne peuvent être résolus par le niveau de pensée qui les a créés ». Autrement dit, méditer c’est revenir à notre esprit originel, intact, non conditionné par notre enfance, nos proches, nos expériences. Vous trouvez que c’est ne rien changer ?
7e idée reçue : La méditation, ça se pratique dans un monastère tibétain. Comprenez bien que la méditation n’a rien à voir avec la vie de moine ou d’ascète qui cherche à se couper du monde comme c’est trop souvent perçu. Ce n’est pas non plus une croyance ou une religion. Vous n’avez pas besoin de changer votre vie pour vous ouvrir à la méditation. Vous pouvez la pratiquer chez vous ou n’importe où, car elle ne nécessite en vérité que très peu de matériel. Un matelas de lit ou un matelas de sol pour pratiquer la méditation allongée. Une chaise ou un petit coussin pour pratiquer la méditation assise. Un sol pour pratiquer la marche en pleine conscience. Rien de plus.
8e idée reçue : La méditation, c’est facile. .Nous sommes continuellement dans le faire. Et la méditation est juste dans l’être, simplement être l’instant. Donc, pas si facile que ça. Pour voir des effets bénéfiques, il faut donc cultiver deux aptitudes essentielles : la patience et la persévérance.
Depuis le début des années 2000, des recherches intensives sont menées, pour apprécier les effets à court terme et à long terme, de la méditation. Grâce aux progrès extraordinaires de l’imagerie cérébrale, il a été définitivement montré la plasticité de notre cerveau suite à des apprentissages. Cette plasticité se traduit par une réorganisation, tant au niveau fonctionnel qu ’au niveau structurel de nos neurones. D’une part, il existe chez les méditants expérimentés, c’est-à-dire qui totalisent soit 1 heure à 6 heures de méditation par jour pendant 27 ans une modification de l’activation de certaines zones cérébrales, correspondant aux zones de la compassion. Ils ont la capacité de maintenir une vigilance quasi-parfaite, pendant 45 minutes sur une tâche particulière, alors que la plupart des gens atteignent péniblement 10 minutes (mais commencer par 10 mn par jour sera déjà un bienfait).
La pratique de la méditation à court terme diminue le stress, l’anxiété, la tendance à la colère et, les risques de rechute chez les personnes ayant vécu au moins deux épisodes de dépression grave. Par le renforcement du système immunitaire, des émotions positives, des facultés d’attention, la diminution de la tension artérielle chez les sujets hypertendus, l’accélération de la guérison du psoriasis sont autant d’effets reconnus et, mis en évidence par des études scientifiques rigoureuses.
Pour terminer, je dirais que la méditation est une manière d’être, une manière de voir, une manière de savoir, une manière de vivre et surtout une manière d’aimer. « Nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde .
Jon Kabat-Zinn , est l‘ inventeur de la méditation en pleine conscience, méthode scientifique reconnue depuis trente ans dans 250 hôpitaux et cliniques à travers le monde, comme outils de soins. Il est professeur de médecine, il a fondé et dirige la clinique de réduction du stress, et le centre pour la pleine conscience en médecine, de l’Université médicale du Massachusetts.
*Siddhārtha Gautama ou le Bouddha (« l’Éveillé »), est un chef spirituel qui vécut au fondateur historique d’une communauté de moines errants qui donnera naissance au bouddhisme : il serait né ou