Les histoires d’amour finissent-elles toujours mal ?

Les histoires d’amour finissent toujours mal  les chansons, la poésie, les pièces de théâtres jouent avec ce thème. 

Pourquoi ? C’est souvent le constat d’une répétition.

Que s’est-il passé? L’individu homme ou femme, a dans son inconscient un certain nombre de représentations de l’homme idéal ou de la femme idéale, plus ou moins associées à des expériences passées ou du passé. Le premier homme et la première femme rencontrés au début de notre conception, notre père et notre mère, sont des modèles (mais ils peuvent aussi être des contre modèles, ce qui est finalement la même chose).

La part féminine et masculine inconsciente de la psyché de l’homme et de la femme , d’après le psychanalyste C. G. JUNG, est désignée  sous les termes « d’Anima » et « d’Animus » ; une part de l’Animus serait donné  à sa fille par le père  et la mère donnerait « l’Anima » à son fils. Il ne faut cependant pas oublier que  certains n’ont ni père, ni mère, ou seulement un des deux parents ! Mais  il y a aussi la dimension archétypale ou image que chacun façonne à l’aune de ses rencontres.

Comment l’Anima et l’Animus participent à la séduction ?

Anima et Animus possèdent des aspects positifs et négatifs qui vont conditionner relations et choix amoureux  inconscients. La partie positive de l’Anima et de l’Animus stimule les potentiels créatifs de chaque individu dans la relation, puis on affronte les parties négatives,  représentées par « l’ombre » existant chez chacun de nous, dans laquelle résident ce qu’on appelle « les complexes parentaux », mais pas seulement.

 » L’ombre  » est une partie de  ce que nous nous cachons à nous – même, parce que nous en avons souvent honte et que nous projetons sur les autres en pensant que cela leur appartient, parce que nous ne voulons pas en prendre conscience.

« Comment affronter cette inconnue si puissante ? Nous nous rendrons vite compte qu’elle possède une énergie qui nous dépasse ; la forcer nous fait risquer le pire. Il faut plutôt tenter de dialoguer avec elle. Sa réponse survient un jour, toute seule, évidente, d’une façon imprévisible. Nous devons ainsi dépasser le conflit, plutôt que le résoudre. C’est à ce prix que nous intègrerons notre Ombre, sans répercussion fâcheuse. Si nous refusons ce marché — et la tentation est grande —, l’ombre régentera en secret notre existence et nous tendra des pièges, peut-être mortels (accidents). C’est le cas pour l’homme qui a perdu son ombre, celui qui croit tout savoir de lui-même et, devient la victime de son outrecuidance.

Seul, le Soi peut transcender le problème de l’Ombre. Car celle-ci communique avec les grands archétypes, l’Anima (âme féminine de l’homme) et l’Animus (pôle masculin de la femme). L’Ombre a donc une fonction de relation qui n’est pas entièrement négative et même une fécondité créatrice. Le processus psychologique consiste à prendre conscience de son Ombre et à l’intégrer à sa conscience, au-delà de tous les préjugés moraux et sociaux qui l’entachent. » Ceux-ci proviennent la plupart du temps de l’enfance, de l’éducation, de la culture initiale qui crée un complexe parental, que la personne ait eu ou non des parents, dans ce cas c’est l’absence qui est une source de complexe.

Qu’appelle-t-on « complexe parental » ?

« Un complexe parental » regroupe les expériences difficiles  avec les parents depuis notre plus jeune âge qui influencent ensuite  les relations  avec le sexe opposé,  à l’âge adulte  et, il se rejoue entre les êtres aimés des scénarios de l’enfance, de l’ordre de la dépendance, de la peur ou de l’abandon, reliés aux rancœurs paternelles et maternelles que la relation ne manque pas de faire ressurgir, dès que le couple rencontre les premières frustrations. Si le couple ne prend pas la mesure de ce qui lui arrive, c’est la souffrance et la rupture. Les histoires d’amour successives n’ont d’autre objet, que de mettre en évidence les scénarios névrotiques de l’inconscient.

Comment en sortir ? Le couple a au moins une mission , celle de transformer ce qui constitue l’Ombre , pour accéder à une conscience de soi pleine et  entière,  afin de s’éveiller à soi-même. Il ne devrait plus être le refuge de deux personnes infantilisées qui reproduisent les attitudes parentales , et s’il l’est, cela doit évoluer vers la naissance de deux individualités. »

D’après le psychothérapeute Didier Bressan

* titre d’une chanson des Rita Mitsouko ** le yin et le yang sont en chacun d’entre nous d’après la vision asiatique du Tao

 

 

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