Traquer la déprime

Peut-on prévoir la dépression, y-a-t-il  des prédispositions, des tendances latentes  chez certaines personnes plus que chez d’autres, et repérables en astrologie ? Actuellement les circonstances nous enchainent dans des répétitions de vie très fatigantes moralement, notre énergie est mise en cage, nos initiatives sont bloquées, nos élans brisés. Notre histoire d’amour avec la vie se trouve dans un cul de sac. Nous sommes tous des prisonniers innocents. Dans un huit clos, nous ruminons si nous ne nous activons pas, or certains n’ont pas grand chose à faire, ou pas la place de le faire.

D’emblée il faut dire que la déprime , qui devient peu  à peu une dépression larvée, à cause de la peur engendrée par la situation, peut toucher presque tout le monde, donc tous les signes astrologiques et tous les thèmes.

Que se passe-t-il en général ? La personne interprète tout, en fonction d’un schéma de pensée négatif (on parle de « pensées automatiques » en psychologie cognitive).

Des phrases prononcées durant l’enfance par les parents, comme « tu seras toujours nul (le) »peuvent plomber toute la vie, mais un désenchantement devant la vie, par rapport aux espoirs d’une « petite princesse », ou d’un fils unique trop gâté, peuvent le pousser à la mélancolie, une forme de neurasthénie.

Généralement, cela commence par un besoin  exagéré d’approbation  :  importance dans le thème de signes susceptibles comme les signes de terre ou d’air,  pour qui le moindre conseil ,  est mal perçu. Car souvent la personne s’est construite sur la vision que les autres ont d’elle-même et, chaque fois qu’elle a une déception cela renforce son sentiment d’abandon et de solitude.

On trouve dans le thème une accentuation sur Pluton, l’exigence avec « image de soi en tout ou rien »  qui pose problème dès que les faits ne cadrent pas avec les rêves entretenus et, un Saturne qui pose  et prête des jugements aux autres, avec un comportement rigide hérité de l’éducation, du milieu.

Une Vénus avec une dissonance, comme une rétrogradation, interception, ou placée dans une maison difficile (VI, XII, VIII), en aspect de carré à Saturne ou à Pluton ou à Neptune,   toute chose qui ne permettent pas de recevoir (ou de donner) l’affection dont la personne aurait besoin.

Neptune  forte est une planète qui incite à une dose massive d’illusions et de désillusions, ceci est confirmé ensuite par le ressenti d’abandon au fur et à mesure, que les déceptions s’accumulent sur la personne qui s’est coupée de tout. Mais il y a bien d’autre causes  qui sont fatales comme des deuils, des ruptures  avec un pluton sur fort (chez les ados on peut pointer un déménagement, une séparation des parents, un harcèlement scolaire, un problème amoureux, un des grands-parents qui disparait, qui est malade).

Le tableau ne serait pas complet sans la Lune noire qui  donne un sentiment de négation de soi, lorsqu’elle est placée sur l’ascendant, la maison I , V ou XII, maison où  tout  en aspect avec planète personnelle logée là  « peut faire des dégâts, tant qu’elle n’a pas été appréhendé par un travail sur soi ».

Comme dit Irène. Andrieu : « la meilleure façon de changer le cours du karma, c’est de changer sa façon de penser ». Facile, non !

Mais il faut commencer avant, en amont du malaise, or comme on vient de le voir certains événements sont declenchants et ne peuvent être anticipés. On ne peut demander à un dépressif d’agir de quelques façons que ce soit, car c’est justement cela , la dépression : le dégoût de tout, le vide, le trou, le néant, le sommeil non réparateur, les cauchemars, une souffrance latente, diffuse ou aiguë, récidivante, des douleurs dans la poitrine qui oppressent., qui finissent quelquefois en crises de panique (à ne pas confondre avec des crises de spasmophilie, dues à un manque de Magnésium, en partie. Ici il s’agit d’attaques de peur qui étreignent la poitrine et donnent la sensation d’avoir un malaise cardiaque mais qui sont d’origine nerveuse (pour être sur,  voir un docteur).

Une personne en bonne santé pourra exercer un hobby pour penser à autre chose, mais un dépressif n’a plus de force, de ce fait il sombre de plus en plus. Certaines choses  semblent  insurmontables, et ne peuvent être envisagées différemment. Il y a la honte de demander de l’aide, en ayant peur de passer pour un faible , à cause d’ une image de soi dégradée aussi l’entourage doit agir avec beaucoup de douceur : il est inutile de dire, par exemple : « secoue-toi ».  Mais il faut qu’il y ait un entourage ; les personnes isolées sont fragiles, aussi doivent-elles essayer de ne pas fuir la compagnie, ne serait-ce que sur les réseaux sociaux, par contre en choisissant des sites gaies !

Le secours peut venir de l’art et la nature, en se ressourçant dans le calme et en se plongeant dans des activités jugées entièrement égoïstes jusque-là, dans un premier temps, marcher, bouger, si on en a encore la force., mais cela peut venir surtout, de la reformulation des pensées par une orientation positive de celles-ci avec des techniques douces : on peut s’apprivoiser en lisant un livre dédié à la remise en forme, essayer de faire du Chi gong, du Yoga débutant,  essayer de faire le vide et pratiquer la pensée positive (je remplace une négation par une affirmation, d’une manière systématique, je cesse de critiquer). Et pratiquer l’humour, la dérision qui n’est pas le cynisme, ne pas se prendre au sérieux, car c’est avant tout, ou souvent ,  une blessure de l’ego.

Le manque de souplesse intérieur est le principal écueil ; le matérialisme affiché par certaines personnes est en cause, la vision « logique » fait le reste, vision qui a longtemps été aussi celle de nombreux soignants.

On a souvent en face de soi les signes de terre (Taureau, Vierge, Capricorne) et, les signes fixes (Taureau, Lion et Scorpion) accrochés à leurs sensations physiques, à leur ego qui considèrent toute atteinte à leur valeurs personnelles (quelles qu’elles soient) comme une trahison. Pour eux, il n’y a qu’une voie, et qu’une vision des choses » , c’est comme cela et pas autrement. Ceci dit, les autres aspects du thème peuvent infirmer ces affirmations.

On trouvera un Uranus un peu faible, entravé par des aspects contraires, qu’il faudra réveiller, puis il faudra chercher le prochain transit favorable.

Les gens disent toujours « Quand est-ce que cela changera ?  Mais ce sont eux qu’ils doivent entreprendre de changer.  Il faut dire plutôt : quand vais-je changer mes mauvaises habitudes de penser ? », le monde lui ne s’adaptera pas….

On cherche où se situe  le Verseau, et  Uranus son maitre , ce qui peut indiquer le moyen de se libérer de ses chaînes. En effet, là où se situe Uranus : « cette énergie est votre génie personnel , c’est une mémoire qui surgit du tréfonds de votre conscience, et qui  pressentant l’avenir, tends à secouer d’une manière plus ou moins révolutionnaire tout conformisme pour affirmer des idées neuves ; c’est aussi une famille d’esprits accordés au vôtre, une famille du Verseau dont Uranus est le maître ». Germaine Holley.

Le petit coup de pouce de cette planète peut faire beaucoup : envisager un changement intérieur, non pas seulement extérieur, car vous emporteriez avec vous vos soucis, même si un temps vous pouvez trouver autre chose.

Citations d’ Irène Andrieu, « Astrologie et Psychiatrie »,Germaine Holley « astrologie pur de nouvelles générations ».