Le génocide « oublié » des vendéens il y a 230 ans

vitrail de l’église de Dt-Gemme

Au moment où à Nantes, Steve s’est noyé dans la Loire dans des circonstances non élucidées,  au cours de la fête de la musique, on peut rappeler les exactions  perpétuées au nom de la République envers des innocents, après la révolution de 1789,  il y a 230 ans, un anniversaire dont personne ne parle en 2019.

La connaissance de soi passe par la connaissance des autres dans ce qu’ils ont de pire, les autres les plus proches, nos compatriotes, ce qui nous ramène à nous-mêmes. On ne peut pas dire que cela fasse beaucoup de bruit : faut-il s’étonner qu’on est tant de mal à s’entendre d’une seule voix ?

Les révolutionnaires de 1789 ont voulu supprimer – et de quelle façon – les vendéens qui étaient fidèles à la royauté.   Les colporteurs ne devaient pas tellement dire du bien de ces têtes qui tombaient dans Paris , que cette révolution ne devait pas sembler sympathique à une population profondément catholique, ou du moins attachée à ses traditions.

Une actualité de février 2009 – dix ans déjà – a remis à la surface les sans-culottes et leurs exactions sous le nom d’Armée de la République et voilà que Nantes est de nouveau dans les faits divers.

« En février 2009, plusieurs fosses contenant des ossements ont été mises à jour lors de fouilles préalables à la construction d’un nouvel espace culturel, place des Jacobins au Mans. Les archéologues ont rapidement établi l’origine de ces charniers : les massacres du Mans, les 12 et 13 décembre 1793. Cette découverte archéologique, une première (?) pour l’histoire des Guerres de Vendée, a révélé quantité d’informations précieuses, après deux années de travaux et d’analyses menés par l’INRAP. Les fouilles se sont achevées en septembre 2010. Dans les neuf fosses découvertes, 159 squelettes ont été retirés: 70 hommes, 38 femmes et 41 enfants. La disposition des corps montre que les charniers ont été creusés et remplis dans la précipitation, sans rite funéraire. Du reste, la présence de petits objets, pièces, boutons, croix, chapelets, etc. atteste que les victimes n’ont pas toutes été dépouillées avant leur inhumation, probablement par crainte de la maladie – la dysenterie faisait alors des ravages dans les rangs de l’armée vendéenne. Autre révélation, beaucoup de corps portent des traces de coups d’armes blanches, sabres et baïonnettes, mais également d’armes à feu. La question de savoir ce que vont devenir ces corps reste toujours ouverte, en espérant à terme qu’un mémorial les présentera au Mans, afin de ne jamais oublier, sur le lieu même de ce drame, l’importance de cette bataille dans notre Histoire ». http://www.vendeensetchouans.com/archives/2011/12/12/22960162.html.

Ce n’est pas une bataille, mais un génocide,  est-ce une révélation ? Serait -ce vraiment le premier charnier ?

Je me suis rendue sur des blogs qui sont dédiés à ces massacres en Vendée, voici  des villages martyrs mais tout d’abord Nantes :

Nantes (44) Fin décembre 1793 – Janvier 1794 : Entrepôt de Bouffay,
600 à 700 enfants sont emprisonnés. 300 de ces enfants viennent du champ de bataille de Savenay entre le 23 décembre et le 26 décembre. Le 5-6 janvier 1794, la commission militaire de Nantes demande au Comité de sûreté générale de décider du sort de ces enfants. Le comité se garde bien de répondre et personne n’ose prendre la décision soit de les libérer ou de les tuer. Les enfants restent donc dans l’entrepôt, dans des conditions épouvantables, d’excréments humains. Ceux qui n’ont pas succombé à la maladie et la faim, ont tous finis noyés, œuvre sans doute de Fouquet et Lamberty, selon Alain Gérard. « Les berges de la Loire se peuplent de petits cadavres de quatre à huit ans. »( Source : Bulletin du Tribunal révolutionnaire, séance du 19 octobre 1794. Les archives de l’extermination, Alain Gérard. Chavagnes-en-Paillers 85) 

 Et la nuit de Noël !

Pouzauges (85)    
24 décembre 1793 : le docteur Jean-Maurice Clercq a retrouvé une lettre d’un officier bleu du nom de Baptiste Nogaret : « Nous sommes le 24 Décembre 1793, à Pouzauges, en plein bocage vendéen. Il est minuit. Environ quatre-cents personnes sont rassemblées dans l’église du village pour assister à la messe de Noël. Soudain, une colonne de soldats républicains fait violemment irruption dans l’église et massacre la totalité des fidèles. Pas un seul survivant. La nuit de Noël bascule dans le sang et la tragédie. Et pour couronner le tout, le militaire commente : « Nos chevaux avoient du sang jusque au jaret». » Source Amaury Guitard, site de www.vendee-chouannerie.com

30 janvier 1794 : 30 prisonnières vendéennes sont violées par les officiers de la colonne républicaine Grignon avant d’être fusillées près du donjon du château. Source Nicolas Delahaye et Pierre-Marie Gaborit, Les 12 Colonnes infernales de Turreau, p. 45.

23 février 1794 : 201 habitants au moins sont massacrés par la colonne républicaine Cordellier. La colonne républicaine Cordellier se dirige en deux bandes vers Chavagnes-en-Paillers. La première passe par Benaston. La plupart des habitants ont fui. Cependant les Bleus ont arrêté un homme à qui ils ont ordonné d’abattre la croix du village. Pensant sauver sa vie, le malheureux obéit à l’ordre sacrilège, et reçoit en récompense une décharge dans le dos. Le village est alors brûlé, ainsi que la Robertière. Non loin de là, à l’Anjouinière, les soldats surprennent une douzaine de femmes qui revenaient de la messe de l’abbé Remaud à la Trottinière. Ils les alignent dans une aire et les fusillent toutes. A la Prilliaire, c’est un vieillard de 78 ans, Jean Gilbert, qui fait les frais de leur fureur. La seconde bande se jette quant à elle sur les villages de la Baudrière et de la Maison-Neuve. Au Chiron, les Bleus enferment dans une maison trois femmes et quatre enfants âgés de 3 à 9 ans, puis y mettent le feu.

Les témoins du drame ont rapporté qu’on entendait les cris des suppliciés jusqu’à la Ménardière. Les deux bandes se rejoignent ensuite à Chavagnes, déserté par ses habitants prévenus de leur approche. Les ordres sont respectés, le bourg est incendié, de même que le village voisin de l’Ulière, puis les Bleus se divisent à nouveau en deux bandes. La première descend vers la Dédrie que les habitants ont abandonnée. On ne relève qu’une victime. La bande poursuit vers le Cormier. Dans un champ, un Bleu aperçoit une jeune fille prénommée Jeanne, qui se sauve à toutes jambes. Il court vers elle, la rattrape et s’acharne sur elle de plusieurs coups de sabre avant de l’achever en l’égorgeant. Un vieillard de 70 ans, Jean Moreau, subit le même sort à la Martellière. Puis, à l’Angellerie, c’est au tour de Jacques Chauvet, 60 ans. Plus loin, aux Crépelières, une mère et sa fille, et un homme à l’Hopitaud.

Pendant ce temps, l’autre bande a pris, depuis Chavagnes, la route de Saint-Fulgent. C’est là qu’eurent lieu les plus grands massacres de ce dimanche 23 février. Dans un champ près de la Bonnetière, les Bleus saisissent un homme. Croyant tenir un prêtre, ils lui arrachent la langue avant de l’achever. A la Morinière, les soldats tombent sur une cachette dans laquelle s’étaient réfugiés des femmes et des enfants, 32 au total, tous massacrés. Les tueries des Bleus se répètent de village en village : trois femmes et cinq petits enfants de 2 à 4 ans à la Cornuère, deux morts à la Bretaudière, deux autres au Rochais, etc. En tout, 58 victimes identifiées, dont 34 femmes et 16 enfants. (Source : Jacques Hussenet (dir.), « Détruisez la Vendée ! », p. 44 et 504. et le registre clandestin de Chavagnes 1794).

Legé (44): Parmi les innocents massacrés, voici une liste chronologique des enfants  qui ont été exterminés pendant le Génocide Vendéen de décembre 1793 à septembre 1794,
Pierre PATRON, âgé de 8 ans, Catherine PATRON, âgée de 6 ans, Jean PATRON, âgé d’un an, Rose NEAUD, âgée de 11 ans, du village des Goupilleaux, Anne BELLAUDEAU, âgée de 12 ans, Joseph MOINARD, âgé de 3 ans, Victoire MOINARD, âgée de 7 ans, Marie-Anne MOINARD, âgée de 7 ans, Pierre MOINARD, âgé de 2 ans, Marie GIRAUDET, âgée de 6 ans, Rose GIRAUDET âgée de 7 mois, une petite fille de Louise BRETOMME âgée d’environ un an, Jean SORET, âgé de 6 ans, Pierre SORET, âgé de 3 ans, François SORET, âgé de 2 ans, Joseph MOINARD, âgé de 5 ans, Jean MOINARD, âgé de 3 ans, Pierre VOISIN, de la Gaillardiere, âgé de 16 ans, Jean GARIOU, âgé de 6 ans, Rosalie CHARIER, âgée de 9 ans, Julien PERROCHEAU, âgé de 6 ans, Louise CHANSON, de la Bourrie, âgée d’11 ans –

Plusieurs femmes furent brulées vives, des femmes enceintes égorgées et leurs enfants portés au bout de la BaïonnetteLa Limouzinière (44) Jeanne AYRIAU, âgée de 6 ans, Pierre AYRIAU, âgé d’un an, Françoise PATRON, âgée de 15 ans, Charles PAIRON, âgé de 6 ans, Prosper PAIRON, âgé de 4 ans, Olympe GUESDON, âgée de 3 ans, François GUESDON, âgé d’un an, Marie ORDONNEAU, âgée de 2 ans, Louis CHANSON, âgé de 4 mois, Joseph LOUIS, âgé de 9 ans, Jeanne BOSSIS, de la Garreliere, âgée de 16 ans, François, de la Guichere, âgé de 16 mois, Pierre BELLOUARD, âgé de 5 ans, Marguerite DURAND, de la Pouvraire, âgée de 9 ans, Pierre LOISEAU, âgé de 3 ans, Marie MOLLE, de la Gaillardière, âgée de 4 ans, morte d’une blessure faite par l’ ennemi, la fille de Julie Magdelaine GRATON âgée de 4 mois, François VRIGNAUD, âgé de 16 ans, Marie BEZIAU, de la Besilliere, âgée de 16 ans, Pierre PEAUDEAU, de la Retiere, âgé de 5 ans, Reine CAVOLEAU, de la Logne, âgée de 16 ans et Pierre DODIN, âgé de 17 mois.
(Source : « Les Lucs » p.218 à 226 du livre de Pierre Marambaud. Massacres de Legé pendant le Génocide Vendéen).

10 février 1794: une centaine de femmes et d’enfants sont égorgés dans le bourg et d’autres dans les environs, par la colonne républicaine Duquesnoy. Quelques habitants parviennent à se sauver à la suite de l’attaque des troupes de Charette lors de la bataille de Saint-Colombin. Source : Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, (Mémoires d’un officier vendéen, p. 77-78. http://www.genocidevendeen.fr/les_massacres.htm#B)

Il faut savoir que les « colonnes infernales » sont les « milices » des opérations menées par les armées républicaines du général Turreau lors de la guerre de Vendée, en France, afin de détruire les dernières troupes vendéennes. De janvier à mai 1794, les colonnes quadrillent les territoires insurgés en Maine-et-Loire, dans la Loire-Inférieure, la Vendée et les Deux-Sèvres. Ces atrocités coûtent la vie à des dizaines de milliers de personnes et valent aux colonnes incendiaires d’être surnommées « colonnes infernales ».

Dans le thème du général Turreau, de l’armée revolutionnaire , deux aspects sont très difficiles Uranus en Poissons opposé à Mars en Vierge, dans l’axe Poissons- Vierge (pourtant axe du service ), et le carré Uranus-Pluton Gémeaux-Sagittaire (ici on est dans le fanatisme des idéologues). Ces deux aspects sont très violents : ce sont  ceux que nous avons eu durant les  années récentes.  La  Lune en XII maitresse du Soleil est conjointe à la lune noire, la lune blanche étant en  carré à la lune noire (distorsion entre les besoins, ici une déshumanisation) , Chiron (un sacrifice) en Capricorne (signe d’obéissance et de froideur) dont le maitre est Saturne en Verseau en interception (une idée de la liberté contrainte)  opposé Neptune (contre le religieux),  Jupiter opposé Soleil (recherche de célébrité à son profit), Soleil  conjoint à la lune noire (absence de lumière, cruauté au mieux indifférence envers les enfants). On a ici toute l’influence ou la résonance de la lune noire, qui nie le rôle du Soleil protecteur de la famille en Cancer. Vénus en Lion en X maitresse de l’ascendant est conjointe  à Mars maitresse de la VII (combattre  pour sa gloire). Mercure maitresse de la XII, les prisons, etc est au milieu du ciel, la plus haute planète dans le secteur de la vocation.  Cet homme accomplissait son idéal, il pensait avoir raison avec son nœud nord en Vierge,  en faisant un travail de sélection (fanatisme idéologique dont on voit les drames encore aujourd’hui).

Après l’anéantissement de l’Armée catholique et royale lors de la Virée de Galerne, le général Turreau met au point un plan visant à quadriller la Vendée militaire par douze colonnes incendiaires avec pour ordres d’exterminer tous les « brigands » ayant participé à la révolte, femmes et enfants inclus, de faire évacuer les populations neutres ou patriotes, de saisir les récoltes et les bestiaux et d’incendier les villages et les forêts, de faire enfin de la Vendée un « cimetière national » avant de la faire repeupler par des réfugiés républicains.

Loin de mettre fin à la guerre, ces exactions provoquent de nouveaux soulèvements des paysans menés par les généraux Charette, Stofflet, Sapinaud et Marigny. Ne parvenant pas à vaincre les insurgés, dénoncé par les patriotes locaux et certains représentants en mission, Turreau finit par perdre la confiance du Comité de salut public, sa destitution mettant fin aux colonnes mais pas à la guerre.(wikipedia).

 

 

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5 commentaires sur “Le génocide « oublié » des vendéens il y a 230 ans”

  1. J’ai repondu personnellement à ce commentaire en privé. Les faits sont têtus…

  2. Trés intéressant, en effet, apprendre tout cela presque par hasard lorsqu’on n’est pas né dans la région est anormal et que les journaux de fassent pas de rapprochement, que les historiens soient silencieux, de même que les médias de plus en plus à la solde de..
    Ce n’est pas décalé de traiter de l’histoire, on ne peut dissocier l’astrologie de la politique et la politique de l’histoire, car nous vivons la dedans et nos vies en sont influencées, faire des petits sujets historiques c’est traiter des planètes lentes (lire Andrieu dans les enfants de l’an 2000, un régal). La révolution fut insufflée par une classe de nobles qui était imprégnée des idées francs maçonnes qui circulaient à cette époque (le général Lafayette et, le général Alexis de Tocqueville partent aux états Unis pour aider les américains dans leur révolution sept ans auparavant). Cependant le peuple de Paris était affamé. Je crois qu’il y a beaucoup à lire sur cette période pour y comprendre quelque chose ; effectivement on ne devrait pas prendre que la date de la 5ém république pour la France, mais la date de 1792 ; pour l’heure, il y a de toutes façons un probléme, mais c’est plus exact. merci pour ce commentaire, j’ai lu votre article très interessant.

  3. Ces textes mettent au grand jour toutes les atrocités commises au nom de la « Liberté Égalité Fraternité « , ce génocide sciemment tu, mis en sourdine. Honneur à ces pauvres victimes.

  4. Il est écrit également qu’à Paris, les autorités Républicaines avaient fait bloquer l’acheminement de blé des campagnes pour affamer la population et ainsi attiser la colère du peuple. Tout était orchestré dans la violence.

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