Ying-Yang versus Anima-Animus

Sans être une spécialiste de Jung qui a « inventé » l’Anima et l’Animus* au début du XXe siècle, sans avoir les grandes connaissances sur les subtilités bouddhistes d’Iréne Andrieu, je vous livre un petit bréviaire pour comprendre des mots qui peuvent vous gêner quand vous commencez  l’astrologie humaniste.

 

 

Le yin et le yang sont millénaires, ils nous constituent  : le yin le côté féminin , et le le yang, le côté masculin , qui forment le Tao, la perfection , que les asiatiques ont toujours cherchés à réaliser en eux, et il faut citer le maitre chinois Lao Tseu .

Cette civilisation totalement, différente culturellement , n’a jamais nié l’aspect féminin de la psyché humaine masculine, capables de douceur et de maternage  en présence d’un enfant, de même qu’elle n’a jamais sous-estimé le côté masculin, donc agressif et viril, de la femme capable d’être femme, tout en étant forte.

Les femmes n’ont pas été mieux traitées pour cela, et les hommes n’en ont pas moins été des guerriers, mais… lorsque Jung voyage (lire « Ma Vie », et « les types psychologiques »),  il découvre peut-être cette mentalité nouvelle pour lui, en tout cas, il nomme Animus le côté masculin, les valeurs dites masculines d’une femme et Anima le côté féminin de l’homme, mais ne les associe pas ensemble.

Il ne dit pas vous avez un Animus et un Anima* en vous ; c’est ce qui fait la différence, mais en fait , c’est bien la même idée. C’est très nouveau dans la mentalité occidentale qui veut que tout soit ou blanc ou noir, que 1 et 1 fasse toujours 2, alors que cela fait dès fois plus, dés fois moins !

L’Anima et l’Animus dans son discours se dissimulerait dans l’inconscient de l’homme et dans celui de la femme, parce qu’il ne peut pas se montrer : cette façon de voir les choses peut venir du fait que l’homme occidental de cette  époque, n’est pas prêt à entendre qu’il a du féminin (quelle  horreur) en lui : on met les homosexuels en prison et même pire (Oscar Wilde fuit à Paris). Le religieux est omniprésent dans sa chasse aux « déviations ». Dans certains coins du monde , ça n’a pas changé, et même dans la tête de certains occidentaux. La seule chose qui avance, c’est la reconnaissance par les hommes du fait  qu’ils peuvent s’occuper des enfants,  se débrouiller sans une femme et partager les tâches ménagères, en couple.

Aussi, je ne parle pas souvent de  Anima versus Animus, parce qu’au lieu d’être une composante naturelle, acceptée, reconnue, l’Anima et l’Animus passe encore pour un recoin, un grenier où sont remisés des choses pas tout à fait claires de l’inconscient.

On  parle de l’Ombre, qui aurait  beaucoup à voir dans cette affaire, puisque souvent,  en occident,  la société, dans certains milieux, refuse de permettre  à des hommes, de manifester leur Anima, notamment dans tous ces métiers dit virils comme policiers- gendarmes, sportifs, ouvriers bucherons,  maçons,  dockers, où il serait malvenu d’être une « gonzesse ». Ainsi se développe la honte de l‘Anima et les femmes qui ont un fort Animus sont traitées de « féministes mal baisées ». Les révélations sur les milieux sportifs ont montré qu’on est loin de la réalité !

Or on nous enseigne  que chaque constituante de l’inconscient, du caractère, possède sa contrepartie dans l’ombre, une notion considérée comme négative dans le monde où l’on vit,  mais je crois, qu’à part à partir du moment où on pourrait en montrer un peu, il n’y aurait plus  beaucoup d’ombre. S’assumer et assumer sa différence, nous délivrerais de nos névroses.

On peut  mettre l’ombre en parallèle dans l’esprit du psy , avec la notion de péché dans les religions du Livre : c’est pécher que d’être soi-même : quand les femen se mettent « torse-nu », on entend:  « cacher ce sein que je ne saurais voir ». Facebook rejette ce genre de photo (Sophie Marceau perdant sa bretelle au Festival de Cannes).

Pour faire simple, on parle de déviances cachées dans ce qu’on nomme l’Ombre, ce qui trop souvent relève d’un puritanisme bien pensant.

Le discours psychologique va plus loin : dans un couple « vous êtes quatre, l’homme, l’anima de l’homme, la femme et l’animus de la femme ;  en vivant  avec un homme vous avez affaire à son Anima , qui a des fantasmes  qu’il n’ose partager, en théorie, cela ne peut être qu’un trouble,  et  lui  a affaire à votre Animus, qui ne pourrait que se montrer sous son mauvais jour …

Mais pourquoi ? Parce que la société ne l’accepterait pas  si ça se savait ! Qu’un homme joue les durs et qu’une femme joue la « gnangnan », ça c’est admis, mais être soi-même, en assumant son yin et son yang : non !

Attention à ne pas compliquer les choses simples et à ne pas tomber dans les clichés, les gens savent très bien qu’ils sont fragiles, et durs, mais ils portent un masque pour prétendre le contraire.

« Acceptez-vous, croyez en vous-même, car si vous le faites, vous n’aurez pas à essayer de convaincre les autres. Contentez-vous de vous-même et vous n’aurez plus besoin de l’approbation des autres. Il n’y a rien de mal à vouloir que les autres nous aiment ou pensent du bien de nous, mais cela ne doit pas se faire au détriment de notre intégrité. »(Bouddhisme Université).

 

*D’après,  le petit « Vocabulaire de Jung : « Animus et Anima, sont les termes qui désignent l’archétype du sexe opposé dans l’inconscient de l’homme (anima) et de la femme (animus). Ces archétypes se manifestent tout au long de la vie, d’abord sur le parent du sexe opposé puis sur les personnes rencontrées auxquelles sont alors prêtées les caractéristiques de l’image archétypique. ces deux images archétypiques dont la projection est la base de la relation entre les deux sexes, sont souvent sources de méprises, d’incompréhension, voir de désillusions. » (pg 21, 22).