Il y a quelques années , j’ai découvert la Somatique grâce aux livres du docteur Salomon Sellam (Origines et prévention des maladies).
Anne-Ancelin Schutzenberger , psychiatre, professeur, chercheur, a dans de nombreux livres dont « aïe mes aïeux » a été diffuseur du procédé des Constellations familiales (inventé par Bert Hellinger) et du genosociogramme mettant en évidence les situations conflictuelles entre les membres d’une même famille, qui aboutissent à une situation de souffrance pour l’un d’entre eux (et quelque fois pour toute la famille). Elle a souligné le lien entre la somatisation d’un fait mal digéré et le déclenchement d’une maladie.
« Lorsque Françoise Dolto dut soigner certains enfants psychotiques elle se rendit compte de l’impact de l’histoire transgénérationnelle. En cela elle fut une des pionnières … en comprenant sur trois générations comment les choses ont grippés dans le désir refoulé, perverti, ou d’une créativité interdite volontairement ou accidentellement, à tel moment… »(L’astrologue n°22).*
Le docteur Ryke Hamer, médecin allemand a fait parti des pionniers avec son approche psychosomatique du cancer dès 1979, lorsqu’il en développa un à la suite du décès de son fils, il y a ce que les psychologues appelle l’ introjection ou incorporation, une empathie avec la douleur d’autrui.
« Le docteur Hamer est le premier médecin à proposer une cartographie très précise des relations entre un choc conflictuel, le cerveau et un organe du corps atteint par le cancer. Sa découverte a toujours été vérifiée à par toutes les personnes qui l’ont utilisée (10.000 cas étudiés) ». Son approche « originale » hors du circuit médical habituel , lui a valu des critiques.
Voici , un texte écrit par Salomon Sellam : « Commençons par les définitions psychanalytiques où se côtoient deux termes assez proches : introjection et incorporation.
Freud utilise pour la première fois le mot incorporation en 1913, date de la publication de Totem et tabou, en analysant les croyances tribales à propos du cannibalisme. Ainsi, le meurtre du chef et son incorporation réelle, permettraient de s’approprier ses qualités en général et, son pouvoir en particulier.
Assez rapidement, l’incorporation est mise en avant lors du développement psycho-affectif de l’enfant, notamment lors du stade oral. Le nourrisson incorpore le lait maternel extérieur vers l’intérieur, dans son corps et, en même temps, il incorpore toutes les sensations associées, comme le plaisir de téter, la satiété, la sensation d’être protégé par la mère, entre autres. Le plaisir d’avoir, se lie au plaisir d’être.
D’un point de vue dynamique, les processus intimes de l’incorporation intègrent une place précise au sein du système psychique de protection. De ce fait, l’enfant et l’adulte, peuvent y recourir selon certaines conditions, surtout en fonction des difficultés rencontrées au cours de leur vie.
En pratique, que pouvons-nous incorporer ? En théorie, tout est possible car nous fonctionnons avec le réel mais aussi surtout avec le symbolique : une personne, un symptôme, un état d’âme, un ressenti, une souffrance physique ou morale, une joie, une réussite, entre autres.
Par contre, en pathologie,il s’agit souvent de drames de toutes sortes. Il s’agit ici de l’incorporation d’une problématique ou une activité conflictuelle présente chez quelqu’un d’autre, souvent une personne très proche.
– L’incorporation infantile est déjà bien connue de tous les praticiens. Elle rejoint un fait également parfaitement connu des … vétérinaires. Ici, l’animal « prend » la problématique de son maître et la transforme en symptôme. De même, un enfant, plus il est jeune, plus il possède le loisir d’incorporer la problématique familiale ambiante. Ici, l’enfant malade exprime, par le symptôme, une problématique qui ne le concerne absolument pas, C’est une véritable éponge émotionnelle. Il incorpore la problématique ambiante et les processus de conversion* s’activent assez rapidement. Le meilleur exemple est représenté par les pathologies spécifiques du nourrisson, comme l’eczéma atopique du nouveau-né ou les problèmes respiratoires de type bronchiolite, pouvant évoluer en asthme infantile. André Green utilise la métaphore du boa : l’objet/proie est d’abord incorporé par le boa lors de l’ingestion et ensuite il est digéré, introjecté. Sans introjection, il reste sur l’estomac.
Devant la souffrance d’un être cher, l’adulte va littéralement pomper la problématique de son enfant, de l’un de ses parents, d’un frère, d’une sœur ou même d’un ami très proche et, la transformer en symptôme : « je souffre pour elle ou pour lui et, j’aimerais l’aider ou le soulager. J’ai pu ainsi aider plusieurs personnes, chez qui, les thérapeutiques déjà tentées n’ont donné aucun résultat satisfaisant : anémie, pyélonéphrite chronique, hémochromatose, vitiligo, myasthénie, obésité, hypocondrie, hypercholestérolémie, entre autres… ». En pratique quotidienne une question fondamentale occupe le premier plan :
Que viviez-vous et que ressentiez-vous à ce moment de votre vie, avant l’apparition des symptômes ?
Elle permet tout simplement de mettre en relation les ressentis associés aux situations problématiques que vit l’individu concerné, en lien étroit avec sa pathologie. Ainsi, lorsque rien ne lui parle intérieurement, lorsque rien ne bouge au niveau émotionnel, une autre carte théorique reste à notre disposition, celle de l’incorporation émotionnelle. Elle possède une clé majeure et peut être mise en évidence grâce à d’autres questions : y– a-t-il quelqu’un de votre proche entourage qui souffre actuellement ? De quoi ? Comment le vit-il ? Que ressentez-vous à son égard ?… »
Il est intéressant de noter que les approches de ce type sont pratiquement toutes rejetées par la médecine officielle française qui les recouvrent d’un voile, pour ne parler que de troubles imaginaires, cependant on se sert du « peau à peau » en médecine néo-natale pour les prématurés.
*Le trouble de conversion est caractérisé par des symptômes touchant la motricité volontaire ou les fonctions sensorielles, suggérant un trouble neurologique ou une affection médicale générale, qui sont attribués à une cause psychologique car ils ne correspondent à aucune affection neurologique ou médicale connue et, sont précédés par des conflits ou d’autres facteurs de stress.
Lire : « L’incorporation émotionnelle » chez Bérangel, 90 pages, un livre simple dans lequel vous avez des exemples.
lithographie de Jeantimir