On entend souvent, dans les émissions littéraires, la question : « Si vous alliez sur une île déserte quel livre emmèneriez vous ? »
En tant que lectrice, j’ai souvent réfléchi à la question et ma réponse serait » La promesse de l’aube » de Romain Gary.
Non seulement, j’aime son style plein d’humour et de sensibilité et chaque chapitre de ce livre est construit comme une récit séparé qu’on peut relire à loisir, pour le fond et la forme dans une classe littéraire, mais en plus il est un hymne à l’amour… maternel !
Pour toute personne qui ne se serait pas sentie suffisamment aimée et reconnue, il insuffle une émotion intense sur les rapports mère-enfant, même si on se dit que celui qui est décrit ici fut beau, mais excessif !
Cette mère qui n’eu pas de limite dans sa soif de vie pour son enfant, avait une foi inébranlable en l’avenir, et projeta sur son rejeton tout son désir de réussite, transmettant sa vision, son ambition, son courage, son sens de l’honneur.
Le plus extraordinaire est que c’est une démonstration de la force de la pensée positive, puisque tout ce qu’elle imagina pour son fils unique et adoré, advint dans la vie de
celui-ci, malgré la variété des situations qu’il exerça allant de pilote dans l’aviation militaire à ambassadeur, Chevalier de la légion d’honneur, doté de la Croix de guerre, pour finir comme écrivain, scénariste reconnu et encensé !
Voilà des extraits de ce livre :
« Je ne me sens pas coupable, mais si tous mes livres sont pleins d’appels à la dignité, à la justice, si l’on y parle tellement et si haut de l’honneur d’être un homme, c’est peut-être parce que j’ai vécu, jusqu’à l’âge de vingt-deux- ans du travail d’une vieille femme malade et surmenée ».
ou : « Ses cuisses étaient criblées de piqûres deux fois par jour, elle s’asseyait dans un coin, une cigarette aux lèvres, les jambes croisées, saisissait la seringue d’insuline et plantait l’aiguille dans sa chair, tout en continuant à donner des ordres au personnel. »…
ou : « J’ai toujours pensé depuis, qu’il valait mieux avoir quelques miettes de gâteaux sur soi, dans la vie, si on veut être aimé d’une manière vraiment désintéressée. »
« Oui ma mère avait du talent- et je ne m’en suis jamais remis. »… :
« Aux enfants de huit ans qui seraient parvenus à ce point de mon récit et qui aurait vécu, comme moi, leur plus grand amour prématurément, je voudrais donner quelques conseils pratiques… »
Je vous recommande la fin du chapitre 10 où il parle du complexe d’œdipe et de son amour « normal » pour sa mère !
Bien sur, les psychanalystes se sont emparés de sa vie puisqu’il la termina par un suicide, après le suicide de son épouse Jean Seberg…mais là aussi on peut imaginer, qu’il termina comme on finit une mission bien remplie, ou un livre bien écrit, sans désespoir, par application.
Voir l’explication psy de son suicide dans le blog : http://www.psychanalysevideob