Le nom de France recouvre bien des péripéties : simplifier n’est pas dire la vérité !
« En ce temps là, les Francs constituent un peuple germanique apparaissant sous la forme d’une confédération de tribus au moment des grandes invasions. Une partie d’entre eux joue un rôle central dans l’histoire de France, des Pays-Bas, de Belgique et d’Allemagne, à compter de leur sédentarisation en Gaule romaine.
Durant les premiers siècles de notre ère, les peuples germains sont en constante migration, sous la pression d’autres peuples migrants. Les peuples situés entre le Rhin et la Weser, ne pouvant franchir le limes rhénan, migrent vers la Hesse et la Thuringe, mais se heurtent à d’autres peuples. ( Ces régions se trouvent vers la Belgique et la Hollande actuelle)
Pour résister à cette pression, une première ligue de peuples germaniques se constitue au début du IIIe siècle. Ses membres la nomment « la ligue de tous les hommes » (alle man en langue germanique). Cette ligue, qui apparaît pour la première fois en 213 dans les textes romains sous la forme Allamannicus qui a donné Alamans, avait pour but de résister aux peuples germains voisins et de conquérir de nouveaux territoires, d’abord sur d’autres peuples germains, puis en tentant de franchir le limes germanique
À la même époque, une autre ligue, non plus assujettie à l’Empire, se forme plus au nord, le long du Rhin et en Germanie inférieure. Il s’agit de la Ligue franque, d’abord constituée des peuples Chamaves, Chattuaires, Bructères et Saliens, et après que ces derniers eurent traversé le Rhin, la ligue comprendra aussi les Tongres déjà installés en Belgique, auxquels contribuent les Sicambres. Ils seront rejoints par la suite par les Ampsivariens, les Tenctères, les Tubantes et les Usipètes.
Francia est d’ailleurs une adaptation latine du IIIe siècle du terme Franko(n), nom que donnaient les Francs à leur domaine.
Des monnaies d’or de l’empereur Constantin Ier émises en 306 après des victoires contre les Francs et les Alamans portent à l’exergue Francia et Alamannia, ce qui semble démontrer à cette époque l’existence d’un pays des Francs que les Romains appellent Francia, et qu’ils distinguent nettement du pays voisin des Alamans. Francia n’a alors pas une connotation politique, mais plutôt géographique ou sociologique, comme Balkans au XXIe siècle.
Auparavant, aux IIe siècle et IIIe siècle, Franci désignait alors une ligue ou confédération de peuples germaniques installés sur la rive inférieure droite du Rhin (c’est-à-dire au nord-est du Rhin), au-delà des frontières de l’Empire romain.
Ainsi, franc (latinisé en francus) désignera l’homme libre (fin du VIe siècle), mais ce n’est que par un glissement de sens. Pour le sens primordial, on remonte au germanique frankō « javelot, lance », (cf. vieil angl. franca, vx. norrois frakka), ce qui supposerait que la ligue franque aurait tiré son nom d’une arme totémique.
Le peuple franc est avant tout un peuple de guerriers qui élisaient et se plaçaient librement pour les affaires militaires sous l’autorité d’un chef de guerre, nommé rex francorum, « roi des Francs », qui exerçait son autorité dans son canton administratif .
Entre Empire romain et Germanie :
C’est en 254 que les Francs débutent leurs incursions sur le sol romain. Au même moment, les Alamans attaquent une nouvelle fois le limes qu’ils franchissent et ravagent la Gaule Belgique. Durant le début du IIIe siècle, la transgression flandrienne provoque la progression de la mer du Nord sur la plaine de Flandre et la Frise, et transforme le lac Flevo en golfe marin, le futur Zuiderzee.
Il s’ensuit un appauvrissement des populations locales, les Frisons, les Francs et les Saxons, incitant ces derniers à se lancer dans la piraterie et le pillage de l’Empire romain. Ils commencent par le pillage de la Germanie inférieure avant d’être repoussés par Gallien en 257.
Profitant du départ de Gallien vers la Pannonie, les Francs reprennent leurs incursions, mais sont provisoirement battus par Postumus qui se proclame empereur des Gaules et doit lutter contre Gallien, ce qui laisse le champ libre aux incursions terrestres des Francs, qui se lancent également dans des expéditions maritimes, ravageant la baie de Somme, le Cotentin, le Morbihan, les basses vallées de la Seine et de la Loire et même les côtes de la Lusitanie. Les Francs et aux Alamans reprennent leurs pillages en 269.
Probus soumet les Alamans en 277. En 286, Carausius, un général romain envoyé en Bretagne par l’empereur Maximien et craignant une disgrâce, se proclame empereur, il s’empare de Portus Itius, s’allie aux Francs et les installe sur les embouchures du Rhin afin de contrôler les deux points qui pourraient permettre à Maximien d’envahir la Bretagne.
En 287 ou en 288, Maximien installe les Saliens , à l’embouchure du Rhin derrière le limes, en Gaule Belgique, mais ce succès ne lui permet pas de reconquérir la Bretagne .
En 306, Ascaric et Mérogaise, deux rois francs, envahissent la Gaule, mais Constantin les vainc, les capture et les fait jeter aux fauves à Trèves. Sans doute à la suite de cette victoire, l’empereur romain émet des aurei, monnaie d’or frappée depuis Jules Cesar, frappés à Trèves montrant au revers une allégorie de la Francie, effondrée aux pieds d’un trophée d’armes, avec la légende Francia à l’exergue.
Durant le IVe siècle, les invasions continuent mais sont toutes repoussées par l’armée romaine.
Un nouveau phénomène apparaît au sein de cette dernière :
En effet, les citoyens romains rechignent à s’engager dans l‘armée ou simplement à faire leur service militaire et, pour compenser la baisse deseffectifs, les empereurs romains engagent des soldats germains qui intègrent l’armée romaine. Nombreux sont les Francs qui s’engagent et certains parviennent aux plus hautes fonctions militaires et politiques…et c’est le début des revers des romains.
source Wikipédia