D’après l’historien Hugh Thomas, la traite atlantique dont l’essentiel fut à partir de la fin du XVII éme siècle donne un total de 13 000 000 esclaves « ayant quitté l’Afrique » , dont 11 328 000 arrivés à destination, au moyen de 54 200 traversées.
Tous les grands ports européens ont pratiqué la traite négrière, mais avec une importance différente. Les ports anglais sont en première ligne, ainsi Liverpool organise 4 894 expéditions et Londres 2 704. La France métropolitaine arma environ 4 220 navires négriers et, se classe au troisième rang des nations négrières, après la Grande-Bretagne et le Portugal….
La ville de Nantes organisa 1 744 expéditions soit 41,3 % du total français, suivent trois villes avec par ordre d’importance : Bordeaux, La Rochelle et Le Havre qui totalisent à elles trois 33,5 % des expéditions négrières.
Dans une moindre mesure, d’autres ports français participent aussi à ce commerce : Rochefort, Bayonne, Vannes, Brest, Morlaix, Dieppe, Cherbourg, Saint-Brieuc, Sète (sur la Méditerrannée), Marans…
L’histoire de la traite négrière à Bordeaux débute au XVI éme siècle :
En 1571, le parlement de Bordeaux exigea la libération d’esclaves noirs amenés dans le port de la Lune, pour y être vendus. Cet épisode préfigure mal des relations ultérieures entre l’Afrique et les Bordelais, puisque Bordeaux avec 508 expéditions déportera entre 1672 et 1837 de l’ordre de 120 000 à 150 000 africains.
Le premier voyage négrier bordelais s’effectue en 1672, mais jusqu’en 1740, les Bordelais envoient seulement 24 navires. L’apogée de la traite négrière bordelaise se situe à la fin du XVIII éme siècle, et Bordeaux dépasse même en 1786 son « concurrent » nantais.
Les grandes maisons bordelaises ont atteint ou dépassé les 10 expéditions et, on y trouve une seule famille juive.
À la fin du XVIII éme siècle, près de la moitié des francs-maçons appartiennent au négoce bordelais (rappelons que la révolution française fut initiée, en grande partie par des francs maçons qui abolirent l’esclavage.
Après la signature de la paix d’Amiens, traité par lequel l’Angleterre restitue la Martinique à la France, puis la reddition de Toussaint Louverture au général Leclerc en Haïti-St-Domingue, le Premier consul Bonaparte signe, le 17 mai 1802, les trois articles de la loi sur le rétablissement de l’esclavage et la traite des Noirs à cause d’un plaidoyer de Joséphine en faveur des planteurs dont elle faisait partie. Sala-Moli fait remarquer qu’on revient à un régime juridique pire que celui qui régnait avant 1789 : Bonaparte ordonne à Leclerc d’expulser toute femme blanche ayant eu des rapports sexuels avec un Noir.
L’accès au territoire métropolitain est strictement interdit tant aux Noirs qu’aux métis.
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source wikipedia excepté pour la carte faite par Sandrine du collége de Rouen