par Par Serge Lebel, journaliste littéraire
Quand je dis « Le Magicien d’Oz » 1939 est une œuvre-culte ce n’est pas pour faire « critique distingué », mais parce que c’est vrai, que des millions de jeunes et de vieux en sont fans !
Voyez le film de Baz Luhrmann « Australia » (2008), avec Nicole Kidman, Ray Barrett, D. Ngoombujurra, Ben Mendelsohn, Hugh Jackman, proposé le dimanche 29 décembre 2013 sur France2.
Cela commence comme une histoire de cow-boys avec bagarre dans un saloon implanté sur un terrain sec comme un coup de trique, en Australie du Nord, à la fin des années 1930 : une aristo anglaise, héritière d’un ranch à la suite de la mort de son mari tué mystérieusement, ne pouvant faire face, décide de quitter cet endroit inhospitalier pour vendre son troupeau à des milliers de kilomètres après avoir traversé un désert effroyable, où des concurrents veulent la peau de toute l’équipe. Nicole Kidman, la lady a eu le temps de recueillir un petit orphelin métissé aborigène, et se voit obligée d’obéir aux ordres de son meneur de troupeaux.
Qu’est-ce qu’ « Oz 39 » vient faire là-dedans ?
C’est une trame directrice utilisée tout du long : le Kansas est remplacé, par le nord australien. Dorothy est devenu le gamin ! le magicien, c’est le grand père du gamin, Shaman Aborigène qui lui transmet ses pouvoirs, qui vont leur sauver la vie …
Premier indice, un homme montre au gosse un journal titrant en première page: » The Wizard of Oz ».
Plus tard, un « bushman » joue sur un harmonica diatonique, « Somewhere over the rainbow », le fameux air chanté par Judy Garland dans « Le magicien d’Oz 1939 ». Plus loin, c’est le gosse qui joue le thème.
Puis on entend l’orchestre symphonique reprendre le thème d’Arlen. Quelqu’un le siffle aussi. Puis on a le gamin, interdit de cinéma parce qu’il est métis, qui suit le film en cachette , où l’on voit Judy, l’épouvantail et les autres…
Le magicien d’Oz est sorti en 1939. Australia, se situe au début des années 40. »Oz » est projeté devant une salle bourrée de spectateurs…
On est heureux. Mais c’est la fin du bonheur en Australie !
Car ensuite, il y a eu Pearl Harbour, le Japon a bombardé le pays des kangourous. Hirohito est la méchante sorcière…On voit la séquence où Dothy claquent ses talons de rubis pour retrouver les siens au Kansas.
Dans Australia, le gamin dit : « Ici, toutes les terres sont vertes et grasses, mais ce n’est pas chez nous ! Nous y retournons… »
Les gens se souviennent qu’ils sont de quelque part. Toujours !
« Oz » à toutes les sauces. Oui, mais là, il y a de la qualité, du respect pour Oz 39 et l’œuvre de Lyman Baum qui, à mon avis, appartenait peut-être à un groupe « ésotérique », véhiculant un message humaniste, spiritualiste… C’est pourquoi « Oz 39 » continue, bravant les modes, les trifouillages, les bidouillages. Les diamants sont éternels…
Mais, ceux qui n’ont pas vu le film de Fleming ne peuvent rien comprendre au récit en forme de parabole de Luhrmann, qui est une œuvre pour passionnés inconditionnels.
Baz Luhrmann a fait plusieurs scenari, en avouant qu’il avait voulu des rappels de films cultes, dont un pour moi qui est « Out of Africa », notamment au niveau de la romance de la belle et de l’aventurier sexy qui déclare sa flamme à condition qu’on ne l’enferme pas au foyer, mais la fin ici est plus gaie, il sauve l’enfant et sa belle au lieu de mourir en solo ! Dans « Out of Africa » on a aussi la rencontre des masaï comme apparition d’un autre monde mystérieux et c’est Mozart qui est le thème musical dans la scène des singes. La belle héroïne convoie aussi des réserves en nourriture et troupeaux pour les troupes en guerre, avec un héroïsme inhabituel, tandis que la bonne société la regarde de haut. C’est la guerre et c’est la fin d’un monde où tout était parfait… pour les planteurs. »