Les rois de France, au cours des siècles, firent pression sur l’économie des États pontificaux. Leur méthode ne varia guère au cours de leurs différents règnes avec la mise en place de droits de douane exorbitants.
En cas de crise aiguë entre Paris et Rome, l’entrée du blé français était bloquée, le résultat est que les populations d’Avignon et du Comtat étaient aussitôt menacées de disette.
Certains tentèrent à plusieurs reprises d’annexer l’État pontifical : il fut notamment occupé à l’occasion de différends entre des rois de France et plusieurs papes en 1663, 1668, 1687-1688 lors de l’affaire de la régale et de 1768 à 1774 pour faire pression sur le pape en vue de supprimer la Compagnie de Jésus.
À ce niveau, le conflit entre Louis XIV et Innocent XI fut exemplaire. En plus du droit de régale que le roi voulait imposer au pape, s’était greffée l’affaire des jésuites chassés de France et, qui trouvaient trop facilement asile à Avignon.
Ce fut le prétexte pour faire entrer les troupes royales en Avignon et dans le Comtat. L’occupation dura jusqu’en 1774 année où furent à la fois réglés par une bulle, le sort des jésuites dont l’ordre fut supprimé et, la question des évêchés français et de leurs bénéfices.
Avignon et le Comtat retournèrent dans le giron pontifical au grand dam des négociants avignonais et, des grandes villes comtadines qui virent leur négoce à nouveau étranglé par la réapparition des droits de douanes.
Mur de la Peste à Cabrières – d’Avignon
Sa construction, marquant physiquement une frontière entre une partie du Comtat Venaissin, l’état d’Avignon et la Provence française, fut l’un des épisodes les plus dramatiques des relations ambiguës entre la France et les États pontificaux.
Tout commença le 25 mai 1720 à Marseille !
Le Grand Saint-Antoine, navire marchand affrété par l’échevin Estelle arriva dans le port avec une cargaison d’étoffes et de soieries devant être vendue à la prochaine foire de Beaucaire. En dépit de morts suspectes survenues sur ce bâtiment*, l’échevin réussit à faire écourter la quarantaine de sa marchandise et, commença à vendre ses tissus sur place.
Le 20 juin, le premier cas de peste fut déclaré en ville. On minimisa (déjà) et, ce ne fut qu’après la foire de Beaucaire, le 20 juillet, que l’annonce officielle du fléau fut faite.
Une ligne sanitaire fut mise en place dès le début septembre le long de la Durance. La troupe fut mobilisée pour monter la garde jour et nuit empêchant toute traversée des gens et des marchandises.
Restait à régler le cas des enclaves d’Avignon et du Comtat, en terre de France.
Le 14 février 1721, à Mazan, se réunirent les autorités pontificales et le comte de Médavy, lieutenant-général du roi en Dauphiné. Ils décidèrent la construction d’un mur entre Cabrières-d’Avignon et Monieux*. Les sujets du pape devaient en assurer seuls l’édification.
Pendant cinq mois, cinq cents hommes élevèrent une muraille de pierres sèches sur une hauteur de 1,90 m. Elle s’étendit sur trente-six kilomètres de long et fut flanquée de quarante guérites, de cinquante postes de garde et de vingt-et-un enclos.
Un millier de soldats comtadins commencèrent à monter la garde à la fin juillet. Inutilement, car en août, la peste se déclara à Avignon. Du coup les troupes du régent remplacèrent celles du pape le long du Mur de la Peste et le Comtat ne fut plus ravitaillé que par quelques rares « barrières » dont celle de la Tour de Sabran.
La Grande Peste sévit encore jusqu’au 2 octobre 1722 à Avignon et les dernières barrières furent levées le 1er décembre. Il y avait eu au moins 126 000 morts dans la Provence, le Languedoc et le Comtat Venaissin.
Le rattachement du Comtat Venaissin à la France :
La disette dans le Comtat existait à l’état endémique. Un déficit de récolte suffit pour mettre le feu aux poudres. Au cours du mois de mars, les greniers d’Avignon furent pillés et à Carpentras le blé fut vendu à un cours forcé, imposé par les acheteurs, ce qui évita les émeutes.
La prise de la Bastille, le 14 juillet à Paris provoqua, dans la seconde partie du mois la Grande Peur dans toutes les provinces françaises. Le Comtat n’y échappa point et des milices bourgeoises furent créées.
Le 9 août, une émeute éclata à Carpentras contre les impôts, le recteur Pieracchi promit immédiatement l’allègement des taxes.
Le 26 août, à Mazan, les habitants dénonçaient les abus de l’administration pontificale. Tandis que de nouveaux troubles éclataient à nouveau à Avignon au début du mois de septembre, le 14 à Vaison-la-Romaine, quatre cents paysans en armes s’emparaient des portes de la cité.
Ce fut dans cette ambiance que l’on apprit que le 12 novembre, à Paris, que Bouche, l’un des députés de la Provence, était monté à la tribune de l’Assemblée Nationale pour déposer une motion demandant la restitution d’Avignon et du Comtat Venaissin à la France. Si cette proposition souleva l’enthousiasme des Avignonais, elle fut fort mal reçue par les notables du Comtat ! source wikipedia
* c’était les marchandises qui venaient d’Orient qui avec les rats des cales des navires avaient amenés la peste, mais les marchands préférerent vendre, ce qui ne fit que multiplier les foyers de contamination, alors qu’il eu fallu ne rien récupérer dans les navires, ce sont les marchands qui sont couplables, mais comme les juifs ont toujours été accusé d’empoisonner les puits, d’être la cause de tous les malheurs des chrétiens, on les isolait systématiquement les accusant de tous les maux.