Les astrologue humanistes au vingtième siècle (Rudhyar et ses amis, Edmund Jones, le suisse A Ruperti, C Vouga et G Holley, Zane Stein, Stephen Arroyo, Schulmann …) ont pensé qu’il était vain de travailler sur le zodiaque d’une manière figée comme le serait un plan de maison, car l’individu est susceptible de changements. Toutes ces idées ont été formulées dans des livres écrits durant les années soixante dix et suivantes (voir bibliographie).
Rudhyar a mit en relief l’aspect cyclique de la vie sur terre, dont nous sommes inconsciemment imprégnés (durée des jours et des nuits, croissance et décroissance de la lumière). Cette notion de cycles est fondamentale dans l’astrologie humaniste du XXe siècle, et c’est ce qui fait la différence avec l’astrologie traditionnelle.
Toutes les planètes figurant dans les éphémérides classiques avec lesquelles nous travaillons sont référencées jour après jour depuis des centaines d’années (éphémérides dans blog), on a donc une vision exacte des aspects qu’elles formaient avant notre naissance; en les étudiant, nous pouvons constater que nous naissons au milieu de cycles, dans une situation qui existait avant nous et, qui continuera après nous, dans un mouvement parfait d’horloge, nous avons pris le train en marche au beau milieu de ces aspects, c’est ce que j’appelle « notre tramway nommée désir » !
Et ceci a un sens qui dépasse notre vie simple de tous les jours.
Ceci concerne les planètes en cause dans tous les aspects. Les aspects formés par les planètes, fixes, statiques sur le papier, peuvent être soit croissants ou décroissants et peuvent être appliquants ou séparants. Ces notions paraissent difficiles mais en fait c’est un petit entrainement avec son crayon à papier, et en regardant chaque planète, on peut la mettre en perspective avec une autre planète du thème pour voir quel est leur rapport
-l’aspect appliquant entre deux planètes est comme une voiture qui roule en augmentant sa puissance mais qui quand elle arrive sur un obstacle (l’autre planète), lui rentre dedans ce qui forme l’aspect exact; il y a 1° d’orbe avant l’impact et 1° d’orbe après l’impact. Dès le dépassement l’aspect est dit séparant. Il s’agit ici de l’aspect entre deux planètes à n’importe quel endroit du zodiaque, et l’effet est le même lorsqu’un autre aspect que la conjonction se forme. Exemple: sextil appliquant, exact et séparant, c’est la planète qui contacte qui fait l’aspect. Sur le schéma, la Lune va appliquer Jupiter, puis elle s’en sépare après avoir été en aspect exact. Sur le plan de l’orbe, cela met en jeu trois degrés seulement, 1° aspect appliquant, 1° aspect exact, 1° aspect séparant. Sur le plan psychologique, les choses se diluent plus difficilement, cela dépend des astres en présence et du signe dans lequel ils se trouvent !
Ce phénomène n’est pas le même que celui du sens croissant ou décroissant d’un mouvement planétaire.
Rudhyar (« les aspects astrologiques »), Ruperti (« les multiples visages de la Lune », et « le cycle du devenir »), ont choisi comme modèle de base le cycle mensuel des aspects entre la Lune et le Soleil, comme symbole de tous les inter-cycles entre deux planètes dans lequel la planète la plus lente est comme la mère de la planète rapide, sa fille.
A la nouvelle Lune, qui est une conjonction, il y a fusion, mais en faisant un cycle, la fille se désengage progressivement de la relation;
au premier carré croissant, où elle se doit d’agir (souvent dans la contestation) pour arriver à une opposition (pleine Lune de l’aspect),
après laquelle elle revient vers la planète mère en passant par le carré décroissant où elle doit conscientiser son ressenti, pour être défusionnée de l’influence de la planète-mère.
Ce processus, passe évidemment par les autres aspects que les planètes peuvent faire entre elles, dont certains sont plus favorables (quinconce, trigone, sextile) mais on prend d’abord les aspects de crise (voir schéma des aspects).
Concrètement, pour le voir sur le thème, on peut faire un trait qui coupe le zodiaque en deux à partir de la planète la plus lente des deux planètes considérées, montrant l’opposition. Ce qui est à sa droite est croissant et ce qui à sa gauche est décroissant, mais n’hésitez pas à tourner la feuille ou la tablette, la planète mère, la lente, peut se trouver en bas, en haut, car on lit toujours dans le sens anti-horaire, celui des signes. Pour vous familiariser avec ce schéma, je vous conseille de suivre la Lune dans le ciel tous les jours, car vous voyez bien la phase croissante et la phase décroissante, qui est d’ailleurs visible sur le blog, dans la colonne de droite.
Pourquoi faire la différence ?
D’un point de vue psychologique, ceci nous donne une attitude différente dans la vie.
Les aspects croissants provoquent l’action, les aspects décroissants provoquent la conscience (d’avoir ou pas fait ce qu’il fallait, de savoir ou de ne pas savoir).
Lors de l’aspect décroissant: je ne suis pas obligée de passer par des situations pour comprendre, je viens avec la prescience de ce que j’avais vécu précédemment, avant de renaître.
Au niveau psychologique et potentiellement actif, on explique ainsi: dans un aspect croissant, pendant longtemps la personne désespère de ne pas réaliser son rêve, elle doit vivre des choses qui lui font prendre conscience que le rêve n’est pas la réalité, le sens de l’aspect croissant « appliquant » se vit par les situations, les actions. C’est toujours la planète rapide qui travaille, puisqu’elle est la « fille » de la planète plus lente, qui est donc puissante, au début de l’aspect de conjonction. Par exemple la Lune symbolise les situations de ma vie courante qui m’obligent à me connaitre (elle fait au moins douze degrés par jour, touchant toutes mes planètes, tous les mois).
Dans un aspect décroissant, « ça y est, j’ai compris » ou bien, « je recommencerais au prochain cycle », soit dans quinze jours (Lune), soit dans quinze ans (transits de Saturne).
C’est ainsi qu’on fait sans cesse les mêmes erreurs, d’une manière compulsive lorsqu’on agit de façon pulsionnelle, sans tirer les conséquences de ses actes, lorsqu’on n’essaie pas suffisamment de connaitre ses attentes et, ses besoins profonds.
Si les planètes sont rétrogrades, visibles en marche arrière, la personne refuse de s’adapter aux réalités de sa vie ou bien, s’y adapte de manière personnelle, en faisant des choix de désengagement qu’il faudra qu’elle revoit pour solutionner sa rétrogradation et, en faisant du dégât autour d’elle.
Lorsqu’une personne possède un amas de planètes, chaque planète a une situation différente, puisqu’on doit les prendre une par une, par rapport à leur vitesse respective.
Lors des transits des planètes rapides, qui repassent plusieurs fois dans le thème au cours d’un laps de temps relativement cours, on peut suivre facilement toutes leurs phases, à partir de la conjonction : par exemple la conjonction Vénus-Mars va produire différents aspects entre les deux planètes durant deux ans, aspects qu’on posera ensuite sur d’éventuels points de nos thèmes personnels, pour mesurer leur incidence (en Vierge le 6 octobre 2017 à 19°30)
Autre exemple: la conjonction à venir en Sagittaire le 21 décembre 17, Soleil décroissant appliquant à Saturne, présente dans le Sagittaire. Dans cet aspect, le Soleil symbolise la volonté de la personne et Saturne dit la loi, ce sont aussi les deux planètes du symbole paternel. Le sens peut être que la volonté du Soleil est plus forte ou souveraine que celle de Saturne qui dit la loi. L’aspect décroissant est un moment de conscientisation d’un problème d’autorité mal gérée, qui devrait avoir été résolu à l’opposition qui s’est produite il y a des années.
Auparavant, durant la semaine précédente, le Soleil s’approchera de Saturne en Sagittaire en aspect de conjonction appliquante décroissante, ce n’est qu’après, que le Soleil sera en conjonction séparante décroissante, avec Saturne derrière lui, ce qui recommencera un nouveau cycle du Soleil d’un an par rapport à Saturne, Saturne restant deux ans et demi dans un signe, tous les ans il y a une conjonction Soleil Saturne complète, tandis qu’il y a un cycle Soleil-Lune tous les mois.