Jean-Paul Sartre met l’homme tristement seul face à sa liberté.
En 1965, je me rappelle du choc que fut l’apprentissage des théories sartriennes, conjugué avec la découverte du livre « Le deuxième sexe » de la compagne de Sartre, Simone de Beauvoir, Elle invitait dans cet ouvrage, les féministes à dénoncer l’oppression masculine et patriarcale de notre bonne vieille France encore très catholique, très en retard par rapport aux suffragettes anglo-saxonnes protestantes qui avaient depuis longtemps obtenu le droit de vote, de travailler, d’avoir un compte en banque, de divorcer, ce qui fut fait en France bien des années après cette publication de 1949.
Cet auteur donnait le goût de la liberté et de la révolte ,ce qui est typique d’une idéologie uranienne, Sartre ayant Uranus en maison I, en opposition au Soleil à la limite des Gémeaux et du Cancer, la Lune en Verseau, Saturne rétrograde au nœud sud refusant les lois, les limites , l’ordre social.
Neptune en maison VII opposée à Uranus, montre pour lui la nécessité de formuler un nouvel équilibre au niveau du couple et du rapport aux autres, du rapport à Dieu qu’il rejette comme interlocuteur. Mais cela montre cependant une certaine idéalisation pour ne pas dire illusion, et désillusion sur ses partenaires.
Sa Lune conjointe à Saturne et au nœud sud, carrée à Jupiter et à Vénus, montre sa frustration affective, sentimentale, un manque profond au niveau du couple parental froid ou absent (pour une raison ou une autre). La Lune noire en maison IV, indique la souffrance familiale, une Lune qui est régit par Mars en Scorpion.
Il tua dieu… et en même temps, il tua l’Espérance, il nous a renvoyé à notre condition tristement humaine et tristement limitée. Cela a laissé un goût amer en bouche. En même temps, cela a ouvert des perspectives nouvelles et il a ouvert un monde nouveau où tout semblait possible.
Mais cet Uranus en Capricorne a quelque chose de triste, de solitaire, de dur, de froid, ce n’est pas un Uranus qui ouvre vers la lumière. Son opposition à Pluton dans l’axe I/VII donne une idée de la violence contenue dans cet homme, qui se révolte avec de nombreux autres écrivains comme Camus devant les souffrances des guerres auxquelles ils ont participé, gueulant sa souffrance d’avoir vue la disparation de millions d’êtres humains dans la tourmente de 39/45.
Le thème natal de Sartre reflète ses thèses: Soleil en Gémeaux conjoint Neptune limite Cancer, pour les idées sur la patrie. Avec le Pluton de la transformation, de la mutation, en VII, il pouvait détester les autres, sans pouvoir les quitter. D’un côté , il fait dire à son interprète dans son œuvre « Huit clos », l’enfer c’est les autres », de l’autre on le voit toujours au café de Flore, avec les intellectuels, sans doute à cause de son Milieu du ciel en Balance, qui indique le besoin de vivre en société, le besoin d’approbation.
L’Ascendant Sagittaire est la flèche avec laquelle il tire vers le ciel son agressivité envers une certaine culture qu’il veut voir changer. Il est régit par Jupiter en Taureau conjoint à Vénus en domicile en maison V; vivre dans la matière ses appétits et…ses besoins familiaux, c’est la Vénus sensuelle, gourmande.
Il symbolisa le couple, avec Simone de Beauvoir, prônant l’avortement libre et l’amour idoine, affichant l’expression d’un féminisme triomphant à cause de cette Vénus avide, opposée à un Mars cynique, amer, en domicile en Scorpion, en Maison XI (le Scorpion en XI c’est la mort de l’espoir). Ces aspects sont la source d’une doctrine matérialiste. Car ne nous y trompons pas, Sartre parle de lui dans ses thèses, il les colore de son désir de « jouir sans entraves », après avoir vu les monstruosités commises par le choc des idéologies. Le problème c’est qu’il y a substitué une autre idéologie, alors que justement il voulait l’homme entièrement libre.
Ses grands trigones en signes d’eau avec la conjonction Soleil Neptune montrent une nature hypersensible, introvertie. On pourrait épiloguer sur les trigones entre le secteur II et VII, Saturne rétrograde conjoint Lune vers l’amas en VII, qui présidèrent au couple Sartre-Beauvoir.
Son Chiron est à 6° du Verseau, un signe de libération, d’ouverture, d’éveil, mais il était trop tôt pour qu’il subisse l’influence New Age venant des États-Unis, qui adoucira la violence de ses constats; il y a dans le fond le même désir de se libérer du connu dont parleront d’autres auteurs.
C’était l’époque des choix difficiles car il n’y avait plus de garde fous qui s’appelaient religions, institutions, idéologies, partis politiques (ci contre thème du 24/4/68); tout avait échoué (et, pourtant on n’avait pas encore découvert le goulag et a mis du temps à parvenir aux oreilles de l’occident qui survivait dans ses croyances d’une idéologie parfaite).
Sartre a participé à détruire les dernières illusions de sa génération désolée par le ravage des guerres qu’elle avait vécu, déboussolée par les visions d’horreur. Avec Simone, ils vécurent une vie d’intellectuels, irresponsables des dégâts qu’ils causaient, elle, prônant dans les magazines la dissolution des liens familiaux, ce qui n’a pas cessé depuis, déboussolant une génération (et même plusieurs) dont tout les repères avaient été foulés aux pieds (je ne dis pas qu’elle avait tort, mais sa vision de la vie reflétait son expérience personnelle, même si elle reflétait aussi celles de millions de femmes).
Son idéalisme Sagittairien, son pragmatisme de Gémeaux, son cynisme de Plutonien, son envie de tout démolir Uranienne, posa une philosophie du désespoir, sur des années de désespoir.
* “L’homme est condamné à être libre”. L’athéisme de Sartre est une exigence pour aller jusqu’au bout de la solitude de l’homme et pour qu’il endosse une responsabilité totale. Les hommes vivent pourtant mal cette situation de « totale » liberté. Ils inventent ainsi des subterfuges, notamment la mauvaise foi.
Pour lui, La mauvaise foi consiste à faire semblant de croire que l’on n’est pas libre, se « rêvant » (comme si la fatalité pouvait faire rêver !) objet d’un destin écrit d’avance.
Cependant, Sartre reconnait un certain déterminisme (ce qui est la condition de tout être vivant sur cette terre) et, distingue 6 modes de déterminations pesant sur l’homme :
-le fait de naître dans une société et une époque donnée,
-le fait d’avoir un corps,
-le fait d’avoir un passé,
-le fait d’exister dans un monde qui nous préexiste,
-le fait d’exister parmi d’autres sujets (question de l’intersubjectivité),
-le fait de mourir (finitude).
Tout ceci est étudié dans la plupart des philosophies de l’existence, mais lui créera le mot d’Existentialisme, signifiant que l’Existence précède l’Essence, en d’autres mots, que nous avons créer dieu.
Biographie : « Après l’École Normale Supérieure, Jean-Paul Sartre passe l’agrégation en 1929 – c’est à cette période qu’il fait la connaissance de Simone de Beauvoir. Il est nommé professeur de philosophie au lycée du Havre, puis à Neuilly en 1937.
La Seconde Guerre Mondiale, dans laquelle il est tour à tour soldat, prisonnier et auteur engagé, lui permet d’acquérir une conscience politique et de ne plus être l’individualiste qu’il a été dans les années 1930. Pendant la guerre, il rédige son premier essai qui deviendra son œuvre philosophique majeure, « L’Être et le Néant », où il approfondit les bases théoriques de son système de pensée. Recruté par Camus par en 1944, il devient reporter dans le journal « Combat ».
Dans les années qui suivent la libération, Jean-Paul Sartre connaît un énorme succès et une très grande notoriété comme chef de file du mouvement existentialiste qui devient une véritable mode. Dans la revue « Les Temps modernes » qu’il a créée en 1945, il prône l’engagement comme une fin en soi, avec à ses côtés Simone de Beauvoir, Merleau-Ponty et Raymond Aron.
Jean-Paul Sartre est l’héritier de Descartes, et a été influencé par les philosophes allemands Marx, Hegel, Husserl, et Heidegger. Dans « l’Être et le Néant », il aborde les rapports entre conscience et liberté. L’ouvrage s’articule autour des thèmes de la conscience, de l’existence, de la responsabilité, de l’angoisse lorsque la conscience appréhende l’avenir face à sa liberté, de la liberté d’échapper à l’enchaînement des causes et déterminations naturelles, du projet lorsque la conscience se projette vers l’avenir. Pour Jean-Paul Sartre, Dieu n’existant pas, les hommes n’ont pas d’autres choix que de prendre en main leur destinée à travers les conditions politiques et sociales dans lesquelles ils se trouvent. » (toupie.org).
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