Napoléon Bonaparte : parlons -en !

La commémoration de la mort de Napoléon Bonaparte le 5 mai donne à penser sur notre façon de relire l’histoire, car il   laissa un très mauvais souvenir sur l’Ile d’Elbe, où j’ai eu l’occasion de voir la colère d’une très vieille dame lorsque je demandais un lieu connu où il avait vécu, lieu qu’il avait voulu reformer. J’ai donc cherché et j’ai trouvé pourquoi ! Pourquoi et toujours les historiens français manquent ils autant d’objectivité ? Quid des assassinats, pillages, viols, exécutions massives et cruelles des populations de l’Europe (femmes, enfants compris) qu’il a mis à feu et à sang , du retour de l’esclavage pour complaire à  Joséphine de Beauharnais, propriétaire en Martinique,, mais aussi du racisme institutionnel en France, quid de sa vision patriarcale de la femme qui nous poursuit encore dans la mentalité de nos institutions ! *.

Je vous livre ici des extraits de ses mémoires qui vous  donneront une idée. vous serez surpris de la terreur incluse dans ses propos , qui ne trouve d’équivalent que dans les propos des révolutionnaires de la terreur de 1792.

« Ma politique est de gouverner les hommes comme le grand nombre veut l’être. C’est la manière de reconnaître la souveraineté du peuple. C’est en me faisant catholique (sic) que j’ai gagné la guerre de Vendée, en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte (sic), en me faisant ultra-montain que j’ai gagné les esprits en Italie (sic). Si je gouvernais le peuple juif, je rétablirais le temple de Salomon (sic) ». A ce propos lire le roman historique  La Bataille des Anges, d’Olivier Weber.

 Déclaration au Conseil d’État, le 1er août 1800 , (fr) Manager en toutes lettres, guide d’action et de culture (1995), François Aélion, éd. Les éditions d’organisation, 1999 (ISBN 2-7081-1803X), p. 330

« Toutes les religions depuis Jupiter, prêchent la morale. Je croirais à une religion si elle existait depuis le commencement du monde ; mais quand je vois Socrate, Platon, Moïse, Mahomet, je n’y crois plus. Tout cela a été enfanté par les hommes. »

Journal de Sainte-Hélène 1815-1818 (Gourgaud), Napoléon Bonaparte, éd. Flammarion, 1944, t. 1, partie 28 janvier 1817, p. 304

« Souvenez-vous bien de ce que je vous dis : le destin de votre règne dépend de votre conduite à votre retour dans la Calabre. Ne pardonnez pas. Faites passer par les armes au moins 600 des révoltés. Ils m’ont égorgé un plus grand nombre de soldats. Faites brûler les maisons de trente des principaux des chefs de villages, et distribuez leurs propriétés à l’armée.

Désarmez tous les habitants et faites piller cinq ou six gros villages de ceux qui se sont le plus mal comportés. Privez de leurs biens communaux les villages révoltés, et donnez ces biens à l’armée. Surtout désarmez avec rigueur. Puisque vous comparez les Napolitains aux Corses, souvenez-vous que, lorsqu’on entra dans le Niolo, quarante rebelles furent pendus aux arbres, et que la terreur fut telle que personne ne remua plus.

Plaisance s’était insurgée; à mon retour de la Grande Armée, j’y envoyai Junot, qui prétendait que le pays ne s’était pas insurgé et m’envoyait de l’esprit à la française : je lui ai envoyé l’ordre de faire brûler deux villages et de faire fusiller les chefs de la révolte, parmi lesquels étaient six prêtres. Cela fut fait et le pays fut soumis, et le sera pour longtemps. »

Lettre du 30 juillet 1806 de Napoléon à son frère Joseph, lors de l’accession de celui-ci au trône de Naples en 1806 –  Napoléon et Joseph Bonaparte: correspondance intégrale, 1784-1818, Napoléon Bonaparte, éd. Tallandier, 2007, partie Pièce N° 469, p. 275

« Napoléon n’a pas inspiré au monde moins de terreur et d’horreur qu’Hitler, ni moins justement. Quiconque parcourt, par exemple, le Tyrol, y trouve à chaque pas des inscriptions rappelant les cruautés commises alors par les soldats français contre un peuple pauvre, laborieux et heureux pour autant qu’il est libre. Oublie-t-on ce que la France a fait subir à la Hollande, à la Suisse, à l’Espagne ?

On prétend que Napoléon a propagé, les armes à la main, les idées de liberté et d’égalité de la Révolution française : mais ce qu’il a principalement propagé, c’est l’idée de l’État centralisé, l’État comme source unique d’autorité et objet exclusif de dévouement ; l’État ainsi conçu, inventé pour ainsi dire par Richelieu, conduit à un point plus haut de perfection par Louis XIV, à un point plus haut encore par la Révolution, puis par Napoléon… »

« Réflexion sur les origines de l’hitlérisme » (1940), dans Écrits historiques et politiques, Simone Weil, philosophe (à ne pas confondre avec Simone Weil, femme politique) éd. Gallimard, 1960, p. 13-14

« Les Arabes ont été pendant cinq cents ans la nation la plus éclairée du monde. C’est à eux que nous devons notre système de numération, les orgues, les cadrans solaires, les pendules et les montres. Rien de plus élégant, de plus ingénieux, de plus moral que la littérature persane, et en général, tout ce qui est sorti de la plume des littérateurs de Bagdad et Bassora. »

Mémoires pour servir l’histoire de France sous Napoléon, écrits à Saint-Hélène sous sa dictée, Napoléon Bonaparte, éd. Firmin-Didot, 1823, t. 2 (Général Gourgaud), Égypte – Religion, p. 258

En 1802, au début de l’Empire (sous l’influence de Joséphine) Napoléon revient sur les principes de la révolution :  

 «Je suis pour les blancs, parce que je suis blanc. Je n’ai pas d’autre raison, et celle-la est la bonne,» déclare-t-il au Conseil d’État en 1802. Le 29 mai 1802, il exclut de l’armée les officiers « de couleur », le 2 juillet, interdit le territoire métropolitain aux « noirs et gens de couleur » et le 8 janvier 1803, interdit les mariages mixtes.

Journal de Sainte-Hélène 1815-1818 (Gourgaud), Napoléon Bonaparte, éd. Flammarion, 1944, t. 1, partie 28 janvier 1817, p. 304 ;

Ma vision : Après toutes les horreurs de la révolution au « nom du peuple » pour rétablir la justice, il est revenu en arrière, en se faisant empereur , pour son seul bénéfice et celui d’une caste d’ex- pauvres devenus des bourgeois, par le pillage des biens des petits nobles de campagne, instituant une nouvelle classe sociale battie sur le remplacement,  mais au passage il s’est rendu complice sinon auteur, des brigades de la révolution en Vendée, en Bretagne et sans doute ailleurs,  surdoué, peut-être sauveur, mais assurément assassin et impitoyable. Ouvrir les yeux sur notre histoire véritable, au lieu de juger les autres avec condescendance serait la moindre des choses : voici un texte sur la généreuse participation des révolutionnaires qui venaient délivrer les pauvres gens . Tout ceci fait penser à la conquête de l’ouest américain, où ces pauvres américains étaient attaqués par des « sauvages ».

« Nantes (44) Fin décembre 1793 – Janvier 1794 « : Entrepôt de Bouffay, 600 à 700 enfants sont emprisonnés. 300 de ces enfants viennent du champ de bataille de Savenay entre le 23 décembre et le 26 décembre. Le 5-6 janvier 1794, la commission militaire de Nantes demande au Comité de sûreté générale de décider du sort de ces enfants. Le comité se garde bien de répondre et personne n’ose prendre la décision, soit de les libérer ou de les tuer. Les enfants restent donc dans l’entrepôt, dans des conditions épouvantables, d’excréments humains. Ceux qui n’ont pas succombé à la maladie et la faim, ont tous finis noyés, œuvre sans doute de Fouquet et Lamberty, selon Alain Gérard. “Les berges de la Loire se peuplent de petits cadavres de quatre à huit ans.”( Source : Bulletin du Tribunal révolutionnaire, séance du 19 octobre 1794. Les archives de l’extermination, Alain Gérard. Chavagnes-en-Paillers 85) 

*Auprès de Napoléon, Joséphine se prétendit riche et il succomba un temps aux charmes de cette aristocratie déliquescente ; pas assez cependant pour ne pas faire vérifier le réel état des finances de sa dulcinée. Mais qu’importe, ce jeune homme à qui Paul Barras (1755 – 1829) promettait un grand avenir -qui a poussé sa maîtresse dans les bras de Napoléon, devait bien reconnaître que le mariage lui serait financièrement plus favorable qu’à elle : le 8 mars 1796, le contrat de mariage établit en effet que Joséphine apportait au ménage sa rente annuelle de 25000 francs tandis que le Corse ne constituait pour le moment qu’une maigre pension de 1500 francs en cas de veuvage…Napoléon amoureux fou de sa Joséphine,  ne supporta d’ailleurs plus l’idée d’épouser une autre femme qu’elle, ce qu’il fit pour s’assurer un héritier. Cet état d’esprit ne fut malheureusement pas partagé par l’élégante. Son cœur ne chavira pas pour cet homme qui n’était ni de son genre ni de son esprit. Ce qui la décida fut précisément ce qui, dès le début, les sépara : pour elle, le mariage était – comme sous l’Ancien Régime – une affaire de convenances et d’intérêts mêlés, mais en aucun cas une affaire de sentiments ! https://blog.napoleon-cologne.fr/napoleon-et-josephine-un-couple-ordinaire/