La génération des baby boomers est devenue le bouc émissaire du mécontentement de certains trentenaires et plus, qui ne font que râler sur le réchauffement climatique et la pollution, mais pas que : les parents de ces jeunes qui sont nés dans les années soixante et après, sont aux commandes : ils peuvent tout arrêter s’ils le veulent ! Mais il faut un bouc émissaire aux peurs des uns et des autres.
Grâce au Covid, j’ai eu plus de fruits et d’oiseaux dans mon jardin, Venise respire, les coraux aussi , c’est bien le signe que toute cette économie basée sur la civilisation des loisirs avec la mondialisation, nous tue à petit feu !
Pourquoi s’en prendre aux grands-parents, qui sont nés après la guerre, avec à peine de quoi survivre , les infrastructures bousillées, l’économie chaos, la distribution de lait dans les écoles pour les enfants mal nourris : à Juan les Pins, une grand mère élevait une chèvre dans son jardin pour avoir du lait, et beaucoup de famille n’avait pas un logement personnel, donc vivaient en famille à l’étroit.
Naturellement, il y a eu la fameuse croissance puisqu’on repartait de zéro , que les américains « nous aidaient » puisqu’on n’avait plus rien et , les impôts n’étaient pas ce qu’ils sont actuellement afin de favoriser la reconstruction. Mais quid du téléphone fixe arrivé chez certains pour leur vingt ans (sauf les professionnels) à la fin des années soixante , du lave-linge et du frigo dix ans auparavant, quant à la télévision c’était encore un produit de luxe dans les années soixante-dix !
Lorsque nous sommes nés , il n’y avait que la radio pour s’informer et, le journal ; ceux qui n’avaient pas les moyens de se l’acheter se le repassait. Peut-on imaginer cela de nos jours ? Quoiqu’il y a peu, j’ai encore vu cela dans les campagnes chez les anciens, car il y a toujours ce principe d’économie.
Bien des gens ont souffert de la faim, du manque de vêtements, et il n’y avait pas les « Restaus du cœur » de Coluche , ni de distributions de soupes « avec porc », parce que du porc il n’y en avait pas (ni voir aucune allusion) et, avant l’appel de l’abbé Pierre en 57, pas de Chiffonniers d’Emmaüs où l’on achète toutes sortes de choses pour quelques euros : on tricotait, on cousait, on se repassait une table, une armoire qui venait de la grand mère,
Parce que des seniors vont un peu se promener par-ci par-là, et sont toujours optimistes et heureux, les jeunes les rendent responsables de la déforestation, du plastique et de tous leurs maux !
Mais qui possèdent ces forêts ? Qui s’achètent les diamants de la De Beers* ? Qui est responsable de la pollution des fleuves ? Qui voyage en jet, et en hélico aux quatre coins de la planètes en toutes saisons ? En majorité , les familles des 20% les plus riches dans toutes les tranches d’âges !
Le low cost a certes donné des possibilités inouïes , mais à condition d’avoir deux salaires convenables et pas trop d’ enfants : se loger et avoir une vie décente est déjà suffisamment dur pour deux smicards !
On ne peut pas avoir les particularités d’une génération avec ses avantages, plus les avantages de sa propre génération, il faudrait aussi en prendre les désagréments.
Il faut savoir qu’à l’époque de la croissance, dans les milieux ouvriers les gens prenaient ce qu’ils trouvaient comme travail sans se plaindre et, dès l’âge de quatorze ans (on ne leur parlait pas de leur vocation) ; comment auraient-ils pu, en plus, s’informer de la déforestation en Amazonie ? On achetait « le Courrier de l’Unesco » sur abonnement et quelquefois à plusieurs…enfin, ceux qui s’y intéressaient !
Actuellement, les avantages sociaux dépassent considérablement ceux de la période des trente glorieuses, où ils étaient maigres **** , comme n’existaient pas les facilités de déplacement (peu d’automobiles avant les autoroutes, le TGV, et pas d’ aéroports au quatre coins de l’Europe) , ni les facilités de communication permises par des objets minuscules légers et performants qui en temps réel relient un demandeur à un employeur !
Il ne s’agit pas de faire du misérabilisme, mais cette guerre des générations qui fait vendre du papier, pourrait bien tourner mal : nous en sommes à nous jeter sur les vaccins, avec comme mot d’ordre : « qui doit vivre en premier ? ». Ceux qui en veulent n’ont pas l’âge, tandis que ceux qui devraient les prendre ne veulent pas les prendre.
Pour la journée de la femme , nos acquis sont aussi dans le progrès matériel : nous ne ne regrettons pas les garnitures périodiques féminines en tissu, le lavage des draps dans la lessiveuse, les glaçons du Pastis qu’il fallait aller chercher au coin de la rue faute de frigo, et les WC au fond du jardin sans lumière dans les campagnes, mais sur le palier dans Paris, tout ce progrès qu’on a eu bien après que les américaines l’ait connu, et que certains ne veulent plus.
Pensez-vous qu’après tout ce travail , ils avaient encore le temps d’aller se réunir au café ou à la salle de sport : on voyait des hommes épuisés travaillant officiellement 45 h par semaine, samedi compris, avec heures supplémentaires obligatoires fendre leur bois pour se chauffer ? **
Pour parler de ce temps , qui apparait tellement béni à ceux qui ne se sont pas battus pour avoir ce dont ils ne se contentent pas maintenant, je rafraichis la mémoire avec quelques dates clés !
Dans cette affaire, hommes et femmes étaient coude à coude, mais il faut bien reconnaître que pour les femmes, c’est une autre bataille.
On notera qu’il a fallu attendre, pour que les enfants cessent de travailler avant 16 ans , une vraie politique familiale qui a donné des droits aux femmes***.
Aujourd’hui le combat qui est mené, c’est entre les femmes et les hommes, les filles et les pères pour un changement de comportement, mais aussi entre les femmes et les femmes, les méres soumises et les filles , nous sommes dans le dernier étage de la fusée de Karpman.
*De Beers est un conglomérat diamantaire sud-africain. Fondée en 1888 pour exploiter les mines sud-africaines, la société De Beers est aujourd’hui en activité dans de nombreux pays (Botswana, Namibie, Afrique du Sud).
**.Bataille du temps (d’après le site de la CGT, et https://www.droitsenfant.fr/travail)
1841 : le travail des enfants de moins de 12 ans est limité à 8 heures par jour et à 12 heures pour les enfants de moins de 16 ans.
1848: la durée maximale de la journée de travail est fixée à 12 heures. La durée hebdomadaire est donc de 84 heures. A Mulhouse, en 1845, si les enfants de moins de douze ans ont disparu des filatures de coton, ceux de douze à seize ans travaillent douze à treize heures par jour. Ailleurs on en trouve de huit à neuf ans souvent à la machine à dévider, sur des tabourets trop hauts pour les empêcher de relâcher leurs efforts. Dans l’impression, on en trouve à partir de huit ans travaillant neuf à onze heures.
En 1851, apparaît la loi limitant la durée du travail à dix heures au-dessous de quatorze ans, et à douze heures entre quatorze et seize ans. En 1874, la limitation de l’âge d’admission à l’embauche sera fixée à douze ans; le travail de nuit sera interdit et le repos du dimanche deviendra obligatoire pour les ouvriers âgés de moins de seize ans. Cette protection était bien sûr insuffisante mais elle avait le mérite d’avoir posé le problème et d’exister puisqu’il faudra attendre cinquante ans pour voir un texte destiné à protéger les femmes (1892), ou pour voir une allusion au travail de l’adulte (1893).
1892 : limitation de la durée quotidienne du travail à 11 heures pour les femmes et les enfants, assortie de l’interdiction du travail de nuit dans l’industrie.
1900 : la journée de travail est ramenée à 10 heures dans l’industrie, soit 70 heures par semaine.
1906 : la loi institue pour la première fois un jour de repos hebdomadaire obligatoire, le dimanche.
1919 : la durée légale du travail est fixée à 8 heures par jour à raison de 6 jours par semaine, soit 48 heures hebdomadaire.
1936 : le gouvernement du Front populaire ramène la durée hebdomadaire du travail à 40 heures et accorde deux semaines de congés payés, et l’école obligatoire jusqu’à 14 ans. Puis c’est la guerre…
1946 : chaque branche de l’industrie définit ses horaires de référence, souvent supérieurs à la durée légale du travail. L’âge de la retraite est fixé à 65 ans.
1956 : troisième semaine de congés payés. La victoire ds métallos de Renault en septembre 1956 devient celle de tous les salariés. En effet, la loi du 27 mars 1956 fixe à 1,5 jour ouvrable par mois de travail la durée des congés payés.( De Gaulle : mandat du 8 janvier 1959 – 28 avril 1969)
1969 : quatrième semaine de congés payés. Là encore, la loi du 16 mai 1969 étendra à tous les salariés les quatre semaines de congés payés obtenues en décembre 1962 par les métallos de Renault et que 85 % des salariés du privé avaient arrachées au cours de mai 68
le 5 juillet 1974 sous Giscard : majorité à 18 ans.. Auparavant, et ce depuis 1792, elle était fixée à 21 ans. Aujourd’hui, l’âge de la majorité civile en France est aussi celui de la majorité matrimoniale et de la majorité pénale.
1982 : la durée légale du travail passe à 39 heures par semaine, sans perte de salaire, et la cinquième semaine de congés payés est étendue. L’âge de la retraite est abaissé à 60 ans. Abolition du service militaire.
1993 : la loi quinquennale sur l’emploi introduit la notion d’annualisation du temps de travail.
1996 : la loi de Robien organise une réduction du temps de travail, en échange d’un abattement des charges sociales patronales
En 1997, le président de la République française Jacques Chirac, prend la décision de professionnaliser les armées et de suspendre le service national.
13 juin 1998 : vote de la première loi sur les 35 heures, dite « loi Aubry d’orientation et d’incitation relative à la réduction du temps de travail », qui définit les conditions de la RTT obligatoire en incitant à la signature d’accords de branche.
1999 : Entre le 5 et le 15 décembre : vote final de la deuxième loi Aubry par les députés en dernière lecture.
1er janvier 2000 : les entreprises de plus de 20 salariés doivent appliquer les 35 heures
et 1er janvier 2002 : passage aux 35 heures pour les entreprises de moins de 20 salariés
2003 : La réforme Fillon-Raffarin ( les lois n° 2003-47 du 17 janvier 2003, n° 2004-391 du 4 mai 2004 et n° 2005-296 du 31 mars 2005) 1er coup porté au 35 heures ;
En ce qui concerne les jeunes la loi est toujours la même : il est possible de travailler dès l’âge de 16 ans, quel que soit le type de contrat ( CDI , CDD , contrat temporaire). Tout mineur doit y être autorisé par son représentant légal (père ou mère, par exemple), sauf s’il est émancipé loi du 1 janv. 2020. On en pense ce qu’on veut, mais ce n’est pas un progrès.
***23 décembre 1985 (sous Miterrand)
La loi 85-1372 relative aux régimes matrimoniaux prévoit
le droit pour chaque époux de passer seul des contrats ayant pour objet l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants ;
le droit pour l’épouse de choisir une profession sans le consentement du conjoint ;
- le droit pour chaque époux de disposer librement de ses rémunérations après s’être acquitté des charges du mariage ;
- l’obligation pour chaque époux de contribuer aux charges du mariage en proportion de ses possibilités.
- ****3 janvier 1972 , sous Giscard (d’après vie publique.fr)
Une loi crée l’allocation pour frais de garde, les prêts aux jeunes ménages et l’assurance vieillesse pour les mères de famille. - 16 juillet 1974 : Création, pour les enfants scolarisés de six à seize ans, de l’allocation de rentrée scolaire versée dès le premier enfant à charge mais sous condition de ressources.
- 17 janvier 1975 : La « loi Veil » légalise l’interruption volontaire de grossesse dans des conditions bien déterminées.